DESIGN THINKING : l’innovation centrée sur l’humain

Conçu dans les années 1950 par Rolf Faste à l’université de Stanford, le «?design thinking?» connaît actuellement un grand engouement. Rendre simples d’usage et d’expérience optimale des produits de plus en plus complexes devient une véritable gageure. La qualité de l’expérience utilisateur étant devenue clé dans la conception des produits ou des services, elle nécessite un processus d’innovation itératif et collaboratif. 

De quoi s’agit-il ?

Selon Tim Brow, fondateur de l’agence de design IDEO, il s’agit d’ « une approche centrée sur l’humain incluant les besoins réels des consommateurs, les possibilités technologiques et les prérequis pour un succès commercial ».

Le « design thinking » est un modèle de management inspiré des méthodes du design qui permet d’incrémenter l’innovation dans l’entreprise. 

Il s’attache à réunir les conditions nécessaires à l’expression de la créativité, du stade de l’idée à celui de la mise en production.

Quelles logiques sous-tendent le design thinking ?

  • la co-création : l’ensemble des départements sont sollicités pour favoriser l’intelligence collective?;
  • l’alternance de phases d’intuition et d’analyse dans une logique de go/no go aboutissant à une synthèse?;
  • l’importance majeure donnée à l’étude, au prototype et au test terrain (l’empathie et le prototypage s’avérent essentiels).

Quelle sont les différentes phases du design thinking ?

Il comporte schématiquement trois grandes phases, chacune se découpant en étapes faisant appel à des dispositions d’esprit particulières :

  • une phase d’inspiration (process de réflexion sur le besoin ou le désir qui motive la recherche de solutions) : il s’agit d’une étape de compréhension et d’observation empathique permettant de formuler et de se focaliser sur le besoin ou le problème à résoudre?;
  • une phase d’idéation (process de génération, de développement et de test d’idées) : la génération d’idées nécessite de s’ouvrir aux idées les plus folles ainsi que de l’optimisme. Le prototypage permet de rendre l’idée tangible, le test auprès de vrais utilisateurs d’évaluer sa pertinence?;
  • une phase d’implémentation (process menant du projet au marché) : raconter une histoire et piloter une mise en production profitable concrétisent la démarche.

Force est de constater que le design thinking permet à l’entreprise de développer une culture et mettre en place une organisation et une conduite de l’innovation centrées sur l’utilisateur.

Quelles sont les contraintes et les limites du design thinking ?

Pour être efficace, cette méthode itérative, basée sur des allées/retours permanents, avec son lot d’échecs, de conflits, d’émotions et de désordre ne doit pas se transformer en un process linéaire et fermé, générateur de micro-innovations incrémentales.

Cette démarche pose également de nombreuses questions en termes de définition des besoins utilisateurs. S’adresse-t-on à leurs besoins conscients, inconscients ou influencés?? 

A ce sujet, un courant de « design éthique » est en train de se développer. L’objectif est d’introduire de la transparence et de la raison dans le processus:

  • comprendre les causes réelles de nos besoins,
  • mesurer les effets négatifs de certains de nos choix,
  • faire des propositions responsables.

Rendre l’utilisateur conscient de ses réels besoins ne fait-il pas pleinement partie de l’amélioration de son expérience, d’une utilisation adéquate du produit ou du service ? N’ajoute-t-il pas une valeur supplémentaire à la proposition globale de l’entreprise ?

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