VILLAGES REMARQUABLES DE FRANCE : CONQUES (AVEYRON)

Conques est une commune française située dans le département de l’Aveyron (Occitanie), reconnue comme l’un des Grands Sites de Midi-Pyrénées. Importante ville sanctuaire au Moyen Age où étaient vénérées les reliques de sainte Foy, son église abbatiale à l’architecture, aux sculptures et au trésor remarquables, ainsi que le pont sur le Dourdou, ont été classés en 1998 au Patrimoine mondial de l’humanité. Conques est également une «?étape majeure?» sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (via Podiensis).

Sa localisation

Situé à 40 km au nord de Rodez, le village médiéval de Conques se trouve au confluent du Dourdou et de l’Ouche qui forment à cet endroit une sorte de coquille («?concha?» en latin, «?conca?» en occitan). Autour de l’abbatiale Sainte-Foy, les maisons sont disposées en espalier, tournant leurs façades vers le midi.

La pierre à bâtir, le pavé des rues et les lauzes des toits sont en schiste. Les encadrements des portes et des fenêtres sont en pierre de taille au grès rose ou gris. La désagrégation lente des roches donne des teintes ocre aux nuances rosées particulièrement en harmonie avec la nature environnante.

Son histoire

Dès le Ve siècle, il existait à cet endroit un oratoire consacré au Saint-Sauveur . Au VIIIe siècle, un monastère bénédictin fut fondé se constituant avec le temps un important domaine foncier.

Vers 866, un moine de Conques du nom de Ariviscus ou Aronisde parvint à soustraire les reliques de sainte Foy d’une église abbatiale des environs d’Agen pour les emmener à Conques.

Née vers l’an 291, Foy, qui appartenait à une très riche famille gallo-romaine, fut exécutée en 303 pour avoir défendu jusqu’au bout sa foi chrétienne. Elle fut par la suite canonisée, sa fête étant célébrée le 6 octobre.

Manquant de reliques pour attirer les pèlerins en recherche d’actes de foi, l’abbaye de Conques connut dès lors une grande prospérité. Cette pratique de vol pieux ou de «?translation furtive?», très courante au Moyen Âge, aurait immédiatement déclenché des miracles.

Durant la même période, un tombeau étant attribué à l’apôtre saint Jacques, à Compostelle, le comte de Rouergue fut l’un des premiers pèlerins à se rendre en Galice pour vénérer l’apôtre. Son fils Raimond vainquit les musulmans près de Barcelone et fit cadeau à Conques d’une selle garnie de parements d’argent ciselé, avec lesquels les moines fabriquèrent une grande croix.

Se trouvant sur la via Podensis, une des routes des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, les «?Jacquiers?» s’arrêtaient prier devant la statue d’or qui contenait le crâne de la martyre.

Sa renommée s’étendra en France, en Espagne et au Portugal. Tout au long du XIe siècle, sainte Foy sera la patronne de la croisade de la Reconquista espagnole. Les conquistadores l’emmèneront aux Amériques et de nombreuses villes porteront son nom (Santa Fe). Deux moines de Conques seront évêques en Navarre et en Aragon. Le roi Pierre Ier d’Aragon fondera un monastère dédié à sainte Foy.

Au XIIIe siècle, l’abbaye se renforcera et atteindra l’apogée de sa puissance économique, puis déclinera aux XIVe et XVe siècles pour être enfin sécularisée en 1537.

Abandonnée depuis la Révolution, Conques fut redécouverte en 1837 par Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques.

En 1873, une petite colonie de six chanoines réguliers, vêtus de l’habit blanc de l’ordre, fut installée solennellement dans l’antique abbaye par l’évêque de Rodez.

En 1911, un musée fut construit par les Monuments historiques pour abriter le trésor du Moyen Âge. Les reliques de sainte Foy, retrouvées en 1875, furent reconnues et le pèlerinage remis à l’honneur.

Les lieux remarquables

L’église abbatiale Sainte-Foy

L’édifice roman, classé au patrimoine mondial de l’humanité, fut construit au XIe et au XIIe siècle; les deux tours de façade datant du XIXe siècle.

Le tympan est admirable.

L’abbatiale conserve un trésor aux pièces d’art uniques de l’époque carolingienne. L’intérieur est décoré par des vitraux de Pierre Soulages.

La rue Charlemagne

La porte du Barry à l’imposante arcade romane de grès rouge se situe au début de la rue Charlemagne, empruntée au Moyen Âge par les pèlerins qui quittaient Conques. Elle relie le parvis de l’abbatiale au pont «?romain?».

Le vieux pont «?romain?»

Le chemin de Saint-Jacques franchit le Dourdou grâce à un pont «?romain?» construit en 1410, traduction erronée de l’occitan romieus («?pèlerins?»). Classé à l’inventaire des monuments historiques en 1930 et au patrimoine mondial de l’humanité en 1998, ses assises pourraient remonter à l’époque romaine…

Le Centre européen d’Art et de Civilisation médiévale

Conques abrite un centre européen d’art semi-enterré de colloques et de séminaires de recherche consacrés au Moyen Âge. Le village compte aussi un centre culturel dont les bâtiments où les matériaux traditionnels s’intègrent au site (Bibliothèque, centre de documentation sur l’art roman et l’histoire de Conques, …).

Le village

S’organisant autour de l’abbatiale, il constitue un magnifique bourg parfaitement intégré à son environnement.

Le blason

Deux itinéraires contemporains du pèlerinage de Compostelle convergeant à Conques, le blason de Conques les évoquerait formé d’un Y et de trois coquilles Saint-Jacques.

Admirable village situé à flanc de montagne qui a su préserver son authenticité, Conques impressionne par son architecture et son intégration à la nature environnante, enserrant son admirable abbatiale Sainte-Foy dans un arc de cercle remarquable.

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