FONDATION DES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE : sa passionnante histoire

Avant l’arrivée des premiers colons, le continent américain était peuplé depuis des millénaires par des tribus Amérindiennes. A partir du XVIIe siècle, les principales puissances européennes (Espagne, Royaume-Uni, France) vont y établir des colonies formant la Nouvelle France (Louisiane,…), la Nouvelle Angleterre (états du Nord-Est)… Les colonies britanniques vont progressivement prendre l’ascendant et s’affranchir de la tutelle de la métropole pour former une nouvelle nation qui sera baptisée les États-Unis d’Amérique.

Il y a 12 000 et 5 000 ans, des tribus de chasseurs seraient venues d’Asie (Mongolie et Sibérie) par le détroit de Béring, plaine d’environ 1 000 km de largeur, formant un énorme pont de glace entre les continents asiatique et nord-américain.

Les ancêtres des Amérindiens auraient peuplé une partie du Nord-Ouest américain, longé la côte du Pacifique jusqu’à la pointe méridionale de l’Amérique du Sud. D’autres groupes seraient remontés jusqu’aux Grands Lacs et l’océan Atlantique.

Au XVIè siècle, les terres situées à l’est des montagnes Rocheuses étaient peuplées par des tribus chassant le bison, pratiquant la culture, la cueillette, l’élevage et la pêche (Cheyennes, Crows, Sioux, Hurons, Iroquois, Cherokees et Creeks ).

Les Iroquois vivaient dans la vallée du Saint-Laurent et de l’Hudson, le pourtour des lacs Érié et Ontario et la partie ouest des Appalaches. Des tribus d’éleveurs et d’agriculteurs habitaient les Rocheuses (Apaches, Comanches, Pueblos).

Les historiens estiment qu’en 1492 la population autochtone des États-Unis se situait entre 1,5 et 8 M de personnes.  L’exploration et la colonisation du territoire va débuter peu de temps après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.

Elle va être d’abord le fait d’Espagnols : Ponce de León découvre en 1513 les côtes de Floride, Pánfilo de Narváez en 1528 de la partie septentrionale de la Floride jusqu’au Texas. A l’Ouest, les jésuites tentent d’évangéliser les Indiens. Au Nouveau-Mexique, en Arizona et en Californie, ils sont regroupés pour travailler sans rétribution (l‘encomienda: forme de servage). Pour le compte de François Ier, Verrazano explore en 1524 les côtes du Nouveau Monde de la Caroline du Nord jusqu’à la Nouvelle-Écosse (est-Atlantique du Canada actuel). En 1609, Henry Hudson fonde pour le compte des Hollandais, la Nouvelle-Amsterdam à l’extrémité de la presqu’île de Manhattan. Peter Minuit se rend célèbre en achetant, le 24 mai 1626, l’île de Manhattan aux Amérindiens Manhattes, en échange de verroterie et autres colifichets, pour l’équivalent de 60 florins néerlandais (24 dollars US du XIXe siècle) permettant l’installation d’une colonie hollandaise.

Les premiers établissements suédois dans le Delaware datent de 1638. Au Nord du Saint-Laurent, les Français s’installent au Québec.

Au XVIIe siècle, des explorateurs vont étendre les possessions françaises à la région des Grands Lacs et  du Mississippi, baptisée « Louisiane » en l’honneur de Louis XIV.Sur le littoral inhospitalier allant de la baie de Fundy au Nord à l’embouchure de la Savannah au Sud, négligé par les Français ou les Espagnols et ne comportant aucune richesse naturelle s’installent les treize colonies anglaises d’Amérique.

Sous le règne d’Élisabeth Ière, l’Amérique du Nord devenant une position stratégique dans la lutte contre l’Espagne, la colonisation anglaise s’intensifie. Les colons anglais débarquent dans l’île de Roanoke en 1587 et disparaissent mystérieusement. Jamestown est fondé en Virginie en 1607 par un groupe de marchands anglais.

En 1620, 102 « pèlerins », protestants dissidents, arrivent à bord du Mayflower et s’installent près du cap Cod dans le Massachusetts.

Les colonies hollandaises de la baie d’Hudson et suédoises dans le Delaware sont éliminés progressivement par les anglais qui deviennent maîtres de toute la côte à la fin du XVIIe siècle. Les soubresauts de l’histoire de l’Angleterre au XVIIe siècle vont expliquer les différentes vagues de peuplement de ces colonies: d’abord les dissidents, puis les aristocrates et des catholiques après la proclamation de la République en 1648; enfin, les puritains et les jacobites soutenant les Stuart. Des Suédois, des Allemands, des Hollandais et des protestants français chassés par la révocation de l’édit de Nantes rejoignent le Nouveau monde.

Au XVIIIè siècle, les treize colonies anglaises forment trois ensembles :

La Nouvelle-Angleterre (New Hampshire, Massachusetts, Connecticut et Rhode Island) est peuplée de petits propriétaires et entrepreneurs, puritains. La religion marque la vie politique. Chaque communauté religieuse s’administre de manière autonome. Dans chaque bourgade, la communauté civile se réunit et délibère pour prendre les décisions d’intérêt commun. La Nouvelle-Angleterre est une démocratie de fait. La vie communautaire se traduit par un strict contrôle de mœurs. Les Puritains fondent les premiers collèges, futures universités comme Harvard dès 1636. La ville principale, Boston, compte environ 20 000 habitants au milieu du XIIIè siècle.

Les colonies du Sud (Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud et Géorgie) sont essentiellement agricoles. Les plantations sont cultivées par des esclaves importés d’Afrique. Les esclaves noirs sont plus nombreux que les Blancs et l’aristocratie politique gouverne ces colonies sur un mode autoritaire.

Les colonies centrales (New York, New Jersey, Delaware, Pennsylvanie) ont un peuplement plus diversifié (Hollandais, Suédois, Britanniques). La ville principale est  Philadelphie, capitale de la Pennsylvanie, peuplée par des quakers. Avec 30 000 habitants et une urbanisation moderne, elle est la ville la plus admirée d’Amérique du Nord.

Les protestants encouragent la scolarité et les études. Dès le XVIIè siècle, des sociétés philosophiques et des loges maçonniques se multiplient, les premières universités sont fondées (Harvard en 1636, Yale en 1716, Princeton en 1746).

Benjamin Franklin est le premier grand savant du Nouveau Monde.

Les colonies sont dotées de constitutions dirigées par un gouverneur issu des vieilles familles de la colonie qui représente la Couronne anglaise et d’une assemblée élue qui représente les colons. La répartition des pouvoirs est calquée sur la monarchie parlementaire britannique: l’assemblée vote les impôts, le gouverneur exerce le pouvoir exécutif. Ce qui fédère les colonies, c’est la lutte contre  les indiens semi-nomades qui ont besoin de grands espaces et s’opposent aux colons sédentaires au nombre croissant cherchant des terres nouvelles. Les guerres indiennes vont marquer cette période et toute l’histoire des États-Unis jusqu’à la fin du XIXè siècle. Les Français représentent l’autre ennemi. Les colons britanniques souhaitant s’étendre vers l’Ouest mais les immenses territoires allant de l’embouchure du Saint-Laurent à celle du Mississippi appartiennent aux Français, encerclant les treize colonies.

Les colons anglais représentent 1,5 M de personnes sur un territoire limité, les Français 60 000 sur un territoire immense. À l’issue de la guerre de Sept Ans, les Français vont céder une partie de leurs possessions sur le continent nord-américain.

L’élimination de la Nouvelle-France rend de plus en plus insupportable la présence des troupes anglaises pour protéger les colons anglais. Le gouvernement britannique va chercher à faire payer des taxes nouvelles aux colons jugées illégales par ces derniers, car non consultés : « Pas de taxation sans représentation ». Le 16 décembre 1773 survient la Boston Tea Party au cours de laquelle un groupe de colons déguisés en indiens jette à la mer une cargaison de thé détaxé de la Compagnie des Indes.Le gouvernement britannique ferme le port de Boston et abolit les franchises du Massachusetts entraînant l’organisation de la résistance des colons.

La bataille de Lexington (19 avril 1775) marque le début de la guerre d’indépendance américaine.

Les révoltés, ou insurgents, choisissent comme commandant George Washington, qui a combattu contre les Français lors de la guerre de sept ans. Cherchant un allié, il se tourne vers la France, désireuse de prendre sa revanche sur les Britanniques.

Le Congrès continental situé à Philadelphie composé de représentants des colonies révoltées décide de rompre définitivement avec la métropole. La déclaration d’indépendance, rédigée par Thomas Jefferson est adoptée par le Congrès le 4 juillet 1776. Elle énonce des principes issus de la philosophie des Lumières comme les droits naturels et politiques des hommes, rappelant les griefs des colons envers le Royaume-Uni. Véritable acte révolutionnaire, elle pose les principes qui guidèrent ultérieurement tous les mouvements d’émancipation.

Malgré le fait que la Grande-Bretagne aligne 40 000 hommes, l’armée de Washington composée de volontaires peu disciplinés de l’ordre de 20 000 hommes (réduite à 3 000 lors des grands travaux agricoles) est enthousiaste et possède la connaissance du terrain.

La victoire de Saratoga en 1777 et la force de conviction de Benjamin Franklin, ambassadeur des insurgents à Paris, entraînent l’intervention française qui envoie une armée dirigée par Rochambeau et une flotte commandée par d’Estaing et de Grasse, qui brise le blocus britannique. La victoire de Yorktown, le 19 octobre 1781, met fin à la résistance de l’armée et de la flotte britanniques.

Le Traité de Paris (1783) met un terme à la guerre et reconnaît l’indépendance des États-Unis d’Amérique.

La Constitution de 1787 instaure un gouvernement fédéral fondé sur un partage des compétences entre État fédéral et États fédérés.

L’État fédéral est souverain pour la politique extérieure, la défense, le commerce extérieur ou entre les États. La justice, la protection des droits individuels, l’instruction sont du ressort des États fédérés. Les Américains, à la fois citoyens de leur État et de l’État fédéral, participent à la vie politique des deux instances. 
La  séparation des pouvoirs est stricte. L’exécutif est confié à un président, élu pour quatre ans, rééligible, et d’un vice-président, élu sur le même ticket. Les ministres doivent être choisis hors du législatif. Le président est à la fois chef de l’État et du gouvernement, commandant en chef de l’armée et des milices des États. Il nomme les ambassadeurs, conclut les traités et promulgue les lois. Le pouvoir législatif appartient au Congrès, composé du Sénat et de la Chambre des représentants. Le Sénat représente les États. La Chambre des représentants représente les citoyens. Le Congrès vote les impôts, établit le budget, propose les lois au président qui les signe, approuve les traités, à condition qu’une majorité des deux tiers se soit prononcée au Sénat. Le pouvoir judiciaire est confié à une Cour suprême qui garantit les droits des individus et interprète la Constitution américaine. Le pouvoir judiciaire est supérieur aux deux autres dans la mesure où les actes de l’exécutif ou du législatif peuvent lui être soumis.

En accordant aux Américains leur indépendance, les Britanniques vont leur concèder les territoires de l’Ouest, des Grands Lacs à la Floride jusqu’au Mississippi que les Etats fédérés vont abandonner à l’État fédéral.

L’ordonnance du Nord-Ouest (1787) va fixer un cadre pour l’évolution de ces terres et pour le territoire américain. Ces régions obtiennent le statut de Territoire dès qu’il s’y trouve 5 000 hommes libres et adultes. Dès qu’un quorum de 60 000 citoyens est atteint, elles acquièrent le statut d’État, avec les mêmes droits que les treize États fondateurs. Cette charte de l’Ouest produira rapidement ses premiers effets. Le Kentucky entre dans l’Union en 1792 et le Tennessee en 1796.

A la fin du XVIIIè siècle, l’organisation et la constitution des Etats-Unis est en marche.

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