START UP : un mode de fonctionnement généralisable ?

Basées sur l’usage des nouvelles technologies et l’attention portée à l’utilisateur final, les start up bousculent les entreprises de l’économie traditionnelle. Même si les stades de développement sont différents, insuffler l’esprit start up à une entreprise traditionnelle est bénéfique en termes de management, de culture du risque, de recours à l’innovation, de remotivation et de performance des équipes.

Qu’est-ce qu’une start up??

Il s’agit d’une société en phase de démarrage évoluant dans des secteurs où les potentiels de croissance sont très élevés et où les cycles d’innovation sont de plus en plus courts (de l’ordre de 6 mois).

Une start up a souvent pour objectif de devenir l’acteur de référence de son marché et réunir le maximum d’utilisateurs. Pour ce faire, elle se dote d’une structure à l’horizontale, ultra-flexible où la prise d’initiative et de décisions, la circulation de l’information sont fluides et quasi-instantanées.

En grandissant en taille,  plus d’organisation, de standardisation et de formalisation des process seront nécessaires. Néanmoins, pour continuer à surperformer, elle doit conserver ses attributs fondamentaux de «?smart company?» : ultra connectée, collaborative, innovante et tournée vers l’utilisateur final.

De quelles «?smart?» caractéristiques les entreprises traditionnelles peuvent-elles s’inspirer??

  •  un cadre de travail ergonomique, individualisé, convivial, favorisant les échanges entre les collaborateurs (« open space personnalisé« )?;
  • un mode de fonctionnement par projets transversaux, donnant plus d’autonomie à chacun, se substituant à une exécution hiérarchique, cloisonnée au niveau de chaque fonction?;
  • une cohésion d’équipe fondée sur l’adhésion à une culture et un projet commun?;
  • une mesure de la contribution de chacun reconnue et rétribuée à sa juste valeur?;
  • une circulation de l’information et une interactivité optimales?;
  • l’usage efficace des outils et des nouvelles pratiques liées au numérique et aux nouvelles technologies?;
  • une formation permanente aux dernières avancées, aux derniers usages, aux dernières technologies?;
  • une culture de l’utilisateur final?;
  • une frugalité et une ingéniosité dans l’approche produit ou service?;
  • une culture de la créativité et de l’innovation?;
  • une plus grande flexibilité, mobilité dans l’organisation du travail.

L’intrapreneuriat, première étape de l’intégration d’une culture start up dans une organisation existante

L’intrapreneur est un salarié qui, en accord avec son entreprise, se met en mode de projet pour saisir une opportunité, ouvrir de nouveaux marchés.

Bénéficiant d’un réel degré d’autonomie, il est susceptible, si sa démarche est comprise et acceptées par tous, de diffuser un esprit start up dans l’entreprise traditionnelle. Il peut introduire une dynamique vertueuse et stimuler l’innovation. Renforcer l’esprit d’équipe, décloisonner, être plus réactif vont permettre de satisfaire au mieux l’utilisateur final.

Le management en mode start up :  un mode survie en univers contraint

De fait, plus qu’un management pragmatique, le mode start up est un état d’esprit dans un univers contraint. Il s’agit d’un mode de survie, de débrouillardise, d’économie et de recherche permanente d’efficience.

Cela signifie :

  • ne pas avoir peur de se lancer, si possible à plusieurs;
  • oser, être déterminé, persévérer, penser différemment pour innover et répondre à un nouveau besoin;
  • manager simplement en responsabilisant, en jouant sur les complémentarités et en collaborant;
  • se lancer dans une course au développement en veillant à ne pas dégrader son agilité;
  • sortir du cadre et bousculer les réglementations en place pour les faire évoluer;
  • gérer l’incertain et le stress tout en restant plein d’énergie et réactif;
  • capitaliser sur ses échecs pour aller plus loin;
  • au final, changer le monde.

Pour des raisons culturelles, sociales, de stade de développement, de secteur d’activité, il est difficile de transposer intégralement le mode start up à l’entreprise traditionnelle. Ses managers peuvent néanmoins y puiser nombre d’outils et d’orientations permettant de répondre aux nouvelles exigences des utilisateurs: réactivité, personnalisation, expérience et meilleur rapport qualité/prix.

Le mode start up n’est pas une garantie de réussite

Une trop forte idéalisation du modèle start up ne doit pas faire perdre de vue l’envers du décor.  Précarisation, infantilisation liée à la gamification du travail, contrôle renforcé des collaborateurs, pression accrue en terme de productivité et d’efficacité font partie de l’univers des start up .

Ce mode de fonctionnement fait d’enthousiasme et de rêve, d’autonomie semble plus adapté aux jeunes générations. Il peut être source de grandes désillusions en cas d’échec.

Vers l’entreprise en mode start up permanent

Il est indéniable que le management en mode start up préfigure le mode de management de l’entreprise du futur. Les communautés de compétences et de talents se succéderaient partageant le même projet, le même objectif et la même vision pendant une durée limitée (18 mois ?). En cas de succès, une maximisation des revenus et, en contrepartie, une instabilité plus grande seraient au rendez-vous.

De fait, nous entrons dans l’ère de l’individualisation de l’entreprise, de l’entreprise à durée déterminée, collaborative, éclatée et ultra-réactive !

Une start-up est une réinvention des modèles et des codes censée coller à la société du moment.

Peter Brent

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