NOROUZ ou NOUVEL AN PERSE : ses origines et ses traditions

Son déroulement en Iran

Les préparations de Norouz commencent le dernier mois d’hiver dans le calendrier persan (Esfand). Elles consistent à faire un grand «?nettoyage de printemps?» dans les maisons, à acheter de nouveaux vêtements et des fleurs (jacinthe et tulipe en particulier).

Le dernier mardi soir de l’année a lieu la célébration de Tch?h?r Shanbe Sûri. Il s’agit de sortir dans la rue, de faire des feux et de sauter par-dessus en criant «?Zardie man az tou Sorkhie tou az man?» (Je te donne ma couleur jaune, tu me donnes ta couleur rouge ou je te donne ma pâleur ou ma maladie, je prends ta force,ta santé).

On offre alors des ajile moshkel gosha (mélange de noix et de fruits séchés) pour remercier pour la santé et le bonheur de l’année passée, échanger la pâleur et le mal restant contre de la chaleur et les vibrations du feu.

Le rituel de qashogh-zany (battage de cuillers) symbolise le fait de chasser le dernier mardi de malchance de l’année. Les esprits des ancêtres rendant visite aux vivants les derniers jours de l’année, les enfants s’entourent de draps, symbolisant la visite des morts, et courent dans les rues en tapant sur des boîtes et des casseroles ou en frappant aux portes.

Il existe d’autres traditions ce soir-là telles que, Kûzeh Shekastan, durant lequel on casse des jarres en terre contenant symboliquement la mauvaise fortune, Fal-Gûsh (divination et écoute des conversations des passants) ou Gereh -gosha-î (faire un nœud avec un mouchoir ou un tissu et demander au premier passant de le défaire pour « ?éloigner la malchance de quelqu’un »).

Le mercredi matin, on doit sauter dans l’eau aux premiers rayons de soleil.

Norouz, dure douze jours, le treizième jour représente le chaos; moment durant lequel les familles, pour éviter la malchance associée au nombre treize, vont à l’extérieur et  profitent d’un pique-nique et d’une fête. D’après la croyance des anciens Perses, les 12 constellations du Zodiaque contrôleraient les mois de l’année, chacun régnant sur la terre pour un millier d’années. À la fin de ce cycle, le ciel et la terre sombreraient dans le chaos. 

Le premier jour de la nouvelle année, les membres de la famille se retrouvent à table, sur laquelle sont posés les Haft Sîn et attendent le moment exact de la nouvelle année. Le moment venu, ils échangent des cadeaux.

Les Haft Sîn (les sept «?S’)  sont les sept objets dont le nom commence par la lettre S ou sîn dans l’alphabet persan. Ils correspondant aux sept créations et aux sept immortels qui les protègent. Leur sens spirituel est aussi important que la façon dont ils sont disposés sur la table. Il s’agit du:

  • sabzeh (germes de blé, orge ou lentille dans un plat) est un symbole de renaissance;
  • samanou (pâte très sucrée fait de blé germé) est un symbole d’abondance;
  • senjed (fruit séché du jujubier ou plutôt de l’Eleagnus angustifolia, «?Olivier de Bohême?») est symbole d’amour;
  • sîr (ail) est symbole de médecine;
  • sîb (pommes) est symbole de beauté et de bonne santé;
  • somaq (baies de sumac) de la couleur du lever du soleil est symbole de santé;
  • serkeh (vinaigre) est symbole d’âge et de patience;
  • sonbol (fleur de jacinthe) symbolise l’arrivée du printemps;
  • sekkeh (pièces d’or) est symbole de prospérité et de santé.

Sur la table figurent également:

  • des pâtisseries;
  • des bougies allumées (symbole de bonheur);
  • un miroir;
  • des œufs peints, un pour chaque membre de la famille (symbole de fertilité);
  • un bol avec deux (ou plus) poissons rouges (symbole de vie);
  • un bol d’eau contenant une orange amère (symbolisant la terre flottant dans l’espace);
  • de l’eau de rose pour ses pouvoirs magiques nettoyants;
  • un livre sacré (par exemple l’Avesta, le Coran) ou encore un livre de poésie (presque toujours le Shâh Nâmâ ou le divan d’Hafez ou Gathas).

Haji Pirûz ou Hadji Firuz est celui qui porte les couleurs de Norouz. Il symbolise la renaissance du dieu du sacrifice sumérien, Dumuzi, tué à la fin de chaque année et renaissant au début de chaque nouvelle année. Maquillé de noir, portant un costume rouge, il chante et danse dans les rues avec un tambourin et trompette distribuant ses bons vœux pour l’arrivée de la nouvelle année.

Le repas traditionnel de la nouvelle année est le Sabzi Polo Mahi (riz cuit avec des fines herbes et servi avec du poisson) ou le Reshteh Polo (riz cuit avec des nouilles) qui aiderait symboliquement à réussir dans la vie.

Le jour du Nouvel An, on s’habille avec des vêtements neufs.  Après le repas de Noruz, les jeunes rendent visite aux plus âgés. Les visites durent généralement une demi-heure, durant lesquelles on rencontre la famille et des amis. Des pâtisseries, gâteaux, fruits frais et secs sont généralement distribués aux visiteurs en même temps qu’un thé.

Treize jours après Norouz, on fête Sizdah bedar (ou « treizième dehors »). C’est un jour festif célébré à l’air libre, souvent accompagné de musique et de danse, où l’on pique-nique en famille.

À la fin des célébrations de cette journée, les sabzeh cultivées pour le Haft Sîn (qui ont symboliquement recueillis  maladie et malchance) sont jetés dans de l’eau courante pour exorciser les démons (divs) de la maison. Il est de coutume pour les jeunes femmes célibataires d’attacher les tiges des sabzeh avant de les jeter, exprimant ainsi le souhait d’être mariées avant le Sîzdah Bedar de l’année suivante.

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