SITE BALNÉAIRE D’EXCEPTION : SAINT-JEAN CAP-FERRAT

Site exceptionnel et préservé, chargé d’histoire et de culture, Saint-Jean–Cap-Ferrat est l’un des principaux sites résidentiels de la Côte d’Azur, comptant de nombreuses et luxueuses propriétés.

Une histoire mouvementée jusqu’à son rattachement à la France

L’actuel Saint-Jean–Cap-Ferrat fut successivement occupé par les Ligures, les Lombards au VIe siècle et les Sarrasins du VIIIe au XIe siècle. En 1388, le hameau de Saint-Jean, appartenant à la commune de Villefranche, revint au duché de Savoie.Le duc Emmanuel-Philibert de Savoie y fit édifier le fort Saint-Hospice qui fut pris et détruit en 1706 lors de la prise de Nice par les Français. Entre 1720 et 1820, le hameau fut perdu et repris pour être définitivement rattaché à la France en 1860 avec l’ensemble du comté de Nice.

Un haut lieu de villégiature à compter du début du XXe siècle

Terre aride et rocailleuse, Saint-Jean–Cap-Ferrat n’abrite à l’origine que quelques petites maisons de pêcheurs et d’agriculteurs regroupées autour de l’église et du port.

C’est en 1876 que la Compagnie Générale des Eaux crée au milieu d’un parc arboré, un lac artificiel de 6800 m³ alimenté par la Vésubie, agrémenté d’un îlot et d’une cascade. Grâce à cette eau abondante, la presqu’île se couvre d’une végétation plus dense et diversifiée.? Dès lors, le Cap Ferrat devient un lieu d’excursion privilégié pour les familles niçoises, venant en voiture à cheval pique-niquer sous les pins et les oliviers ou déjeuner dans l’un des restaurants près du port.

En 1904, le hameau de Saint-Jean se sépare de Villefranche-sur-Mer, devenant une commune à part entière. D’abord dénommée Saint-Jean-sur-Mer, la commune prend le nom de Saint-Jean–Cap-Ferrat en 1907.

Dès le début des années 1900, un tourisme hivernal se développe sur la Côte d’Azur. Grâce à son climat très doux, elle attire les riches familles étrangères anglaises ou russes qui en font une destination réputée.

C’est véritablement l’arrivée du Roi Léopold II et de l’aristocratie belge, qui fait de Saint-Jean Cap Ferrat une destination très prisée par une clientèle fortunée. Les grands hôtels, les premiers grands domaines sont édifiés et des villas plus somptueuses les unes que les autres sont construites.

Jusqu’aux années 1930, la Côte d’Azur était presque exclusivement fréquentée par le tourisme de luxe. Ses visiteurs étaient essentiellement de riches oisifs ou des têtes couronnées descendues des régions du nord : Angleterre et Russie particulièrement. Ils ne venaient que l’hiver pour de longs séjours. La reine Victoria avec sa cour, de nombreuses familles aristocratiques, la princesse Louise, le duc de Connaught, le président Paul Deschanel ainsi que des hommes politiques de la IIIe République, la pianiste Marguerite Long, le violoniste Jacques Thibaud, des acteurs tels que Charles Boyer et Charlie Chaplin, s’y succédèrent.

C’est seulement vers 1930 que quelques originaux, écrivains ou artistes d’avant-garde, se risquèrent à «?descendre?» l’été sur la Côte. Ils en espéraient tous l’isolement. De ce fait, un snobisme de l’originalité entourait ces vacances à contre-courant. 

Dans les années 1950, le tourisme devient plus estival.Station balnéaire à la mode, Saint-Jean–Cap-Ferrat accueillit des célébrités du monde entier (Édith Piaf, Charlie Chaplin, Élisabeth Taylor et Richard Burton, Jean Paul Belmondo, Roger Moore, Tony Curtis, David Niven ou encore Romy Schneider qui s’y maria en 1966) et des hommes politiques (Général de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Barre, Winston Churchill, Georges Bush, Bill Clinton ou encore Boris Eltsine).

Dans les années 2000, la superficie limitée de la presqu’île, sa proximité avec Monaco et l’engouement des oligarques russes firent flamber les prix faisant de Saint-jean Cap Ferrat la ville où le prix de l’immobilier est à présent le plus cher de France et du monde: de l’ordre des 44?000 €/m² en moyenne, allant jusqu’à plus de 216?000 € !

Les transactions immobilières s’y déroulent dans la plus grande discrétion. Saint-Jean–Cap-Ferrat est l’antithèse de Saint-Tropez, recherchée pour son calme et sa tranquillité. La discrétion étant la règle, l’anonymat des grandes fortunes y est préservé.

Têtes couronnées, artistes, hommes politiques et riches industriels, continuent d’être séduits par le charme si particulier de cet endroit avec une préférence pour une vue sur la mer depuis les hauteurs de la presqu’île, l’absence de vis-à-vis et une piscine.  Les biens orientés côté est en direction de Monaco sont plus prisés que ceux donnant sur Nice côté ouest. Les biens situés du côté de la plage privée Paloma ou vers la pointe Saint-Hospice sont très recherchés.

Ses villas d’exception

Au début du XXè siècle, les premières villas apparaissent le long du bord de mer qui relie la presqu’île à la commune voisine de Beaulieu-sur-Mer (actuelle Promenade Maurice Rouvier). Les résidents propriétaires en villégiature rivalisent alors de faste et de créativité dans la construction de leur propriété.

  • la Villa Ephrussi de Rothschild

En 1883, la baronne Béatrice de Rothschild épouse le milliardaire Maurice Ephrussi. Elle acquiert en 1905 7ha de terrains sur l’isthme rattachant le cap Ferrat à la côte et fait édifier un somptueux palais rassemblant tous les éléments décoratifs, du XVe siècle au XIXe siècle, réunis au cours de ses voyages. Léguée à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France en 1934, la villa est ouverte au public depuis 1937.

  • la Villa «?Lo Scoglietto?» (aujourd’hui «?Fleur du Cap?»)

En 1880 Alfred Bounin, négociant niçois en huile d’olive, achète sur le chemin de St Ambroise, actuellement Promenade Maurice Rouvier, plusieurs lots de terrain qu’il réunit en une seule parcelle, formant un petit cap. Son fils Paul transforme la petite maison «?L’Isoletta?», la surélevant d’un étage, la baptisant «?Lo Scoglietto?» qui signifie le petit écueil en patois. Il aménage une gloriette qui devient un temple de l’Amour. Les propriétaires se succèdent alors, parmi lesquels Charlie Chaplin et David Niven. Cette très belle demeure a été rebaptisée depuis «?la Fleur du Cap?».

  • La villa Les Cèdres

Le roi des Belges, Léopold II, commença à acquérir des terrains au Cap Ferrat à partir de 1889 pour devenir propriétaire quelques années plus tard de plus de 50 ha sur le versant ouest de la presqu’île. Tout d’abord, il acheta une petite villa près du quartier de Passable (actuelle villa «?Iberia?») dotée d’un port privé, puis la villa «?Les Cèdres?», anciennement villa Les Oiseaux.

La villa fut construite en 1830 et acquise par David-Désiré Pollonais en 1850. Quand il devint maire de Villefranche-sur-Mer, il y reçut de très nombreuses personnalités. Les héritiers de David-Désiré Pollonnais vendirent la villa et ses 14 ha de jardins en 1904 au roi de Belgique Léopold II pour y héberger son amie, Blanche Zélie Joséphine Delacroix qui y fit réaliser différents aménagements. Il y reçut des hôtes de marque tels que le grand-duc Pierre de Russie, Lord Salisbury, ou encore le prince Charles, héritier de la couronne de Suède et de Norvège.

En 1924, la villa fut achetée par Alexandre Marnier-Lapostolle qui en fit un jardin exotique et un arboretum . Depuis 1976, la villa appartient à la Société des Produits Marnier-Lapostolle rachetée par la société Campari qui y cultive des plantes entrant dans la composition de la liqueur Grand-Marnier. La villa Les Cèdres de 1700 m2 comporte 25 serres chauffées. Vingt mille espèces y sont cultivées dont quatorze mille plantes tropicales. L’écurie, le jardin d’agrément en terrasses, avec balustrades et statues sont recensés à l’inventaire des monuments historiques. La salle des fêtes, détachée de l’ensemble en 1911 pour devenir après transformation la villa Le Casin puis villa Radiana, fait également l’objet d’un recensement séparé.

 On doit à Léopold II également la construction de trois autres villas?: «?Boma?», «?Matadi?» et «?Banana?» du nom de trois villages situés le long du fleuve Congo.

En 1898, un industriel lyonnais, Émile Crozet-Fourneyron, fit bâtir sur l’emplacement d’anciens moulins à grains une villa de forme circulaire?: «?La Vigie?». Surplombant le village, cette magnifique demeure jouit d’une vue s’étendant du Cap d’Antibes aux côtes italiennes.

Voisine de?«?La Vigie?», la villa «?Maryland?», tout aussi spectaculaire avec son magnifique patio-cloître surmonté d’une terrasse soutenue par des colonnes de marbre rouge, fut édifiée en 1904 à la demande du Britannique Arthur Wilson. Ami personnel d’Édouard VII, la villa accueillit toute la colonie anglaise de la Côte d’Azur pour de somptueuses réceptions. Propriété récente du cofondateur de Microsoft Paul Allen, un parc botanique planté d’essences tropicales et méditerranéennes entoure la villa de style florentin.

L’artiste peintre américain Ralph Curtis fit édifier en 1902 une grande demeure à l’italienne aux toits de tuiles vernissées vertes qu’il baptisa du nom de sa fille?: Sylvia. Dans les années 50, la villa fut achetée par le Pacha Ibrahim Hussein mari de la belle-mère du roi Farouk qui la rebaptisa «?Baia dei Fiori?». Son jardin d’agrément est réputé.

Le «?Château Saint Jean?», splendide demeure de style néo-gothique vénitien agrémentée d’un parc d’un hectare et d’un port privé avec garage à bateaux, fut construite sur les ordres de Carlo Wedekind, banquier italo-allemand en 1899 dans un style néogothique vénitien. Le domaine passa ensuite dans les mains de la princesse hongroise Vilma Lwoff-Parlaghy puis fut acquis par l’Américaine Gloria Thompson et Rosemarie Kanzler.

La villa est dotée d’une piscine de 1,60 m de profondeur sur 3 m de largeur .

  • Un peu plus loin, sur la pointe Saint Hospice, la comtesse de Beauchamp fit construire en 1917 une vaste demeure au cœur d’un parc de 22 ha qu’elle baptisa «?La Fiorentina?».

Elle revendit la propriété à Sir Edmund Davis, magnat des mines de diamants en Afrique du Sud, à qui l’on doit une bonne partie du sentier touristique qui borde la petite presqu’île. Les propriétaires successifs modifièrent l’aspect de la villa et son parc est désormais réduit à une superficie de 3 ha.

Bâtie en 1908, la villa «?Les Bruyères?» fut achetée après la Première Guerre par le duc de Connaught, fils de la reine Victoria qui la conserva jusqu’en 1942.

L’écrivain britannique Somerset Maugham acquit en 1928 la villa «?La Mauresque?» où il résidera de longues années avant d’y décéder en 1965. Dans le parc de 4 ha, il planta de nombreuses espèces d’arbres fruitiers, dont les premiers avocatiers d’Europe. Au sommet de sa gloire entre les deux guerres, il recevait beaucoup d’hôtes prestigieux comme le duc et la duchesse de Windsor, Winston Churchill, Harpo Marx, Lord Beaverbrook ou l’Aga Khan.

La villa Santo Sospir est une villa construite en 1931 dans un style régionaliste méditerranéen, situé sur le versant ouest du cap Ferrat. Elle compte quatre chambres et le mobilier a été acheté à Madeleine Castaing. Au milieu du XXe siècle, elle fut rachetée par la riche héritière Francine Weisweiller qui après avoir fait la connaissance du poète Jean Cocteau lors du tournage d’un film l’invita en 1950 à passer quelques jours dans sa villa.Pour s’occuper, Cocteau demanda à son hôtesse s’il pouvait dessiner une tête d’Apollon au-dessus d’une cheminée du salon. Il va y entreprendre sa première grande décoration murale, tatouer les murs, les plafonds et les vantaux des portes de graphismes évoquant les thèmes de la Méditerranée avec ses pêcheurs, du soleil ou inspirés de la mythologie grecque. La propriété en totalité est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 17 avril 2007.

Henri Matisse fut reçu à de nombreuses reprises à la villa Natacha, propriété de l’éditeur d’art Alec Tériade. Le peintre avait réalisé dans la salle à manger de la villa, un vitrail et un mur en céramique.? L’éditeur y recevait les nombreux artistes avec lesquels il travaillait et notamment Chagall et Picasso ou encore son compatriote Odysséas Elýtis, prix Nobel de littérature en 1979.

Les grands hôtels

  • Le Royal- Riviera

En novembre 1904, le  «?Panorama Palace?» est édifié. Il dispose alors de 150 chambres avec salles de bain, grand luxe pour l’époque, d’un terrain de tennis et d’un hangar à bateaux où six canots permettent des balades en mer. C’est en ce lieu que Paris Singer «?le châtelain de Saint Jean?» serait tombé sous le charme de la danseuse américaine Isadora Duncan?! En 1908, on peut également, croiser dans ses couloirs le célèbre compositeur russe Prokofiev. Rebaptisé en 1921 par ses nouveaux propriétaires sous le nom de «?Bedford?», transformé en résidence, l’hôtel devenu entre-temps « Royal Riviera », se réveille sous l’impulsion de Grace Leo qui lui a donne un style néo-hellénistique aux accents contemporains avec une palette de couleurs vert olive, ambre et terre de Sienne qui évoquent une luxueuse demeure Méditerranéenne.

  • Grand Hôtel du Cap-Ferrat

Le Grand-Hôtel du Cap-Ferrat, devenu «?Palace?» en 2011, est un hôtel de luxe construit en 1908 au cœur d’un jardin remarquable de 7 ha qui abrite quelque 400 essences différentes.

L’extrémité rocheuse du Cap rendant la mer difficilement accessible, une crique fut aménagée à coups de dynamite et une piscine d’eau de mer construite à proximité immédiate du rivage. Le Grand-Hôtel va changer de mains à différentes reprises pour être acheté en 2007 par le milliardaire Leonard Blavatnik qui va lancer un important projet de rénovation et d’extension.

  • L’hôtel la voile d’Or domine le port et fait face à la ville de Beaulieu.

 Crée en 1925 par le champion anglais de golf et de billard, le capitaine Powell, pour recevoir ses hôtes et de nombreuses célébrités du cinéma tels que les acteurs David Niven, Gregory Peck, Jack Hawkins, il est repris en 1964 par la famille Lorenzi,  agrandi et transformé en hôtel de luxe.

En 2019, l’hôtel familial est vendu. Des travaux de rénovation sont en cours prévus sur une durée de 3 ans pour le transformer en palace 5 étoiles.

Site exceptionnel, doté d’une luxuriante végétation, de propriétés uniques, Saint-Jean Cap-Ferrat est un site balnéaire d’exception réservé à des familles d’implantation ancienne en mesure de résister aux sirènes de la flambée des prix de l’immobilier et à des propriétaires fortunés.

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