« SENSÉ » OU « CENSÉ » ?

Parfaits homonymes et homophones, les termes « sensé » et « censé », prêtant souvent à confusion, recouvrent des significations différentes.

Signification :

  • Sensé, dérivé du latin chrétien sensatus («judicieux») et du verbe sentire («éprouver une sensation») a pour signification «qui a du sens, qui est conforme à la raison». Plus prosaïquement, qui a du bon sens. Etant dérivé du mot « sens », il prend toujours un « s ». Faisant appel aux différents sens, il s’emploie pour parler d’une personne ou d’une chose.

Exemple : Isabelle est une femme sensée (qui a du bon sens)

  • Censé vient du verbe latin censere («censé») qui signifie «évaluer la fortune et le rang» et «recenser, juger». Il peut être remplacé par « supposé » et est toujours suivi d’un infinitif.

Exemple : « nul n’est censé oublier la loi »

Utilisations dans la littérature :

« Il subissait cet ensorcellement féminin, mystérieux et tout-puissant, cette force inconnue, cette domination prodigieuse, venue on ne sait d’où, du démon de la chair, et qui jette l’homme le plus sensé aux pieds d’une fille quelconque sans que rien en elle explique son pouvoir fatal et souverain ».

Maupassant, Contes et nouvelles, Femme de Paul, 1881

«  La loi est implacable, mais la loi est imprévisible. Nul n’est censé l’ignorer, mais nul ne peut la connaître. »

Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance