RIMBAUD : 50 citations d’anthologie

Arthur Rimbaud est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville et mort le 10 novembre 1891 à Marseille.

Lycéen brillant et poète précoce, Arthur Rimbaud excelle dans les compositions latines. Sous l’influence des romantiques et des parnassiens, ses premiers vers connus datent de 1869. Soutenu par son professeur de rhétorique Georges Izambard, il écrit à quinze ans et demi ses premiers poèmes importants. En 1870, en pleine guerre, Arthur fugue une première fois en direction de Paris puis une deuxième fois en Belgique cherchant à se faire publier. Il écrit des poèmes inspirés par le contexte de la guerre franco-prussienne et la ville ouvrière de Charleroi (Le Dormeur du val). Il commence en 1871 à Paris une vie d’errance et une liaison tumultueuse avec Verlaine qui s’achève tragiquement en 1873. Il fait imprimer une plaquette non diffusée : Une saison en enfer. Les autres poèmes écrits à cette époque seront regroupés dans les Illuminations qui sera publié à l’initiative de Verlaine en 1886.

Arthur Rimbaud cesse d’écrire à 20 ans et se lance à partir de 1875 dans une vie aventureuse : membre des troupes coloniales des Indes néerlandaises, agent commercial,  gérant à Harare en Abyssinie d’un comptoir d’or, ivoire, armes, soie et bimbeloterie. En 1891, il se fait rapatrier pour raison médicale et meurt à Marseille à l’âge de 37 ans.

Ayant abandonné la poésie à 20 ans, ses écrits et sa vie anti-bourgeoise ont fait d’Arthur Rimbaud une des figures du génie flamboyant et libertaire : le poète se devant d’être un « voyant » et l’homme d’ « être absolument moderne ».

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, je dirai quelque jour vos naissances latentes.
Ah ! Que le temps vienne Où les cœurs s’éprennent.
Allons ! La marche, le fardeau, le désert, l’ennui et la colère.
C’est perdre son argent que de perdre son temps.
Ce n’est qu’au prix d’une ardente patience que nous pourrons conquérir la cité splendide qui donnera la lumière, la justice et la dignité à tous les hommes. Ainsi la poésie n’aura pas chanté en vain.
Elle est retrouvée. Quoi ? – L’éternité. C’est la mer allée avec le soleil.
Esclaves, ne maudissons pas la vie.
Et c’est encore la vie ! – Si la damnation est éternelle !
Il faut être absolument moderne.
J’ai fait la magique étude Du Bonheur, que nul n’élude.
J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse.
Je est un autre.
Je me crois en enfer, donc j’y suis.
Je ne demande pas de prières ; avec votre confiance seulement, je serai heureux.
Je redoute l’hiver parce que c’est la saison du confort !
Je suis esclave de mon baptême. Parents, vous avez fait mon malheur et vous avez fait le vôtre.
L’action n’est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque chose, un énervement.
L’amour est à réinventer.
L’amour veut vivre aux dépens de sa sœur, l’amitié vit aux dépens de son frère.
L’enfer ne peut attaquer les païens.
L’éternité C’est la mer mêlée Au soleil.
L’ivresse, c’est le dérèglement de tous les sens.
La femme ne sait plus même être courtisane !
La main à plume vaut la main à charrue. Quel siècle à mains !
La morale est la faiblesse de la cervelle.
La nature n’est qu’un spectacle de bonté.
La seule chose insupportable, c’est que rien n’est supportable.
La vie est la farce à mener par tous.
La vie fleurit par le travail.
La vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.
La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde.
Le ciel est joli comme un ange.
Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes.
Le monde a soif d’amour : tu viendras l’apaiser.
Le monde est très grand et plein de contrées magnifiques que l’existence de mille hommes ne suffirait pas à visiter.
Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?
Le poète est vraiment voleur de feu. Il est chargé de l’humanité, des animaux même ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions.
Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens.
Le travail humain ! c’est l’explosion qui éclaire mon abîme de temps en temps.
Les aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer.
O flots abracadabrantesques Prenez mon cœur, qu’il soit sauvé.
O saisons ô châteaux L’âme n’est pas sans défauts.
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
Plus de lendemain, braises de satin, votre ardeur est le devoir.
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l’amour.
Quand irons-nous, par delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, adorer – les premiers ! – Noël sur la terre !
Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, elle sera poète, elle aussi !
Si stupide que soit son existence, l’homme s’y rattache toujours.
Tous les êtres ont une fatalité au bonheur.
 

Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. – Et je l’ai trouvée amère.

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