UN GRAND PEINTRE, UN CHEF D’ŒUVRE : CLAUDE MONET, IMPRESSION, SOLEIL-LEVANT

Claude Monet, né le à Paris et mort le à Giverny (Eure), est un grand peintre français, l’un des fondateurs de l’impressionnisme.

Né à Paris, il grandit au Havre et s’avère très tôt assidu au dessin. Il commence par réaliser des portraits des notables de la ville. En 1859, sur le conseil d’Eugène Boudin, il suit des cours à l’académie Suisse, atelier de peinture à Paris. Il se fait par la suite remarquer pour ses peintures de la baie d’Honfleur.

Dès 1866, il connaît le succès au Salon de peinture et de sculpture grâce à La Femme en robe verte. Fuyant la guerre de 1870 à Londres, il y fait la rencontre du marchand d’art Paul Durand-Ruel qui sera sa principale source de revenu pendant le restant de sa carrière. Revenu en France en 1871, il participe à la première exposition des futurs impressionnistes en 1874.

En 1883, lui, ses deux enfants et la famille Hoschedé emménagent à Giverny.

À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, peignant le même motif à différentes heures de la journée et à diverses saisons. Il peint des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l’effet présent. Il commence par Les Meules, puis Les Peupliers, la Série des Cathédrales de Rouen, celle des Parlements de Londres et Les Nymphéas de son jardin, qu’il décline en grand format . En effet, depuis 1903, Monet s’adonne intensivement au jardinage. En 1908, il peint également à Venise.

La fin de sa vie est marquée par une maladie, la cataracte, qui va affecter son travail. Il s’éteint à 86 ans.

Son art

Sa technique

Grand travailleur qui n’hésite pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet est selon sa formule « un homme que rien au monde n’intéresse que sa peinture, son jardin et ses fleurs ? ». Éternel insatisfait, il va détruire de nombreuses toiles à la fin de sa carrière pour « veiller à sa réputation d’artiste ».

Le premier contact avec le motif revêt pour lui une importance primordiale. Il prend le pinceau en main et « commence brusquement à couvrir une toile blanche de plaques de couleurs qui correspondent aux taches colorés que lui donne la scène naturelle entrevue ». Dès la première séance, la toile doit être couverte autant que possible sur toute son étendue. Sur une toile ébauchée, Monet peint à « pleine pâte, sans mélange, avec quatre ou cinq couleurs franches, en juxtaposant ou superposant les tons crus ». Le lendemain, il revient sur les lieux et complète la première esquisse, accentue les détails s’accentuent, précise les contours. Ainsi, sur une toile qui a bénéficié de deux séances, les traits sont nettement plus rapprochés et le sujet commence à prendre forme. Un tableau doit être poussé aussi loin que l’artiste le juge nécessaire, lui seul pouvant déterminer le moment à partir duquel il est impossible d’aller plus loin. Il accorde aussi beaucoup d’importance aux détails. Ses tableaux comme Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte, ou harmonie rose révèlent plus de 70 000 touches par mètre carré.

Son style

Le peintre Eugène Boudin l’initie aux paysages. Les membres du groupe des impressionnistes (Monet, Renoir, Sisley, Pissarro)  vont s’autoinfluencer. Claude Monet appréciait beaucoup le travail d’Eugène Delacroix, Turner, John Constable et celui d’Édouard Manet.

Son travail est marqué par l’art japonais (estampes de Hiroshige et Hokusai). Sa salle à manger de Giverny était d’ailleurs décorée d’estampes japonaises. 

Monet souhaitait saisir le réel dans « la mobilité de ses lumières changeantes ». Il s’intéressait aux effets de lumière changeant suivant les heures et les saisons et essayait d’en restituer les sensations premières. Il réfléchissait à la mise en scène pour représenter au mieux la mouvance de la lumière.

Un chef d’œuvre : Impression , Soleil levant (1872-1873)

Ce tableau de 48 sur 63 cm est une marine à l’importance artistique majeure, conservée au musée Marmottan à Paris.

Claude Monet a peint cette toile en une séance un matin de bonne heure lors d’un séjour dans la ville de son enfance, inspiré par la vue de l’ancien avant-port du Havre. Cette œuvre est dans la suite des marines, soleils levant et soleils couchant peints par Eugène Delacroix, Eugène Boudin ou William Turner.

Elle est montrée pour la première fois à la première exposition de la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs en avril 1874 dans l’ancien studio du photographe Nadar, au 35 boulevard des Capucines à Paris. Le critique d’art Louis Leroy, du Charivari, voulant faire un jeu de mot malveillant, intitule son article L’exposition des Impressionnistes, donnant ainsi un nom à ce nouveau mouvement artistique, l’impressionnisme. Le critique Ernest Chesneau perçoit cette toile comme un « soleil levant sur la Tamise », rappelant l’influence du peintre Turner et des nocturnes de James Whistler durant son séjour à Londres.

La composition se caractérise par un paysage horizontal et le partage en tiers selon le schéma de la perspective japonaise, le tiers supérieur étant composé de touches horizontales consacrées au ciel et les deux tiers inférieurs au port baigné dans un brouillard bleuté et à la mer. Tout est esquissé pour saisir cet instant fugitif avant que la lumière aveuglante du jour ne pointe. Les silhouettes des bateaux se détachent à peine du reste du tableau, baigné dans le flou de l’atmosphère du grand port. Seul le disque orange et plat du soleil levant se détache de ses tons froids. Cette œuvre est à la frontière de l’abstraction; le soleil, la barque, le titre, aidant le spectateur à décrypter la scène.

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