LES DOUZE TRAVAUX D’HERCULE (I/III)

Les Travaux d’Héraclès (Hercule pour les Romains) sont l’un des plus célèbres épisodes de la mythologie grecque, abondamment représenté par les artistes depuis l’Antiquité.

Le mythe

Fils de Zeus et d’Alcmène, Héraclès était poursuivi depuis sa naissance par la haine d’Héra, furieuse d’avoir été trompée par Zeus et de ne pas avoir conçu « le plus grand des héros ». Une nuit, elle envoiya deux serpents pour le tuer. Il se nommait alors Alcide. Celui-ci découvrit sa grande force et tua les vipères. Pour apaiser Héra, Zeus renomma l’enfant Héraclès (« gloire d’Héra »). 

Dans un moment de folie inspirée par Héra, Héraclès tua sa femme et ses fils. De retour à la raison, il s’adressa à la Pythie qui lui ordonna de se mettre au service de son plus vieil ennemi, Eurysthée, roi de Mycènes et de l’Argolide, pour une période de douze ans afin d’expier ses crimes. Etre méprisable, se mettre à son service était difficilement supportable pour Héraclès mais, il devait subir ce châtiment s’il voulait un jour aller sur l’Olympe. Jaloux de la puissance et de la force d’Héraclès, ainsi que de ses droits au trône de l’Argolide, Eurysthée lui imposa une suite d’exploits si formidables que seul un véritable fils et protégé de Zeus pouvait mener à bien.

C’est sur l’instigation d’Héra qu’Eurysthée soumis Héraclès à différents « travaux » durant lesquels il devait théoriquement succomber.

Lorsque Héraclès entreprit ses « Travaux », Hermès lui donna une épée, Apollon un arc et des flèches lisses garnies de plumes d’aigle; Héphaïstos, une massue à tête de bronze et unun plastron d’or, et Athéna, une tunique. Poséidon lui fit don d’une paire de chevaux; Zeus d’un magnifique bouclier en émail, ivoire, électrum, or et lapis-lazuli que rien ne pouvait entamer. De fait, Héraclès dédaignait les armures et les armes, se servant seulement de sa massue et de son arc. Il se tailla une massue dans le bois d’un olivier sauvage.

Eurysthée refusa de valider deux travaux: celui de l’hydre de Lerne, car il considéra qu’il avait été aidé par Ialos et celui des écuries d’Augias, car Héraclès avait reçu un salaire pour son labeur.

Les six premiers eurent pour théâtre le Péloponnèse; les six autres se répartirent dans le reste du monde : en Crète, en Thrace, en Scythie, dans l’extrême-Ouest, au pays des Hespérides jusqu’aux Enfers.

Pour Diodore de Sicile, Zeus aurait demandé à Héraclès d’accomplir les travaux prophétisés par l’oracle de Delphes en échange de l’immortalité.

Fixée à l’époque hellénistique, la liste canonique comprend les travaux représentés sur le temple de Zeus à Olympie, (Ve siècle av. J.-C.).

Les travaux

  • Tuer le lion de Némée à la peau impénétrable et en rapporter la dépouille

Le lion de Némée était le fils du chien du géant à trois têtes Géryon et de la Chimère (moitié femme et moitié serpent, mère de nombreux monstres dont le Sphinx). Élevé par Héra, il faisait régner la terreur dans la région de Némée en Argolide et présentait la particularité d’avoir une force gigantesque et une peau impénétrable.

À son arrivée dans la région de Némée, Héraclès surprit le lion repu sur le versant d’une colline. Dissimulé, il lui lança des flèches offertes par Apollon qui rebondirent sur son cuir. S’apercevant de son invulnérabilité, Héraclès parvint à l’enfermer dans son antre et à l’étouffer de ses mains.

L’écorchant en utilisant ses propres griffes, il nettoiya la peau « que ni le feu, ni le fer ne peut entamer » et s’en fit un manteau-cuirasse retenu sur la tête par le crâne du lion.

  • Tuer l’hydre de Lerne dont les têtes une fois tranchées repoussent sans cesse.

Engendrée par Typhon et Échidna, élevée par Héra en Argolide, l’hydre était un monstre au corps de chien doté de plusieurs têtes. La tête centrale ou « tête intelligente », faite en partie d’or et dirigeant le corps, était immortelle. Les autres se régénèraient doublement lorsqu’elles étaient tranchées. L’haleine soufflée par les multiples gueules exhalait un dangereux poison.

Lorsqu’ Héraclès arriva dans les marais de Lerne, Athéna lui indiqua le repaire de l’Hydre. Recouvert de sa peau de lion pour se protéger des morsures, il attira la bête hors de son repaire en lui décochant des flèches enflammées, retenant son souffle à cause de l’odeur pestilentielle et mortelle qui se dégageait de ses bouches. Il s’empara d’elle mais, le monstre s’enroula autour de ses pieds. Héraclès frappa l’hydre mais, les têtes se régénèraient en nombre double. Un crabe géant sortit de la mer proche pour venir en aide à l’Hydre et mordit Héraclès au pied, qui, furieux, l’écrasa. 

Héraclès appela à alors à la rescousse son neveu Iolaos. Celui-ci mit le feu à un petit bois et, avec les brandons en feu, réussit à cautériser les moignons de cou sectionnés de l’hydre, empêchant les têtes de repousser. Quant à la tête immortelle, Héraclès la trancha et l’enterra, encore sifflante, sous un gigantesque rocher.
Il arracha ensuite les entrailles du cadavre et trempa ses flèches dans le venin, la moindre blessure avec l’une d’elles devenant mortelle.

  • Capturer la biche de Cérynie aux sabots d’airain et aux bois d’or, créature sacrée d’Artémis.

Aux dires de Callimaque de Cyrène, cinq biches de la stature d’un taureau paissaient sur les bords du fleuve thessalien Anauros au pied du mont Parrhasion. Bien que femelles, ces animaux étaient dotés de cornes dorées et de sabots d’airain.

Artémis en captura quatre qu’elle attela à son quadrige. La cinquième s’échappa en traversant le Céladon jusqu’à la colline de Cérynie. Le cervidé étant consacré à Artémis, il était défendu de la toucher et a fortiori de la tuer.

Héraclès poursuivit l’animal toute une année, et quand elle voulut traverser le fleuve Ladon, il lui décocha une flèche entre l’os et le tendon de la patte, l’immobilisant sans faire couler une goutte de sang. En route vers Mycènes, l’animal sur ses épaules, il rencontra Artémis et Apollon qui l’accusèrent de sacrilège pour avoir maltraité la bête. Rejetant la responsabilité sur Eurysthée, Artémis l’autorisa à se rendre à Mycènes à la condition de relâcher ensuite sa protégée saine et sauve.

  • Ramener vivant l’énorme sanglier d’Érymanthe.

Le sanglier d’Érymanthe était un énorme sanglier qui terrifiait les habitants du mont Érymanthe en Arcadie.

Héraclès se mit à pourchasser la bête gigantesque durant l’hiver. Pour la faire sortir de sa tanière, il eut l’idée de pousser de grands cris et la poursuivit à travers toute la montagne couverte de neige durant plusieurs jours jusqu’au sommet, lui jetant constamment des pierres. Harcelé et épuisé, le sanglier d’Erymanthe tomba dans un trou creusé et rempli de neige par Héraclès. Il le maîtrisa à mains nues et l’enchaîna.

A la vue de la bête vivante, Eurysthée, terrifié, plongea dans sa jarre de bronze. Héraclès déposa la bête sur la place du marché où elle fut tué par un boucher, ses formidables défenses étant conservées à Cumes dans le temple d’Apollon.

 

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