SAINT-PETERSBOURG : la fastueuse et sublime cité sur la Néva

Lors de sa fondation par Pierre le Grand en 1703, l’urbanisme moderne et l’esthétique d’origine étrangère de Saint-Pétersbourg devaient permettre à la Russie d’«?ouvrir une fenêtre sur l’Europe?» et de se hisser au rang des grandes puissances européennes. Principal centre intellectuel, scientifique et politique du pays, de sa fondation jusqu’à la révolution de 1917, son entrelacs de canaux et sa beauté architecturale lui valent le surnom de Venise du Nord ou de la Baltique.

Très vaste (10 fois la superficie de Paris), Saint-Pétersbourg s’étend le long des bras ramifiés de la Néva sur six grandes îles naturelles, une centaine d’îlots et une île artificielle. Grande et Petite-Néva divisent la ville en quatre parties principales et douze quartiers reliés entre eux par deux cents ponts.

Pour visiter la gigantesque Saint-Pétersbourg, le métro avec ses stations somptueuses abritant d’exquises œuvres d’art est vivement recommandé.

Saint-Pétersbourg est remarquable par l’alignement, la largeur de ses avenues et la magnificence de ses quais en granit le long de la Néva. Les rues se déploient en lignes droites. Elle compte plus de 80 places publiques, certaines de grande dimension. Dans les quartiers centraux de la ville, les immeubles de trois ou quatre étages ont un aspect proche de celui des grandes villes de l’Europe. Saint-Pétersbourg dispose de nombreux jardins et squares très fréquentés à la belle saison. 

Parmi les 230 églises orthodoxes, les deux plus importants sont les cathédrales Saint-Isaac, Saint Sauveur, de Kazan et Saint-Sauveur des Marins.

  • La cathédrale saint-Isaac, en forme de croix grecque, comporte un dôme en son centre et quatre chapelles carrées, surmontées de campaniles. ll s’agit de la troisième plus grande église d’Europe, derrière Saint-Pierre de Rome et Saint-Paul de Londres. À l’intérieur, les murs sont recouverts de marbre blanc et d’incrustations colorées, la magnifique rosace impressionne.
  • L’église Saint-Sauveur-sur-le-sang, de style russe, édifiée au XIXe siècle et posée au bord d’un canal, est majestueuse avec ses magnifiques bulbes colorés. 
  • La cathédrale de Notre-Dame de Kazan, construite au début du XIXe, évoque le souvenir de Saint-Pierre de Rome avec son dôme, son granit, le jaspe, l’argent ciselé et ses pierres précieuses.
  • L’église Saint-Nicolas-des-Marins est une cathédrale de style baroque élisabéthain érigée au milieu du XVIIe siècle. Construite dans le quartier du département de la marine et des casernes, elle est étroitement liée à la flotte russe.
  • Le monastère Alexandre Nevski est un édifice  tout à fait remarquable. Véritable forteresse, sa première pierre fut posée par Pierre le Grand en 1742. Il comprend les restes du saint et de membres de la famille impériale. Le cimetière Tikhivine attenant renferme la plupart des grands hommes de Russie.

La citadelle de Pierre et Paul, érigée en 1703, occupe un îlot relié par un grand pont. Grande prison politique de Saint-Pétersbourg, sa cathédrale achevée en 1733 abrite les restes des souverains et des membres de leurs familles qui se sont succédés depuis Pierre le Grand. 
Les différents  palais de la ville se distinguent par leurs grandes proportions et leur décoration extérieure très sobre, en particulier :

  • Le Palais d’Été, construit par Pierre le Grand.
  • Le palais d’Hiver, immense quadrilatère, muni de nombreuses colonnes, abrite le musée de l’Ermitage (créé en 1768), une bibliothèque et un théâtre.
  • Le palais Anitchkov fut habité par les derniers monarques. 
  • Le palais Mikhaïlov
  • Le palais de Tauride
  • Le palais Menchikov.
  • Diverses autres grandes constructions, anciennes demeures des membres de la famille impériale (grands-ducs Constantin, Vladimir, Alexis, grande-duchesse Marie) ou de riches seigneurs, Strogonov, Scheremetiev, Youssoupov. 
  • À citer aussi l’Amirauté et Gostini Dvor, vaste bâtiment quadrilatère, à arcades, qui abrite des magasins de luxe.

En 1765, l’impératrice de Russie Catherine II fit construire près du palais d’Hiver sur les plans de l’architecte français Vallin de La Mothe, un petit palais raffiné de style Louis XV,  destiné à recevoir ses collections de tableaux et d’œuvres d’art. Différentes constructions et aménagements furent entrepris ultérieurement par les monarques russes formant le palais de l’Hermitage abritant le musée de l’Hermitage.

Ce musée est un des plus riches du monde en tableaux de maîtres, objets d’art et de haute curiosité. La galerie des tableaux a été constituée par Catherine II qui a acquis les principales collections d’art de son temps. Alexandre Ier a poursuivi l’accroissement du musée, acquérant notamment la collection de la Malmaison constituée par l’impératrice Joséphine. Le tsar Nicolas Ier, passionné de beaux-arts, poursuivit les acquisitions de nombreux tableaux de premier ordre et de toutes écoles, tout comme Alexandre II et Alexandre III. 

À la fin de la période impériale, le musée de l’Ermitage possédait des milliers de tableaux, dessins, gravures, sculptures antiques, icônes et tableaux religieux. Il détiendrait aujourd’hui plus de 3 millions d’œuvres d’art.

  • Le théâtre de l’Ermitage fait partie de l’ensemble des bâtiments du musée de l’Ermitage. Théâtre particulier des souverains, œuvre de l’architecte Quarenghi, il a été construit sur le canal qui unit la Moïka à la Néva. À la hauteur du premier étage, un pont couvert élégant disposant d’une superbe salle garnie de tableaux rappelle le pont des Soupirs. La salle en hémicycle régulier est de petite dimension mais, aménagée avec beaucoup de goût.
  • Le théâtre Marinski (ancien Kirov)?» est le plus connu des théâtres d’opéra et de ballet à Saint-Pétersbourg. Ce bâtiment majestueux fut construit au milieu du XIXe siècle. La scène de ce théâtre est si immense qu’elle a modifié l’histoire de la chorégraphie, la façon de se déplacer dans l’espace pour occuper la scène. Il s’agit d’une des plus prestigieuses scènes au monde. 
  • L’ancienne Bourse de Saint-Pétersbourg, actuel musée naval, construite au début du XIXe siècle, sur les plans de l’architecte français Thomon, est un parallélogramme entouré d’une galerie de colonnes doriques. La grande salle intérieure est ornée de sculptures emblématiques. Deux rampes conduisent de la place de la Bourse au niveau de la Néva. 

Parmi les nombreux autres monuments décoratifs de Saint-Pétersbourg, il faut noter les statues équestres de Pierre le Grand, l’arc de triomphe de la Narva, le monument en mémoire de la guerre de 1877-1878, la statue de  Pouchkine, la statue équestre de Nicolas Ier, l’arc de triomphede Moscou, en souvenir des victoires de 1826-1831?ou la colonne d’Alexandre Ier.

Visiter Saint-Pétersbourg et ses principaux sites touristiques en navigant sur les canaux de la Néva est un moment inoubliable.

La ville dispose de nombreux restaurants et cafés

La diversité et la qualité de la gastronomie, qu’elle soit traditionnelle ou contemporaine ou au carrefour des deux, s’améliorent avec l’arrivée d’une nouvelle génération de chefs (CoCoCo dans l’enceinte du W Hotel St Petersburg, l’italien glamour Percorso, le DOM ou le Jack & Chan).

Parmi les adresses recommandées pour faire une pause café, on pourra citer les tables de la fameuse épicerie fine Elisseïev  sur la Perspective Nevski, les salons du palace Astoria où est servi le meilleur afternoon tea de la ville, les différentes adresses de Stolle, le Café Singer avec vue sur la Cathédrale Notre-Dame-de-Kazan.

L’endroit privilégié pour le shopping  est Nevsky Prospekt, l’une des rues les plus fréquentées de Saint-Pétersbourg. 

À quelques kilomètres de Saint-Pétersbourg, la visite de deux magnifiques palais est incontournable :

  • À mi-chemin entre Pétersbourg et Kronstadt, le palais Peterhof, résidence de Pierre le Grand, est un palais grandiose qui dépasserait en beauté le château de Versailles. Les bassins évoquant Neptune, les travaux débutèrent en 1714 sous la direction de l’architecte français Jean-Baptiste Alexandre Le Blond, dans le parc de Peterhof. 
  • Le palais Catherine, de la ville de Pouchkine (anciennement nommée Tsárskoye Seló), à quelques 25 km au sud-est de Saint-Pétersbourg,  fait partie d’un ensemble de palais et de parcs de la ville de Pouchkine, déclarés Patrimoine mondial de l’Humanité.

Le meilleur mois pour partir à Saint-Pétersbourg est juin, mois des «?nuits blanches?». Ces jours polaires sont l’occasion de visiter la ville à minuit avec une lumière et une atmosphère magiques.

Grâce au voisinage de la mer, la température de Saint-Pétersbourg est moins froide que celle de Moscou, bien que la variation journalière de la température est parfois très importante (jusqu’à 15 °C).

L’automne à Saint-Pétersbourg peut être aussi une bonne solution pour profiter de la lumière, de couleurs admirables et de températures acceptables.

Merveille d’architecture, capitale des arts et de la culture, la capitale des anciens monarques russe est d’une majesté et d’une beauté exceptionnelles nécessitant un séjour prolongé en automne ou lors des nuits blanches.

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