TRIESTE : une cité-frontière délicieuse

Située à la pointe nord-est de l’Italie et à l’extrême sud de l’Europe centrale, Trieste est une métropole multiculturelle au charme subtil baignant dans une nature d’une grande richesse.

 

Carrefour commercial majeur au Moyen Âge, la cité passe sous la protection des Habsbourg de 1382 à 1918 et connait alors un essor commercial, industriel et démographique remarquable. Devenue un des principaux ports européens, porte des Balkans, la perle de l’Adriatique attire de nombreux migrants venant de Vénétie, Dalmatie, Slovénie… ainsi que de grands écrivains ou intellectuels de la mythique Mittleuropa (James Joyce, Rilke, Jules Verne ou Umberto Saba). Le mouvement irrédentiste annexe de force la cité cosmopolite à l’Italie. Puis, Trieste subit les foudres du régime fasciste qui tente d’en effacer le caractère multiethnique ainsi que la sauvagerie des troupes de Tito en mai 1945.

Plus que Rome ou Florence, cette ville frontière, rivale de sa voisine Venise, conserve dans ses murs, ses places ou ses palais, les traces des évènements ayant agité la nation italienne.

La visite de cette ville portuaire, qui a vu naître les principales compagnies d’assurance italiennes (Lloyd Tiestino, Generali, Ras), commence par son immense place dite de «?l’Unité italienne?».

Ouvrant sur la mer, dotée d’un superbe pavé blanc, elle accueille de nombreux palais de style viennois ou néoclassique : 

le palais du gouvernement et son balcon de mosaïques en verre de Murano et de pierres blanches,

  • le palais Stratti et son café des Miroirs, 
  • le palais blanc du Lloyd Triestino, 
  • l’hôtel de ville et sa tour campanaire.
??Le mélange historique des cultures se traduit par la présence de nombreux lieux de culte :
  • la cathédrale de San Giusto du XIVe siècle,
  • la basilique de San silvestro
  • la synagogue,

le magnifique Temple serbo-orthodoxe de Santissima Trinita près de l’admirable Grand Canal, prolongement du port du centre urbain.Des témoignages d’histoire plus anciens s’offrent également au visiteur, tels l’Arc di Ricardo du Ier siècle apr. J.-C. ou le théâtre romain du IIe siècle apr. J.-C.

Sur la colline de Gretta surplombant la ville, le phare de la Victoire rend hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale.

Le château blanc de Miramare, entouré d’un grand parc, dispose d’une splendide vue sur la mer.

De son passé viennois, la ville, premier port de Méditerranée pour l’importation de café, a gardé quelques sublimes cafés hauts de plafond (cafés de la via San Nicolo en particulier) où on commande non pas un «?caffé?» mais un «?capodeca con o senza?», un «?nero?» ou un «?goccia?», prenant le temps de la dégustation avant de partir flâner dans les environs.

?Le cosmopolitisme de Trieste se retrouve aussi dans sa cuisine où les influences austro-hongroises, allemandes et salves et Italiennes s’entremêlent. 

Les lasagnes au beurre et au sucre ou le «?porzina lista?» (viande porc et saucisses) sont des spécialités triestines.

Sa situation géographique unique face au golfe de Trieste, l’Italie à droite, la Slovénie dans le dos et la Croatie au loin, assure de nombreuses possibilités de découverte de la nature environnante : 

  • baignades dans les eaux de la mer Adriatique, 
  • excursions dans les montagnes du Karst, 
  • les nombreux vignobles, 
  • les reliefs sauvages du Val Rosandra.

Pour apprécier cette ville délicieuse, une acclimatation au «?bora?», vent glacial venant du plateau karstique, s’avère nécessaire. Soufflant deux jours sur sept il rompt l’apparente tranquillité de la cité.

Trieste n’est pas prisonnière de son passé mouvementé. C’est une cité jeune et dynamique. Les docks ont été réhabilités et elle possède un parc scientifique (où travaillent autant de chercheurs qu’à la Silicon Valley), deux universités et un Institut des langues célèbre.

Méconnue du fait de sa position enclavée, Trieste est un contre-pied agréable aux destinations touristiques habituelles.

Avec son climat ensoleillé et venteux, son charme austro-latino-slave, elle est sans conteste une des villes les plus attachantes d’Europe.

Aller plus loin :

Ulysse — James Joyce

L’ombre des jours — Umberto Saba

La conscience de Zeno — Italo Selvo

Années de jeunesse qui vous ouvrez tremblantes -Scipio Slataper

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