Avec des taux de progression des ventes de 15 à 20 % par an depuis plusieurs années, le marché du bio français est en traine de changer d’échelle.
Recherchant des produits sains respectueux de l’environnement, 90 % des Français ont consommé bio durant l’année 2017, dont les deux tiers au moins une fois par mois.
Ils y ont consacré près de 8,3 milliards d’euros (+17% par rapport à 2016 et +82% par rapport à 2011).
La loi « alimentation et agriculture » votée en Juin 2018 prévoit qu’à l’horizon 2022, 50 % des produits proposés dans les cantines tiennent compte de l’environnement, dont 20 % au moins issus de l’agriculture biologique.
Les ventes de fruits et légumes bio, d’épicerie, de jus de fruits et de bières connaissent des hausses à deux chiffres.
Côté production, 25 nouvelles fermes s’installent ou se convertissent au bio chaque jour en France, principalement dans l’élevage bovin laitier bio, les fruits et légumes et le domaine viticole.
En 2017, l’agriculture biologique représentait plus de 36 664 fermes, 11,5 % de l’emploi agricole et 6,5 % de la surface agricole utile, la troisième d’Europe.
Les surfaces certifiées bio devraient augmenter rapidement dans les prochaines années, après avoir progressé de 60% en 5 ans (2011-2016) assure l’Agence Bio.
Elle prévoit une hausse de 23% en 2018 et de 13% en 2019.
Les élus ont fixé pour objectif de faire passer la surface agricole française cultivée en bio de 6,5 % à 15 % en cinq ans, soit d’ici 2022.
Cela pose un véritable défi à l’agriculture française qui s’adapte à son rythme. Les subventions de conversion européennes sont entièrement consommées pour l’exercice 2013-2020.
La transformation de produits bio a augmenté fortement en 2017 (+16% par rapport à 2016), concernant à présent 12238 entreprises.
La distribution de produits bio s’adapte à la nouvelle donne (+18% de nouvelles entreprises distributrices) , poussant progressivement les prix à la baisse :
– le pavillon bio du marché de Rungis est la plus grande surface en Europe consacrée à la commercialisation de produits issus de l’agriculture biologique?;
– Le bio est très présent dans les hypermarchés.
Incontournable, il procure des marges élevées. Avec plus de 42 % du marché, les grandes enseignes développent, en plus de leurs étalages étiquetés bio, des chaines de magasins bio spécialisés : Carrefour Bion, Cœur de nature chez Auchan, Naturalia pour Monoprix. Les chaines discount, telles Leader Price, proposent une centaine de références bio?;
– La distribution spécialisée est toujours très dynamique : les leaders historiques Biocoop, avec plus de 400 magasins, Naturalia ou La Vie Claire sont concurrencés par des petits nouveaux, Naturéo, Les Nouveaux Robinsons ou Bio C Bon qui s’est lancé également dans la restauration bio?;
– les marchés paysans, les ventes à la ferme, les paniers collectifs connaissent également un grand succès dans les régions, représentant plus de 15 % des ventes.
Les consommateurs de bio sont de plus en plus nombreux, allergiques à l’alimentaire industriel ou adeptes de régimes alimentaires plus sains tels que le vegan ou le pegan. La hausse soutenue de la production et le dynamisme de la distribution devrait permettre au bio de poursuivre sa croissance à deux chiffres dans les prochaines années.
Notre santé, l’environnement et l’économie agroalimentaire ne peuvent qu’en sortir gagnants?!
Aller plus loin :
Manger bio, c’est mieux : nouvelles preuves scientifiques à l’appui — Claude Aubert, André Lefebvre, Denis Lairon
Bio : fausses promesses et vrai marketing — Gil Rivière — Wekstein