Le geste d’ouverture de l’administration Obama et la réponse positive du régime castriste ont contribué à faire de Cuba et de sa capitale, La Havane, une destination très prisée des Américains et des Européens. En dépit des récentes décisions de l’administration Trump ralentissant la normalisation des relations, Cuba connait un véritable boom touristique.
Tenue d’une main de fer par un des plus anciens régimes communistes de la planète et soumise à un sévère embargo économique, La Havane, apparaît de prime abord comme une ville figée, délabrée et en détresse.
Les constructions chancelantes de l’époque coloniale se mêlent au béton lézardé de celles de la Révolution des années 1960.
Malgré la présence de quelques véhicules rutilants américains des années 1950, devenus patrimoine national, la vie au quotidien des Havanais est frappée de nombreuses restrictions et privations.
L’absence de symboles de la société de consommation occidentale (panneaux publicitaires ou embouteillages) confirme paradoxalement cet état de pénurie et de difficultés.
Au regard de la situation difficile de la population, considérer La Havane comme un havre touristique à la mode peut paraître irrespectueux voire malvenu.
Lorsqu’on multiplie les rencontres avec les habitants (jineros, petits escrocs, exceptés?!), ce qui frappe, c’est leur simplicité et leur hospitalité.
La générosité des familles cubaines, le foisonnement culturel, exutoire à la misère matérielle, marquent tout visiteur.
Située dans la partie la plus septentrionale des Antilles, l’ile, en forme de crocodile, bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel.
Sur les bords de mer, la chaleur est douce. Le climat étant tropical, il est recommandé de s’y rendre hors saison humide (mai à novembre).
L’hébergement chez l’habitant permettant de vivre avec la population est préférable aux hôtels désuets pris d’assaut par les hordes de touristes.
Parcourir Central Habana, le cimetière de Christophe Colomb, les trois places du centre historique (Plaza de Armas pour chiner sur les stands des bouquinistes, Plaza de la Catedral et sa superbe Cathédrale et Plaza Vieja et ses façades colorées) est un préalable.
Le quartier très animé d’El Vedado est un passage obligé avec ses restaurants (le Habana Chef, el Cochinito ou le Chansonnier), ses cinémas, ses galeries, ses glaciers (le glacier Coppelia ou la «?cathédrale de la glace?») et ses grandes avenues menant à l’incontournable Plaza de la Révolucion.
Une visite du Musée national et de celui des Beaux Arts donnera un aperçu complet de l’exceptionnelle créativité des artistes de l’ile depuis le XVIe siècle.
Le soir venu, la promenade de bord de mer sur le Malecon s’impose.
Pourquoi ne pas suivre ensuite les traces d’Hemingway et partir à la découverte des nombreux bars (café la Floridita ou la Bodeguita del Medio) ?
Testez les mojitos et les cocktails à base de rhum.
De nombreux clubs (Barbaram Pepito’club, Son de la Madrugada, Cabaret parisien, El Gran Palenque ou Salon Boléro)?permettent d’apprécier la musique cubaine d’une exceptionnelle variété : trova, boléro, reggaeton, tomba, rumba, salsa cubaine…
L’âme de «?La Habana?» réside dans ce mélange de cris, de sonorités, de rythmes musicaux et de klaxons de vieilles Américaines.
Cette joie de vivre teintée de nostalgie et de souffrance marque à jamais.
La population est très chaleureuse, même si elle s’est résignée à la dégradation de ses conditions de vie et à l’affichage tapageur de nouveaux capitalistes rouges.
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