25 % de la population française souffre d’allergie respiratoire, imputable pour moitié aux pollens et 10 % aux moisissures. En 20 ans, le nombre d’allergies liées au pollen a triplé du fait du réchauffement climatique et de la hausse des températures entraînant une augmentation des quantités de pollen (printemps précoces et extension de l’aire de répartition de certaines plantes allergisantes comme l’ambroisie).
Comment se manifeste l’allergie??
L’allergie résulte d’un contact entre une particule (grain de pollen, spore de moisissure, etc.)et les muqueuses d’une personne allergique. Cette maladie peut se traduire de façon différente selon le degré de sensibilité, le niveau d’exposition et les organes atteints :
- la rhinite allergique saisonnière : nez bouché, éternuements, nez qui coule et démangeaisons.
- la conjonctivite allergique saisonnière : yeux rouges qui piquent, avec sensation de sable dans les yeux.
- les petits pollens, qui peuvent pénétrer dans les bronches, peuvent provoquer des crises d’asthme : diminution du souffle, sifflements bronchiques, toux persistante souvent nocturne.
- Œdèmes et urticaire sont plus rares.
Quels sont les différents facteurs à l’œuvre??
- l’environnement intérieur : allergènes potentiels respirés avec l’air intérieur des locaux (acariens, moisissures, poils de chat, poils de chien, etc.)
- l’environnement extérieur : allergènes potentiels respirés avec l’air extérieur (50 % les pollens, 10 % les moisissures).
- la pollution atmosphérique : il existe des relations triangulaires entre pollution, pollens et allergie. La pollution peut agir sur les pollens en modifiant leur structure biochimique extérieure et leur allergénique, et sur les muqueuses respiratoires de l’homme en modifiant sa sensibilité immunologique aux grains de pollen.
Pour provoquer une réaction d’allergie :
- le pollen d’arbre ou herbacé doit être émis en grande quantité (graminées, ambroisies, cyprès, bouleaux…). Les pollens comme le mimosa (reproduction et transport par les insectes) peuvent provoquer des réactions de voisinage.
- le pollen doit être de petite taille pour demeurer longtemps dans l’atmosphère et parcourir de plus grandes distances.
- le pollen doit avoir un fort pouvoir allergisant (libération de particules protéiques responsables de la sensibilisation).
Les bons gestes
Dès les premiers symptômes, ne pas hésiter à consulter un professionnel de santé.
Certaines recommandations générales sont à adapter selon les cas pendant la période pollinique concernée :
- À l’intérieur :
- Se rincer les cheveux le soir, car les pollens s’y déposent en grand nombre
- Favoriser l’ouverture des fenêtres avant le lever et après le coucher du soleil, car l’émission des pollens dans l’air débute dès le lever du soleil
- Éviter l’exposition aux autres substances irritantes ou allergisantes en air intérieur
(tabac, produits d’entretien, parfums d’intérieur, encens, etc.).
- À l’extérieur :
- Éviter les activités qui entraînent une surexposition aux pollens (entretien du jardin, activités sportives),
- privilégier la fin de journée et le port de lunettes de protection et de masque,
- éviter de faire sécher le linge à l’extérieur, car les pollens se déposent sur le linge humide,
- En cas de déplacement en voiture, gardez les vitres fermées.
En cas de pics de pollution atmosphérique, être encore plus attentif à ces recommandations, les symptômes allergiques pouvant se majorer.
Le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique conduit à une modification des dates de floraisons et de pollinisations en particulier pour les espèces pollinisant à la fin de l’hiver et au début du printemps comme le cyprès, le frêne, le bouleau… Cette pollinisation précoce est liée à la température.
Il a aussi une influence sur la durée de la saison pollinique en l’augmentant. De plus, un déplacement vers le Nord ou en altitude de l’aire d’extension de certaines espèces est observable en lien avec le changement climatique.
Il accroît également l’agressivité des pollens. Touchés par certains polluants, les pollens se fragmentent en d’infimes particules devenant plus dangereuses.
Le développement de la monoculture intensive a augmenté la concentration du même type de pollens en une même zone démultipliant ses effets.
De fait, la quantité de pollen concentrée dans l’atmosphère ne cesse de croître depuis 1987, et cette croissance est fortement corrélée à l’augmentation des températures moyennes.
D’après les simulations, les effets du changement climatique sur les pollens vont se poursuivre et même s’amplifier dans le futur. Ceci pourrait entraîner des coûts humains et de santé de plus en plus conséquents.