Les fonds euro des compagnies d’assurance, composés majoritairement d’obligations d’Etat et d’entreprises, sont garantis en capital et servent chaque année un taux de rendement, qui n’a cessé de décroitre depuis une quinzaine d’années, pour s’établir en 2017 dans une fourchette de 1,5 à 2%.
La vocation de placement de bon père de famille attachée aux fonds en euro pourrait être remise en cause dans certains cas de figure:
- Les taux d’intérêt restent durablement bas, comme au Japon: les rendements des fonds en euros ne permettraient plus aux épargnants de conserver leur pouvoir d’achat en cas de reprise de l’inflation;
- La défaillance d’une grosse signature obligataire, comme lors de la crise grecque ou de la faillite de la banque Lehman Brothers: la valeur des fonds en euros détenant ce type de dette s’en trouverait immédiatement impactée;
- Une remontée brutale des taux d’intérêt pourrait entraîner des rachats massifs, du fait du faible rendement des fonds en euros et de l’attractivité de placements concurrents. La valeur des obligations en portefeuille baissant fortement (la valeur d’une obligation évoluant à l’inverse de son taux d’intérêt), les compagnies d’assurance pourraient avoir des difficultés à assurer les rachats tout en maintenant la garantie en capital et en intérêts.
La loi Sapin II a été prévue à cet effet: permettre aux compagnies d’assurance de bloquer les rachats le temps d’assurer la liquidité selon leur propre calendrier.
Le fonds euro demeure un placement à risque faible.
Seul un choc brutal entrainant une violente remontée des taux ou une crise systémique se traduisant par des défaillances en chaine de grandes signatures obligataires pourraient modifier le caractère sécuritaire des fonds euro.