Dans une ère d’hyper sollicitation et d’hyper activité, le farniente, ou art de «?ne rien faire?» est souvent considéré comme une forme d’oisiveté et de paresse, voire un luxe, une perte de temps.
Même en vacances, lorsque cet état d’inactivité, d’être rien qu’à soi dans l’instant présent devrait se savourer, nous nous agitons.
Nous nous mettons en quête de loisirs, d’occupations en tous genres, qui, selon Jean Baudrillard, «?reproduisent les mêmes contraintes mentales et pratiques que celles du quotidien?».
L’homme fuit le vide, le néant, le rien, synonymes d’inutilité immédiate, de «?mortel ennui?» ou de face à face avec lui-même.
Il privilégie «?le faire?» tous azimuts, source de stress et d’insatisfaction, au «?laisser être?», selon la formule de Michel Serres.
Le farniente est pourtant source de régénération physique et mentale.
C’est une fabuleuse thérapie anti stress qui permet de mieux vivre et d’être plus efficace au travail.
Ne rien faire, changer de rythme physique et mental est tout un art qui demande un peu de préparation, à savoir :
- Prévoir la nourriture et les boissons?à l’avance?;
- Privilégier une tenue confortable?;
- Trouver un endroit calme à l’abri des sollicitations extérieures?;
- S’enfoncer dans une chaise longue, un fauteuil, un canapé ou un hamac?;
- Commencer par de petits moments de méditation, pour faire le vide, en fermant les yeux et en concentrant ses pensées sur sa respiration ou des endroits de son corps.
- Faire ce qu’on appelle de «?la rotation de conscience?» permettant d’atteindre un état de relaxation totale.
- Faire une sieste quotidienne complémentaire du sommeil de la nuit?; le but étant d’éliminer progressivement la fatigue accumulée tout au long de l’année?;
- Se faire couler un bain, luxe difficile dans la vie de tous les jours?;
- Réapprendre à sentir et à goûter les saveurs?;
- Profiter de la nature environnante et apprécier le monde qui nous entoure.
Pour prolonger les bénéfices de ce «?laisser être?», il peut être judicieux d’incorporer des plages de déconnexion dans les temps de transport ou d’attente voire dans les environnements stressants.
Pour ceux qui en ont la possibilité, une sieste d’une vingtaine de minutes à l’heure de pose peut s’avérer très bénéfique.
Les nombreuses sollicitations forcées et nos occupations frénétiques incessantes nécessitent ces moments de régénération et de rééquilibrage qui nous prémunissent d’un épuisement généralisé, long et difficile à soigner.
S’engager sur la voie du «?faire moins, mais mieux?» peut aussi permettre de dégager ces temps libres propices à la réduction des tensions et au développement de notre intelligence créative.
Dans un monde gagné par le bruit et l’agitation permanente, l’art de ne rien faire nous assure un mieux-être qui dope notre créativité et notre efficacité.
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