STREET ART : un art de rue démultiplié par le numérique

Récemment légitimé, voire récupéré par le marché de l’art, le street art connait un fort engouement public et professionnel, démultiplié par l’internet et le numérique.
De quoi s’agit-il ?
Né aux États-Unis dans les années 1970, le street art regroupe les expressions artistiques (images, signatures visuelles) réalisées dans la rue, autres que celles appartenant à l’art graffiti de type writing (signatures de tagueurs ou de graffeurs).
Il s’agit d’un art visuel éphémère, non sollicité.
Assimilé à ses débuts à du vandalisme, le street art se déploie sur les murs, les façades des bâtiments ou les panneaux de signalisation de l’espace urbain.
Revendicatif, collant aux évolutions de la société contemporaine, ludique ou esthétique, il a vocation à provoquer, interpeler et embellir la vie quotidienne des usagers de la ville.
Quelles sont les techniques utilisées par les street artistes ?
–le graffiti : au moyen de bombes aérosol projetant de la peinture de différentes couleurs souvent indélébiles?;
–le pochoir ou «?stencil?» : feuilles de carton, de métal ou radiographies découpées reproduisant des motifs ou des personnages sur lesquels est « bombée » une couche de peinture;
–le stiker ou autocollant?;
–le street tricot ,«?yarn bombing?», ou technique du tricot: multiples fils de laine de différentes couleurs?;
–le tape art : rubans adhésifs de déménagement couleur havane («?brown tape art?»), toilés et imperméables utilisés par les maçons («?duct tape art?»)?;
– les «?installations de rue?» en trois dimensions, conçues pour être déplacées et ne pas causer de «?dommages?» à l’espace public.
Un art de rue entré dans les salons
Cet art pour tous, créé dans la rue, exposé à tous les vents est entré dans les galeries et les collections privées. Certaines réalisations de Jean-Michel Basquiat ou de Bansky ont tout simplement été arrachées de leur lieu de création initial pour être vendues aux enchères.
De plus en plus de « street artistes » réalisent des oeuvres dérivées de leur pratique urbaine. Ces œuvres «?de salon?», privées des attributs premiers du street art (éphémère, in situ, gratuit) sont recherchés par des amateurs d’art attirés par les grands noms de la contre-culture urbaine.
Un art inscrit dans le réel à l’impact démultiplié par le numérique
Par ailleurs, les technologies de l’information favorisant une culture de l’image, de l’éphémère, de l’instantané, constitue un puissant outil de diffusion des œuvres des street artists.
Des communautés en ligne d’amateurs d’artistes urbains se forment leur procurant une audience dépassant largement celle de leur lieu de réalisation.
Nos yeux étant plus portés sur l’écran intime de notre smartphone que sur l’environnement urbain extérieur, les versions numériques des street performances connaissent une audience démultipliée!

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