Plus de la moitié des habitants de la planète possèdent au moins un animal de compagnie.
Aux États-Unis et en Amérique latine, le chien est le plus populaire. Les Russes et les Français préfèrent les chats, les Chinois les poissons, et les Turcs les oiseaux.
Un énorme marché censé répondre aux moindres besoins des animaux domestiques s’est développé. Il cible en réalité leurs maîtres qui ont tendance à projeter sur leur animal leurs propres modes de vie.
Qu’est-ce qu’un animal de compagnie ?
Un animal de compagnie est un animal recevant une protection humaine en échange de sa présence. La plupart de ces animaux ont fait l’objet d’une domestication (sélection génétique en vue de répondre à ses besoins).
Un membre de la famille
L’animal de compagnie (spécialement le chien ou le chat) est de plus en plus considéré comme un membre à part entière de la famille.
Il est vrai qu’il diminue le stress, l’anxiété et l’ennui de ses propriétaires. Il favorise le développement des enfants et assure un réconfort aux personnes âgées. Il participe à l’intégration sociale de personnes isolées et contribue aux loisirs et à une meilleure santé physique.
Accordant un amour inconditionnel à vie, sans rien exiger en échange, et pardonnant tout, l’animal répond parfaitement à notre quête d’absolu sur un plan affectif.
Des études ont montré que les enfants étaient souvent plus proches de leur animal de compagnie que de leurs frères et sœurs.
Un mode de vie de plus en plus humain
Nous les traitons comme des humains. Nous projetons sur eux nos modes de vie ou nos besoins.
Les animaux de compagnie et leurs besoins primaires ou supposés sont devenus un marché de plus de 55 milliards d’euros à l’échelle mondiale (5 milliards d’euros en France). Un doublement est prévu dans les cinq ans.
Nous sommes de plus en plus nombreux à rechercher un animal de race et à y mettre le prix (50 % des «?achats?» de chiens et 26 % de chats).
Nous sommes de plus en plus nombreux à rechercher un animal de race et à y mettre le prix (50 % des «?achats?» de chiens et 26 % de chats).
Encouragée par la publicité, l’humanisation touche tous les domaines :
– l’alimentation : la nourriture pour animaux est de plus en plus sophistiquée. Il y en a pour tous les goûts, toutes les saisons et tous les animaux. Les modes humaines (régalien, pas de gluten…) sont immédiatement transposées au marché des animaux domestiques.
– les dépenses de santé ont fortement augmenté. Il s’agit majoritairement de dépenses vétérinaires, mais aussi de médicaments psychotropes. Des millions de tranquillisants pour chiens et chats sont vendus chaque année aux États unis pour soulager les animaux les plus «?névrosés?».
– les produits de beauté (shampoings, antipelliculaires, colorations…), les jouets ou le mobilier (lits et canapés) ne sont pas en reste.
Cette tendance à l’anthropomorphisme prend parfois des proportions irrationnelles.
Psychologues, clubs de gymnastique, sites de rencontres (Petfinder.com), chaine de télévision (Dog TV), chirurgie esthétique, hôtels spa sont devenus courants aux États-Unis ou au Japon. Dans ces pays, tout comme en Angleterre ou en Allemagne, il arrive que l’animal de compagnie hérite du patrimoine de son propriétaire.
Il est vrai que les animaux sont des êtres à part entière capables d’interagir positivement sur le comportement et le développement humain. Néanmoins, le transfert affectif, exploité à outrance par les sociétés de la «?Pets economy?», peut faire courir le risque d’un repli sur soi et d’un abandon progressif de la socialisation humaine, bien plus exigeante.
A contrario, certains pensent que s’occuper du bien-être d’un animal nous rend plus humains…
 Â