HUILES ESSENTIELLES : efficacité et innocuité en question

Pratiquée dès l’Antiquité par les Égyptiens et les Grecs, l’aromathérapie est une approche thérapeutique non conventionnelle, souvent associée à la phytothérapie.

Elle consiste en l’utilisation de composés aromatiques extraits des plantes (les huiles essentielles) à des fins préventives, curatives ou de confort.

Recueillie par un procédé de distillation à la vapeur d’eau conçu au XIe siècle (alambic), l’huile essentielle est une substance liquide odorante, volatile, concentrée. Il ne s’agit pas d’un corps gras.

Elle se distingue de l’essence obtenue par le broyage à froid mécanique de zestes frais d’agrumes. L’hydrolat ou l’eau florale est l’eau de distillation de l’huile essentielle.

De grandes quantités de plantes sont nécessaires pour extraire un litre d’huile essentielle (4 tonnes de Rose de Damas, 1 tonne d’immortelles, 150 kg de lavande…). La qualité des plantes et de l’extraction des huiles essentielles est déterminante pour s’assurer de leurs vertus thérapeutiques.

Chaque huile essentielle contient plusieurs centaines de molécules aux propriétés particulières (antiseptique, décongestionnante, bactéricide…).

Regroupées en familles biochimiques ou chémotypes (esters, cétones, phénols…), elles sont des concentrés d’éléments chimiques actifs à manier avec précaution (type d’huile, posologie, durée de prise).

Elles s’administrent par inhalation, diffusion dans l’air ambiant, massage ou par ingestion douce.

Leurs propriétés bénéfiques sont multiples : antalgiques, analgésiques, anesthésiques, calmantes, hypnotiques, anxiolytiques, antiinfectieuses, antivirales, anti parasitaires, antiinflammatoires?, anti histaminiques….

Citons par exemple :

le citron : antibactérien et dépuratif?; le céleri : tonique, digestif et anti-ballonnements?; le girofle : antiseptique et digestif?; la lavande : sédative et antispasmodique?; la menthe : digestive, anti migraines?; le pamplemousse : antibactérien, digeste et hépatique?; le romarin : anti-toux et hépatotonique?; la sarriette : tonique circulatoire?; le thym : antibactérien et antiviral?; la vanille : sédative et aphrodisiaque…

Mais attention les effets indésirables peuvent être importants : propriétés nécrosantes, allergisantes, hypersensibilisantes, neurotoxiques…

Il en est ainsi des huiles potentiellement toxiques : amande amère, anis vert, arnica, camphre, estragon, lavande, moutarde, origan, sauge, tea tree, thuya..Leur utilisation nécessite un avis professionnel.

Les huiles essentielles sont déconseillées aux femmes enceintes ou allaitantes, aux enfants de moins de sept ans, aux personnes atteintes de troubles allergiques, cardiaques, gastriques… Un avis médical est nécessaire pour les enfants de plus de sept ans et les personnes âgées.

Il faut bien se laver les mains après utilisation, ne pas les diffuser en continu ou les utiliser pures (à diluer avec de l’huile).

En France, la discipline n’est pas encadrée par la loi. Des praticiens disposant d’une formation privée non reconnue par l’État côtoient des professionnels de santé ayant un diplôme universitaire en aromathérapie délivré par des facultés de pharmacie publiques.  

Si certaines propriétés (antibactériennes…) sont reconnues,  les études scientifiques sur les huiles essentielles aboutissent à des conclusions variables voire opposées quant à leur indication thérapeutique, leur efficacité, leur innocuité et leur méthode d’administration.

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