Les femmes assurent l’essentiel des taches domestiques et parentales en plus de leur activité professionnelle et sociale. L’obligation de se charger de tout en permanence entraîne une charge mentale très forte qui peut mener au surmenage. Pour leur mieux-être, il importe de réduire cette pression intériorisée due à l’éducation et aux schémas sociaux.
Qu’entend-on par charge mentale féminine??
Il s’agit de la charge mentale et émotionnelle procurée par la gestion du foyer au quotidien qui est majoritairement assurée par les femmes.
Elle résulte d’une inégalité de répartition des tâches ménagères au sein du couple et du rythme effréné imposé par la vie en société.
Selon l’INSEE, les femmes prennent en charge 64 % des tâches domestiques et 71 % des taches. Il y a trente ans, les pourcentages étaient de 69 % et 80 %, attestant d’une perpétuation de l’inégalité femmes-hommes.
En effet, pour celles qui travaillent, la double charge travail et foyer, se traduit par une double journée. Les taches s’additionnent et les problèmes ménagers doivent être gérés du travail. Ces deux mondes se croisant en permanence, cela nécessite de se démultiplier psychologiquement et physiquement.
Quelles sont les causes de cette charge mentale éprouvante??
Du fait de la persistance des schémas sociaux, les femmes assument ce rôle astreignant de devoir tout calculer et prévoir dans le foyer.
Perfectionnisme domestique, intolérance à l’incertitude, comparaison avec les autres foyers, accélération du temps, culpabilisation, auto harcèlement et dévalorisation viennent accentuer cette surcharge.
Pratiquement, en quoi consiste cette charge mentale??
Au jour le jour, les femmes accomplissent un véritable travail de gestion, d’organisation et de planification. Indispensable et permanent, il permet d’assurer la bonne marche du foyer et de satisfaire les besoins de chacun.
Au quotidien, les femmes s’avèrent de véritables professionnelles de la gestion des stocks, des plannings et des situations de crise?!
Selon l’INSEE, les femmes passent en moyenne :
- 1 h et demie à s’occuper des enfants (contre 40 min pour les hommes)?;
- 3 h 15 min dans les taches ménagères (contre 1 h 10 pour les hommes).
Consciemment ou non, les hommes refusent de prendre leur part de charge mentale, préférant exécuter que superviser. Cela génère de nombreuses situations d’incompréhension et de tension dans le couple.
Quelles sont les conséquences d’une telle pression mentale??
Cette charge mentale résulte en un état de vigilance permanente, un sentiment de manquer de temps, d’être toujours débordée et de multiplier les listes sans jamais en venir au bout.
Elle mène à un état de fatigue, de stress, de surmenage, caractérisé par l’apparition de lombalgies, de migraines, de douleurs abdominales.
Comment se délester de cette charge pouvant devenir invivable??
Cela nécessite une prise de conscience et une modification de certaines habitudes ou comportements :
- repenser la liste des tâches à effectuer en compilant par écrit les tâches effectuées dans la journée, en faisant le tri, en hiérarchisant les priorités et en éliminant les taches inutiles?;
- apprendre à focaliser, à se concentrer sur une seule chose, malgré les multiples sollicitations et tâches à effectuer?;
- changer de posture, mieux répartir la responsabilité et l’exécution des tâches avec son conjoint grâce à :
- une meilleure communication,
- une remise à plat de l’organisation du foyer,
- un partage des responsabilités et une répartition des champs de supervision et d’action de chacun,
- un abaissement du niveau d’exigence favorisant l’implication du conjoint dans le ménage.
- changer son rapport au temps : mieux évaluer le temps nécessaire pour faire certaines taches (le temps réel, non le temps estimé rapidement) et gérer son temps?;
- se féliciter des tâches accomplies et accepter les compliments de l’entourage (bienveillance et meilleure estime de soi)?;
- prendre du recul, du temps pour soi, déstresser en organisant des diners entre amies ou des moments seuls avec son conjoint?;
- déconnecter des sollicitations en maintenant débranchés 15 à 20 min par jour les nombreux téléphones et écrans numériques pour s’occuper de soi?;
- s’accorder des pauses, des respirations quotidiennes (relaxation, activité sportive, massage)?;
- apprendre à ne pas être parfaite.
Les pressions liées à la multiplication des microtaches au travail, à la gestion concomitante du foyer et aux contraintes urbaines pèsent de plus en plus sur le mental des femmes.Relâcher cette charge mentale nécessite une réorganisation des taches avec son conjoint, une résistance à la pression sociale et l’instauration de temps de lâcher-prise. La société multipliant les sollicitations et les contraintes, cela devient indispensable pour améliorer le mieux-être.