Plus généralement, les promoteurs de l’art invisible postulent que l’art ne se limiterait pas à des réalisations physiques à voir ou à posséder. Des oeuvres inaccessibles, cachées, invisibles ou à faire disparaître pour n’en garder que le souvenir, seraient tout autant capables de procurer des émotions artistiques. Evoquer une oeuvre disparue ou invisible à l’oeil nu, permettrait de la faire revivre à posteriori.
Ces orientations artistiques très conceptuelles trouvent leur fondement dans le rejet de la tournure mercantile et spéculative prise par l’art contemporain.
Revers de la médaille, promouvoir l’émotion artistique suscitée par une oeuvre qui ne se voit pas ou ne se touche pas, et tout axer sur le récit ou le « story telling », pourrait en disqualifier l’approche.
Le spectateur incrédule, empêché de faire son propre jugement par l’exercice de tous ses sens (la vue étant primordiale dans les arts dits visuels!) en serait réduit à croire « l’artiste » sur parole…
Ceci dit, nombre d’amateurs ou de spéculateurs font bien une confiance aveugle à des « curateurs » ou des « marchands » pour les diriger et les conseiller vers tel ou tel artiste maison…