Dans une économie poussant à plus de flexibilité, polyvalence et créativité, l’entreprise a tout à gagner à intégrer des profils atypiques, en particulier des rebelles positifs. Cela ne va pas de soi car l’entreprise est un corps social qui pousse à la conformité, la simple exécution et l’autocensure.
Évitant la rébellion systématique et incontrôlée, le rebelle positif est très recherché par les entreprises agiles.
Qu’est-ce qu’un rebelle positif ?
Il s’agit d’un collaborateur de talent, engagé et enthousiaste, qui n’a pas peur d’exprimer son identité, son authenticité et ses opinions.
Aller à l’encontre des conventions, s’opposer et bousculer le statu quo imposé par l’organisation ne le rebute pas, si cela peut contribuer à la création de valeur.Qu’apporte-t-il à l’entreprise??
La non-conformité positive ou constructive est la capacité des talents rebelles à améliorer la performance et l’innovation de l’entreprise.
De fait, la plupart des entreprises à succès commencent avec un ou deux talents rebelles et une idée originale.
Plus précisément, le rebelle positif instille de :
- la nouveauté : moins enraciné, moins en position de défense de l’existant et de l’acquis, il n’hésite pas à porter un regard neuf et introduire des innovations répondant aux nouveaux défis. C’est un chantre de l’expérimentation, du test de nouvelles solutions.
- la curiosité : toujours en apprentissage, il ne cesse d’enrichir ses connaissances ou compléter ses expériences, poussant l’organisation à s’informer, à s’ouvrir à de nouveaux domaines ou approches?;
- la perspective : embaucher des personnes venant d’horizons différents et disposant d’expériences complémentaires est pour lui gage de perspectives et d’automatismes différents?;
- la diversité : dans l’altérité, il voit le potentiel. Il valorise la différence de points de vue et la coopération?;
- l’authenticité : il n’hésite pas à s’exposer, montrer sa vulnérabilité, se pencher sur ses erreurs et ses faiblesses. Il se comporte tel qu’il est, sans jouer de rôle ou changer son comportement selon le cadre de vie (travail ou domicile). Il apporte à l’entreprise une authenticité qui stimule l’adhésion et l’engagement.
Constituer de petites équipes semi-autonomes avec un état d’esprit start up et un mandat de perturbation peut emmener l’entreprise à penser et agir différemment. La mise en place d’une tribu rebelle peut réveiller l’organisation et la redynamiser.
Cela nécessite un minimum de règles de fonctionnement (penser différemment, collaborer, tester…) et d’objectifs précis à atteindre.
Enthousiasme, vitalité, perspicacité, détermination et engagement portés par ces rebelles peuvent bousculer l’inertie ambiante.
De façon plus large, un management de rébellion positive :
- donnera aux collaborateurs la responsabilité totale de leur travail et de leurs processus ;
- les encouragera à remettre en question les décisions dictées par la routine ;
- élargira leurs horizons en multipliant les points de vue et en donnant la parole à ceux qui sont en désaccord avec la majorité ;
- créera des environnements de travail stimulants et efficaces pour tous où les collaborateurs seront co-créateurs et non de simples exécutants.
Libérer les collaborateurs du conformisme et des abus de l’organisation est clé pour développer l’intelligence collective. Le conflit et la dissidence sont source de créativité et de libération des énergies créatrices.
Malgré leur mauvaise réputation (fauteurs de trouble, exclus), les rebelles à vision et engagement positif sont ceux qui changent le monde avec leur vision non conventionnelle.
Peu recherchés par l’entreprise traditionnelle où il ne fait pas bon interpréter ou dissoner, ces porteurs d’une pensée divergente et indépendante sont pourtant essentiels en termes d’agilité.
La rébellion positive va même plus loin que l’agilité dans le sens où elle fait de l’instabilité, de la divergence, du chaos positif, les moteurs de l’adaptation permanente de l’entreprise au changement.