La Crète est la plus grande des îles grecques et la cinquième ile de la mer Méditerranée en superficie. L’île des Dieux, un des berceaux de la mythologie grecque, recèle de nombreux sites antiques, des villages traditionnels, des ports de pêche, de superbes plages et des paysages variés, des montagnes aux vallées fertiles aux gorges escarpées.
Lieu unique où mer, soleil, montagnes et plaines sont omniprésents, elle bénéficie d’un microclimat idéal et d’une qualité de vie exceptionnelle.
La mythologie grecque
De nombreux épisodes de la mythologie grecque se situent en Crète.
Zeus serait né dans une caverne du mont Dicté, protégé par sa mère Rhéa de l’appétit de son père Cronos. Il y aurait été élevé par des nymphes. Ce lieu est également celui des amours de Zeus changé en taureau et de sa captive Europe, princesse de Tyr, qui donnera naissance à Minos, le roi légendaire de la Crète.
Après avoir décidé de sacrifier un magnifique taureau blanc à Poséidon, Minos se ravisa. Pour le punir, Poséidon éveilla une passion amoureuse chez Pasiphaé pour ce taureau. Celle-ci demanda à Dédale de lui créer une vache en bois, pour se glisser à l’intérieur et s’accoupler avec le taureau, victime du leurre. De cette union naquit le Minotaure, ainsi que le taureau crétois dompté par Héraclès lors du septième de ses douze travaux.
Minos commanda à Dédale la création d’un labyrinthe pour y enfermer le monstre. Selon les auteurs de l’Antiquité, son emplacement se situerait à Knossos sur le site du palais minoen.
Le labyrinthe étant terriblement complexe, la seule solution pour en ressortir vivant était de dérouler un fil de laine et de le suivre jusqu’à la sortie. Dédale donna la solution à Ariane, qui remit la laine à Thésée qui s’en servit pour sortir du labyrinthe après avoir tué le Minotaure.
Quand Thésée retourna à Athènes, Minos fit enfermer Dédale et son fils, Icare, dans le labyrinthe. Condamné dans sa propre construction, Dédale eut l’idée de créer des ailes faites de plumes et de cire, pour que lui et son fils quittent le labyrinthe par les airs. Avant leur envol, Dédale conseilla à son fils de ne pas voler trop haut dans le ciel, la chaleur du soleil risquant de faire fondre les ailes. Icare ne l’écouta pas et monta toujours plus haut, jusqu’à être si près du Soleil que celui-ci finit par dissoudre ses ailes. Icare tomba dans la mer.
Son histoire
L’île aurait connu une première vague de peuplement par voie maritime il y a près de 130?000 ans. À l’époque néolithique [7500 ans av J.C.], la Crète fut envahie par des peuples anatoliens pratiquant l’agriculture et l’élevage. Vers 2500 – 2100 av. J.-C., elle se peuple de nouveaux immigrants venant de l’Est. Jusqu’à 1450 av. J.C., elle occupe une place majeure en Méditerranée, introduisant les hiéroglyphes et le linéaire A (écriture composée de signes et d’idéogrammes non encore déchiffrée), mille ans avant l’alphabet grec.
L’éruption de Santorin va ravager les côtes crétoises est vers 1600 av. J.-C. De 1450 à 1200 av. J.-C., la culture minoenne va décliner rapidement. Les Mycéniens vont envahir la Crète en 1200 av. J.-C. qui vivra selon l’organisation sociale grecque classique jusqu’en 67 av. J.-C. conquise par les romains. Elle réintègrera la Grèce au IVè siècle.
Sa géographie et ses ressources
Située en méditerranée orientale, la Crète est bordée par la mer de Crète, la mer Méditerranée et la mer de Libye au sud. Une centaine de kilomètres la sépare de la Grèce continentale. Étirée : elle s’étend sur 255 km d’est en ouest et, dans sa plus grande largeur sur 55 km du nord au sud pour une superficie de 8?400 km2.
L’île comprend trois massifs montagneux : les Lefká Óri [2?453 m] ou montagnes blanches à l’ouest, le massif du mont Psiloritis [2?456 m] ou mont Ida au centre [le point culminant de l’île] et le massif du mont Dikti [2?148 m] à l’est. À l’ouest de l’île se trouvent les gorges de Samaria. Les massifs calcaires comportent des cavités de grandes dimensions.
La côte nord est plus touristique reliée par une autoroute, le sud est beaucoup plus traditionnel, avec ses vieux monastères, ses villages hauts-perchés dans les montagnes et ses criques sablonneuses accessibles uniquement à pied.
La Crète, au climat chaud et sec l’été et doux l’hiver, abrite une faune et une flore très variée. Elle est, depuis l’Antiquité, l’une des régions de Grèce qui produit le plus d’huile d’olive. L’élevage ovin et caprin et les autres plantations agricoles sont limités.
Il y a encore une vingtaine d’années, la Crète souffrait de graves problèmes environnementaux (décharges sauvages, plages envahies de déchets, dégazages). Depuis les années 2000, une prise de conscience environnementale se traduit par de gros efforts pour garder les plages propres et respecter de la nature.
Sa gastronomie
Le régime crétois est le modèle de la diète méditerranéenne. Il consiste en la consommation en abondance de fruits, légumes, légumineuses, céréales, herbes aromatiques et d’huile d’olive, une consommation modérée de produits laitiers, d’œufs et de vin, une consommation limitée de poisson et une consommation faible de viande.
La salade crétoise en est l’illustration parfaite composée de tomates, concombres, huile d’olive, origan et sel; éventuellement enrichie de feta, d’olives, d’oignons, de poivrons vert et de câpres. Le tsípouro ou tsikoudiá est un alcool spécifiquement crétois de marc de raisin.
Les lieux incontournables
Plus ancienne civilisation d’Europe en 7 000 avant Jésus-Christ, la civilisation minoenne a prospéré de 2 700 et 1 450 av. J.-C.
Knossos est le plus grand palais minoen situé au sud d’Héraklion, excavé et partiellement reconstruit par l’archéologue britannique Sir Arthur Evans en 1900.
Le palais de Phaistos, contrairement au site de Knossos reconstitué, est resté tel que découvert en 1900. Si le roi mythologique Minos occupait le palais de Knossos, c’est son frère Rhadamante qui aurait gouverné Phaistos. Plusieurs fois reconstruit en raison de tremblements de terre, le palais va disparaître avec la civilisation minoenne.
Matala est une petite station balnéaire remarquable en raison de ses grottes artificielles creusées dans la roche au Néolithique. Peuplé depuis la Préhistoire, ce site a été le port de la ville de Phaistos pendant la période minoenne. Il est encore possible de visiter certains de ses habitats troglodytiques qui ont servi de tombeaux à l’époque gréco-romaine.
Les gorges de Samaria comptent parmi les plus longues gorges d’Europe. Parc national, elles disposent d’une très riche flore et faune. La promenade de 5 à 6h débute à une altitude de 1 250m et se termine au bord de la mer de Libye au petit village côtier d’Agia Roumeli.
La Canée située au nord-ouest de la Crète comporte une magnifique vieille ville avec son port vénitien bordé de cafés et restaurants et ses ruelles pavées. Entre La Canée et Réthymnon, le lac de Kournás est le seul lac naturel d’eau douce de l’ile doté d’une végétation luxuriante, différentes tavernes bordant ses rives. Réthymnon est une des villes de Crète possédant le plus de vestiges anciens aux influences vénitiennes et turques (citadelle Fortezza du XVIe siècle, vieille ville et port pittoresque, monastère d’Arkadi).
Sur le plateau de Lassithi des centaines de moulins blancs subsistent servant auparavant à l’irrigation des champs, aujourd’hui reliques du passé. Plusieurs villages pittoresques (Krassi, Mohos) méritent le détour.
La grotte de Dikteon, légendaire lieu de naissance de Zeus, est située à l’ouest du village de Psychro, sur le flanc d’une montagne au-dessus du plateau de Lassithi.
Dans le grand village de montagne d’Anogia (750m d’altitude) se tient le festival Yakintha au mois de juillet (musique, théâtre et art). La grotte voisine de Zoniana est l’une des plus belles grottes de l’ile avec ses stalagmites et stalactites étonnantes.
La ville d’Agios Nikolaos (70 km à l’est d’Héraklion), est édifiée autour d’un lac relié à la mer par un court canal. L’ambiance et le cadre y sont uniques.
Spinalonga est une petite île située au large de la côte d’Elounda. Sous domination vénitienne, l’île passa aux Turcs en 1715 jusqu’en 1898, lorsque la Crète est devenue un État indépendant. Léproserie jusqu’en 1953, Elounda et son golfe sont à présent fréquentés par une clientèle haut de gamme séjournant dans des hôtels de luxe.
Les plages crétoises crétoises sont omniprésentes que ce soient celles d’Elafonissi et Phalassarna ou le lagon de Balos dans la préfecture de La Canée. Dans l’est de la Crète, la plage de Kolokytha est accessible par bateau à partir d’Elounda.
Le long de la côte sud découpée par les montagnes Blanches se nichent des villages paisibles. De Loutro, délicieux petit port de pêcheurs, à Agia Roumeli, qui vit au rythme des randonneurs, jusqu’à Sougia, la côte sud se caractérise par ces bourgs préservés accessibles uniquement en bateau où la tranquilité et la douceur de vivre crétoise subsistent depuis des siècles.