AVOIR DU PAIN SUR LA PLANCHE

Sa signification :

  • avoir beaucoup de travail (en perspective), avoir du travail en rĂ©serve ;
  • avoir de nombreuses tĂąches Ă  accomplir ; avoir beaucoup de choses Ă  faire ; avoir de quoi s’occuper.

Son origine :

Avant le dĂ©but du XXe siĂšcle, cette expression signifiait « avoir des ressources pour l’avenir, ĂȘtre assurĂ© de ne manquer de rien, avoir assez de rĂ©serves pour affronter l’avenir« . A l’époque, les paysans prĂ©paraient de grandes quantitĂ©s de pain pour l’hiver qu’ils conservaient sur une planche de bois fixĂ©e au plafond. Par la suite, l’expression a pris le sens « d’avoir de quoi vivre sans devoir travailler« , la rĂ©serve de pain posĂ©e sur leurs planches de stockage permettant de tenir un moment.

Le sens actuel « avoir du travail en rĂ©serve » n’est apparu qu’au dĂ©but du XXe siĂšcle.
Son glissement de sens peut s’expliquer par le dĂ©veloppement des boulangeries et l’évolution des recettes de pain se conservant moins longtemps, le boulanger ayant beaucoup de travail Ă  faire avec de nombreux pains Ă  cuire sur sa planche Ă  pain avant de les mettre au four. S’il est au dĂ©but de son travail de cuisson, il est possible de dire qu’il a ‘des pains ou du pain sur la planche‘ avant de l’avoir entiĂšrement terminĂ©.

Une autre explication avancĂ©e a trait Ă  la planche Ă  pain qui en argot dĂ©signait le tribunal (par allusion Ă  sa position Ă©levĂ©e comme les planches oĂč le pain Ă©tait conservĂ©) et au pain des condamnĂ©s (envoyĂ©s en prison ou aux travaux forcĂ©s) qui Ă©tait fourni par l’État, donc le roi, d’oĂč l’expression « manger le pain du roi ».
C’est la combinaison de ces deux expressions qui aurait donnĂ© le sens de « beaucoup de travail Ă  faire », Ă  l’image des corvĂ©es des travaux forcĂ©s, des annĂ©es de galĂšre ou de bagne distribuĂ©es par le tribunal (Ă  l’image de « rations ») correspondant Ă  autant de « pains sur la planche ».

Citation sur la langue française :

« Ce qui n’est pas clair n’est pas français. »

Rivarol