POSER UN LAPIN

  • Ne pas venir, le plus souvent à dessein, à un rendez-vous fixé à quelqu’un sans prévenir la personne qu’on devait retrouver.
  • Se désengager au dernier moment sans prévenir.

Origine et évolution du sens :

Au XVIIe siècle, un lapin désignait une histoire créée de toute pièce provoquant des moqueries qui était tournée en dérision. On disait par exemple « celle-là est de garenne », en référence au lapin de garenne, plus gros qu’un lapin ordinaire.

Dans sa forme première, à la fin du XIXe siècle, « poser un lapin » signifiait « ne pas rétribuer les faveurs d’une femme » résultant de l’association de deux termes argotiques : « faire poser » signifiant « faire attendre » et « lapin » (galant quittant les filles sans payer le prix convenu).

La formule « poser un lapin » fait référence « au lapin posé sur les tourniquets des jeux de foire, qui paraît facile à gagner mais, qui est très difficile à gagner.

Par ailleurs, une autre expression avait cours en ce siècle, « voyager en lapin » dont le sens était « voyager clandestinement, sans payer ».

Il est probable qu’il se soit produit un glissement de sens, de l’attente vaine d’un paiement vers l’attente vaine d’une personne à un rendez-vous, même si dans les deux cas, il s’agit d’un engagement non respecté. Le Larousse universel de 1922 spécifie que «poser un lapin » signifie « ne pas tenir un engagement, une promesse » alors qu’aujourd’hui, cela correspond à : « ne pas venir au rendez-vous fixé à une personne, le plus souvent à dessein, sans l’aviser. »

Les synonymes :

  • Laisser en plan,
  • Faire faux bond,
  • Planter là.

Les expressions équivalentes à l’étranger :

En Angleterre, « on laisse quelqu’un debout »; en Argentine, « on le laisse pendu »; en Espagne « on le plante là où on lui donne une plante à replanter ». Quant aux Belges, ils « posent une chèvre ou envoient leur chat ».