De l’ordre de 5 % de la population française serait végétarienne ou végétalienne. 30 % alternerait régime végétarien et carnivore (régime flexitarien). 50% ont l’intention d’augmenter leur consommation de produits végétaux. 45% souhaiteraient que les restaurants classiques proposent un ou deux plats vegans à leur carte.
Les références au vegan ou « veganomics » se multiplient, que ce soit dans l’alimentation, l’habillement ou pour mettre en avant un mode de vie durable respectueux des êtres vivants et de l’environnement.
De quoi s’agit-il ?
Le terme «?vegan?» est l’abréviation du terme « véganisme ».
Il désigne un mouvement créé en Angleterre par Donald Watson en 1944 prônant la fin de l’utilisation par les hommes des animaux à des fins de nourriture, marchandise, gibier, vivisection ou distractions (zoos, cirques, chasse, équitation…).
Mouvement radical et élitiste à l’origine, il connaît une popularité grandissante avec le développement de la conscience environnementale, la recherche d’une alimentation plus saine et une sensibilisation à la souffrance animale. Les enquêtes-chocs sur les conditions d’abattage et les témoignages de personnalités des médias, du cinéma et de la mode y contribue activement.
Un régime alimentaire de type végétalien
Il exclue tous les produits d’origine animale : chair animale, sous-produit animal comme les œufs ou le lait et les produits dérivés comme la gélatine ;
Le régime alimentaire végétalien (composé de légumes, légumineuses, noix, graines, céréales et fruits) serait bénéfique pour la santé.
Il réduirait les risques cardiovasculaires et la survenue de certains cancers (pas de cholestérol ou de graisses saturées, riches en fibres, en antioxydants et en glucides lents).
Il présenterait néanmoins un certain nombre de carences et nécessiterait une surveillance nutritionnelle particulière.
En effet, les protéines végétales, à l’exception de celles procurées par le soja et le quinoa, ne comportent pas tous les acides aminés essentiels à nos cellules. L’insuffisance en sels minéraux tels que le calcium (venant des produits laitiers) ou le fer (issus de la viande) est également problématique. La vitamine B12, indispensable à la croissance et au fonctionnement des cellules, étant absente des végétaux, la prise de compléments s’avère nécessaire.
À moins d’acrobaties culinaires quotidiennes, ce régime est déconseillé aux femmes enceintes, aux enfants en bas âge et aux personnes âgées.
Les reproches qui lui sont faits de fadeur gustative ou d’absence de variété culinaire sont contrebalancés par l’apparition d’une gastronomie vegan «?cruelty free?» («?sans cruauté?») et gourmande.
Par ailleurs, des recherches avancées en matière de viande artificielle à partir de cellules souches pourraient permettre dans le futur de ne plus recourir à de la viande animale d’élevage.
Ce régime adopté au départ par les célébrités hollywoodiennes, après la mode du régime hyperprotéiné, est devenu tendance.
C’est aussi une réponse radicale à la surconsommation de viande dans les pays développés (preuve de richesse et marqueur social) qui serait responsable de nombreuses maladies.
Un mode de vie respectueux des animaux
Le vegan est marqué par un refus de consommer tous produits issus de l’exploitation du règne animal (habillement, cosmétiques, loisirs…).
Les vegans prônent une philosophie de vie, un mode de consommation alternatif respectueux des animaux, «?êtres sensibles?», et de notre environnement.
Ils veulent mettre un terme au traitement indigne infligé aux animaux d’élevage dans certaines exploitations ou abattoirs, où ils sont réduits à l’état d’objet ou de denrée.
Ils insistent également sur les ravages environnementaux causés par la filière de l’élevage (consommatrice importante de céréales, émettrice de 18 % de gaz à effet de serre dans le monde), l’industrie de la viande et du cuir.
La philosophie de vie végane s’étend à tous les aspects de la vie, que ce soit:
- l’habillement (pas de fourrures, tissus et chaussures d’origine végétalevoire acryliques ou synthétiques…),
- les cosmétiques (testés sur animaux et comportant des produits animaux)
- les rencontres (des sites spécialisés existent pour trouver l’âme sœur vegane partageant la même vision du monde et le même régime alimentaire).
Une industrie de produits vegans, réalisant plusieurs milliards d’euros de chiffres d’affaires, prospère aux États-Unis et en Europe (aliments végétaux de substitution, synthétiques, acryliques, restauration ou habillement).
Malgré son caractère initial fortement communautaire, voire de «?religion de substitution?», le vegan trouve de plus en plus d’écho auprès des nouvelles générations séduites par un mode de vie plus éthique, durable et bon pour la santé.
Ce bouleversement du mode de vie d’une humanité devenue carnivore avec l’amélioration de son niveau de vie n’est il pas rendu inéluctable par l’explosion démographique et la dégradation accélérée de notre environnement??
Aller plus loin:
The vegetarian myth- Lierre Keith
The happy vegan – Russel Simmons