Le réel est de plus en plus appelé à être concurrencé ou complété par la réalité numérique. Ce concept inventé il y a soixante ans, a connu ses premières applications infructueuses dans les années 1980. La technologie n’était pas au point et suscitait beaucoup de craintes de la part du public. La réalité numérique connaît actuellement un fort regain d’intérêt. Les grands fabricants de téléphones et les entreprises de la Silicon Valley, telles Facebook ou Valve, y voient un moyen de créer un univers plus immersif, générateur de croissance.
Qu’est-ce que la réalité numérique ?
Il ‘agit d’une réalité artificielle créée par des logiciels de simulation et des équipements externes (lunettes, casques ou gants sensitifs).
Comment expliquer son développement actuel ?
L’intégration des technologies du Big Data, d’algorithmes complexes et de composants plus puissants et moins couteux permettent de lever différentes limitations techniques telles que:
- le calage: la combinaison du monde réel et des données numériques en temps réel,
- la synchronisation des mouvements en temps réel entre l’utilisateur et le monde réel (ajustement numérique suite à toute modification du réel),
- la simulation en 3D de l’environnement (finesse de l’image, profondeur).
Quelles sont les différentes technologies de réalité numérique ?
Même si l’objectif commun est de créer une expérience hyper-réaliste pour l’utilisateur, deux technologies adressant des usages différents cohabitent:
- La réalité virtuelle consiste à nous plonger dans un univers numérique artificiel.
Elle est immersive dans le sens où elle nous coupe de la réalité et nous fait entrer dans une simulation du réel répondant à une histoire préconçue. Plongés dans un univers virtuel en 3D et sur 360 °, nous interagissons avec des mouvements de tête (head cracking), des déplacements (positionnal tracking), des gestes ou des contrôles physiques.
Elle a de nombreuses applications dans le divertissement (jeux vidéos, films), l’architecture (maison virtuelle), la science (visualisation scientifique), l’enseignement (formation et pédagogie), la recherche (sciences du comportement et psychopharmacologie), l’industrie (conception assistée, revue de projet et validation), l’armée (télérobotique) ou la thérapie (cyberthérapies). Permettant de simuler ou de piloter à distance ce qui n’est pas accessible au commun des mortels, elle ouvre un champs de possibilités quasi infini.
- La réalité augmentée a vocation à augmenter notre perception du monde réel en lui superposant des éléments virtuels.
S’appuyant sur le milieu ambiant, elle l’enrichit d’informations sur les êtres ou les objets, au moyen de lunettes (tels les Google glass) ou de visières semi-transparentes numériques. Elle présente de nombreuses possibilités applicatives dans les secteurs énoncés plus haut. Renseignant le réel au moyen de pages, d’objets virtuels, elle agit avec la réalité telle une interface numérique additive.
Quelles sont les limites actuelles ?
L’adaptation physiologique des technologies de réalité numérique s’avère très complexe.
Permettre à notre cerveau et à nos cinq sens d’appréhender au mieux cette nouvelle réalité sans risques pour la santé va nécessiter encore d’importants développements.
Dans le futur, on peut imaginer que les technologies de réalité numérique virtuelle et augmentée soient unifiées (réalité mixte) permettant de modifier notre perception de la réalité et de la remplacer par une version personnalisée …
Chacun vivrait alors dans un monde parallèle plus confortable avec le risque de se couper des autres et du monde réel…