Sous-représentées dans les postes de dirigeants (15% des présidents et directeurs généraux de grands groupes et 30% des créateurs d’entreprise), les femmes sont exposées à un management dont le référentiel culturel est typiquement masculin. Les notions de conquête, d’agressivité ou de chasse aux contrats obéissent souvent à un schéma guerrier, de chasseur. Sans tomber dans les stéréotypes discriminants, certains traits de caractère, certains styles de management seraient plus l’apanage de managers féminins et s’adapteraient mieux aux exigences de la société actuelle.
De quoi s’agit-il ?
Le management au féminin fait appel à des qualités, des traits de caractère de type féminin, qui ne sont pas uniquement mobilisés par des femmes.
Quel que soit le sexe, le manager reste tenu par des objectifs, en quête constante d’efficacité. Le management stéréotypé de genre n’existe pas. En revanche, l’on constate une façon plus féminine d’exercer l’autorité et le pouvoir.
Quelles en sont les caractéristiques ?
Les similitudes de style attribuables au management au féminin sont en particulier :
- Un grand sens de l’organisation facilité par une grande rigueur, un sens de la précision et une maîtrise des outils de gestion;
- une vision systémique et une polyvalence permettant d’effectuer différentes tâches en simultané et non de façon successive;
- une empathie favorisant de meilleures conditions de travail, un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle;
- une aptitude à la collaboration, l’écoute, la concertation, à fédérer les énergies et à partager;
- la recherche de l’adhésion nécessaire à la motivation et à la cohésion des équipes;
- le courage et la responsabilité : plus franche et transparente, moins d’hésitation à dire les choses, prendre les problèmes de front et assumer les choix. Ce qui est favorable à la compréhension des décisions et à la confiance.
- une attitude plus ouverte, proche et soignée: la communication est plus directe, authentique et le face à face privilégié.
Être à l’écoute, en quête de dialogue, jouer franc jeu, développer la collaboration et l’intelligence collective sont les priorités de ce style de management, proche d’un management bienveillant, agile et collaboratif.
- Une difficulté à déléguer et un rapport à l’autorité encore marqué par les schémas culturels: Cela pousse certaines femmes managers soucieuses de faire leurs preuves à faire davantage d’heures, à vouloir garder le contrôle, à manifester un surplus d’agressivité pour imposer leurs décisions auprès des hommes;
- Un esprit moins « politique » privilégiant la transparence et la franchise, allant droit au but, ce qui peut être pénalisant dans une organisation « très politique »;
- Un réseau moins puissant et moins entretenu;
- Un manque de confiance en soi, une difficulté à se mettre en valeur;
- Un caractère plus généreux, sensible ou émotionnel plus difficile à maîtriser en toutes occasions.
Souvent cité comme l’avenir du management, le management au féminin, plus équilibré, plus humain, plus empathique, proche du terrain et positif semble correspondre aux exigences nouvelles du management d’entreprise.
Attribuer ce soft management centré sur l’individu aux seules femmes présente une ambivalence à la fois stéréotypé mais aussi de nature à rééquilibrer les inégalités en faveur des femmes.
Au delà, ce style de management adopté par de plus en plus de managers, quel que soit le sexe, est un management bienveillant, collaboratif et humain adapté aux attentes et aux nouvelles attentes des collaborateurs et des utilisateurs.