Son histoire et ses célébrations
Après l’Ascension de Jésus, les Actes des Apôtres montrent les Apôtres réunis «?avec quelques femmes, dont Marie, la Mère de Jésus?» (Ac 1, 14). En prière, ils attendent la Pentecôte et la venue du Saint-Esprit. Si Marie est citée pour la dernière fois dans un livre du Nouveau Testament, les récits bibliques ne racontent pas la fin de sa vie terrestre.
Les premiers chrétiens souhaitant célébrer ses derniers moments, comme ceux des saints, une description du « dies natalis » de Marie (jour de la naissance au ciel) était nécessaire. Du fait du caractère unique de sa coopération, une croyance s’est ainsi rapidement répandue : celle de son «?endormissement?» (dormition), de son élévation, corps et âme, au ciel par Dieu.
Dans les premiers siècles de l’Eglise, des écrits apocryphes vont évoquer le sort de Marie à la fin de sa vie terrestre.
En 373 ap. J-C., saint Ephrem précise que le corps de Marie serait resté intact après son décès.
Au Vè siècle ap. J-C., le Transitus B.M. (recueil de textes apocryphes), indique que le corps de Marie aurait été enseveli près de Jérusalem, dans une grotte de la vallée de Josaphat (Cédron).
Au concile de Chalcédoine, en 451 ap. J-C. l’évêque de Jérusalem, Juvénal, se voyant demander le corps de Marie par le couple impérial, répondit que : « Marie était morte entourée de tous les apôtres, sauf Thomas, qui était en retard. À son arrivée, quelques jours plus tard, Thomas demanda à voir sa tombe, mais celle-ci s’avéra vide?; les apôtres en déduisirent qu’elle avait été emportée au ciel. »
Au IVè siècle, l’empereur Théodose (379-395) avait fait bâtir à cet endroit une église où les pèlerins affluèrent très vite. À son retour du concile, Juvénal aurait fait réaménager les lieux.
Le 15 août, date retenue pour la célébration de l’Assomption, correspondrait à la date d’inauguration de l’église agrandie.
Au VIè siècle, l’empereur byzantin Maurice (582-602) poursuivit la construction de l’église dédiée à la Vierge montée au ciel (le Sépulcre de Marie) et imposa la date et la fête à tout l’empire sous le nom de Dormition (Koimelis) de la Vierge Marie.
Au VIIè siècle, la fête fut introduite en Occident par le pape Théodore et prit le nom d’Assomption à partir du siècle suivant. Elle est ainsi citée sous ce nom en 813 ap. J.-C. par le Concile de Mayence parmi les fêtes d’obligations.
En 1638, le roi Louis XIII souhaitant avoir un fils consacra la France à la Vierge Marie sous le titre de son Assomption (Notre-Dame de l’Assomption) et demanda à ses sujets de faire tous les 15 août une procession dans chaque paroisse. Louis XIV naissant l’année suivante, la fête prit alors une grande importance.
En 1854, la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception engendra la multiplication de pétitions de fidèles, d’évêques, de prêtres, de religieuses et de religieux poussant à la définition du dogme de l’Assomption.
Le 1er novembre 1950, Pie XII officialisa la fête mariale (qui existait depuis quatorze siècles) proclamant que l’Assomption devait être considérée comme un dogme de foi divinement révélé par Dieu: « Marie ayant été préservée du péché originel et n’ayant commis aucun péché personnel ayant été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en âme. Rien n’obligeait, en effet, son enveloppe charnelle à attendre la résurrection des corps à la fin des temps. » (Constitution Munificentissimus Deus du 1er novembre 1950).
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