OPEN INNOVATION : l’innovation partagée

Les grandes entreprises éprouvent de plus en plus de difficultés à suivre le rythme des innovations. Seuls une connexion étroite à leur écosystème et le développement de nouveaux process d’innovations dits d’open innovation peuvent dynamiser les processus internes, remotiver les équipes et instiller une culture de l’innovation.

De quoi s’agit-il??

Développé en 2003 par H. Chesbrough de l’université de Berkeley, l »‘open innovation?» est une pratique de l’innovation non confinée au seul département R et D de l’entreprise, mais, s’appuyant aussi sur des collaborateurs d’autres services et des acteurs extérieurs (chercheurs, clients, entreprises partenaires,…).

La circulation des connaissances et des idées entre l’entreprise et l’extérieur permet un meilleur partage des gains et des risques.

Quels sont les différents dispositifs d’open innovation??

  • les incubateurs ou les accélérateurs sont des structures d’accompagnement des start up sponsorisées par de grands groupes, des institutions publiques ou des fonds d’investissement?;
  • les projets collaboratifs sont des projets menés en association avec des partenaires publics ou privés?;
  • les réseaux ad hoc entre différents partenaires?;
  • les concours d’innovation qui permettent d’externaliser les coûts de R et D?;
  • les living labs ou les fab labs : ateliers créatifs remettant l’usager au centre de l’innovation?;
  • les plateformes d’idéation faisant appel à l’intelligence collective et mettant en relation une société et des particuliers (crowsourcing d’idées),
  • les plateformes de solutions proposées par des individus engagés dans des recherches scientifiques, des experts ou des start up.

Dans quels cas de figure recourt-on actuellement à l’open innovation??

Le recours à l’open innovation dépend généralement :

  • du secteur de l’entreprise (plutôt hyperconcurrenciel ou en phase de stress),
  • de l’arrivée d’un acteur de rupture (pour combler rapidement leur retard, n’étant pas en mesure de les traiter),
  • de la volonté de la direction d’accélérer la transformation de l’entreprise.

L’open innovation s’applique plus difficilement aux secteurs fermés (militaire, pharmacie) et aux entreprises cloisonnant des pans entiers de leur R et D.  

Des questions de propriété intellectuelle et de confiance freinent son développement

Lors de son déploiement, l’open innovation pose des problèmes de propriété intellectuelle et de confiance.

Il existe un risque d’appropriation à faible coût des innovations de petites structures ou d’individus par les grandes entreprises ou les plateformes. Faute d’une traçabilité et d’une capitalisation des idées et des savoirs, l’intelligence collective et la coopération peuvent être difficiles à mettre en œuvre.

Un système de reconnaissance et de valorisation des apports des contributeurs gagne à être mis en place pour éviter la défiance ou l’inertie.

À ces réserves près, parce qu’elle réduit les couts de développement, colle aux besoins des utilisateurs et associe différentes ressources, l’open innovation est une démarche qui renforce l’innovation, la cohésion et la motivation des équipes.

En devenant collaboratifs et agiles, en valorisant participants internes ou externes et en interagissant avec les utilisateurs, ces processus d’innovations permettent d’adapter l’offre aux attentes (coût, qualité et personnalisation).