Alors que le temps disponible et l’attention des internautes diminuent (8s en moyenne), la surproduction de contenus peu différenciés et peu qualitatifs créée un véritable « content shock »(baisse de l’audience potentielle et de la rentabilité de production des contenus). Si recourir à des contenus low cost («?junk content?») ne peut qu’amplifier ce phénomène, développer des contenus de qualité («?slow content?») parait seul de nature à restaurer le crédit du marketing de contenus.
Qu’est-ce que le slow content??
Le slow content est un contenu unique, utile, raisonné, de qualité, plus long que la moyenne. Il a vocation à être durable («?toujours vert?» ou evergreen).
Il met en exergue l’expertise et la profondeur de celle ou de celui qui le crée.
Le slow content marketing est dérivé du slow mouvement, axé à l’origine sur la redécouverte des plaisirs de la table par l’adoption d’un rythme lent, le choix de produits de qualité et le partage.
Comment se fabrique-t-il??
- À l’image de l’écriture littéraire, il nécessite un temps lent de réflexion, d’idéation, et d’écriture?;
- Contenu non formaté dans le fonds et la forme (structure, longueur ou style), il fait la part belle à la créativité et à la libre écriture?;
- Ayant vocation à être durable, il ne surfe pas sur l’écume des jours, mais s’intéresse plutôt aux tendances et aux significations de fond?;
- Il est distancié, documenté, bien écrit, réfléchi?;
- Son format est plus long, plus structuré, plus fouillé et esthétique.
C’est un contenu qui fait appel à des qualités d’écrivain :
- Génération et mise en forme d’idées de qualité mettant en valeur la proposition de valeur d’une marque ;
- Maniement de l’art des titres (précis, attractif et robuste) ;
- Recours à de contenus déjà publiés, reliés avec les nouveaux ;
- Personnalisation des contenus en fonction du segment d’audience.
Le marketing de contenu cherche à répondre aux besoins ou à résoudre les problèmes de sa cible. Adressant les vraies questions des acheteurs et les guidant le long du parcours d’achat, le contenu remarquable et de qualité permet de retenir l’attention et de susciter de l’engagement.
La variation de contenus rapides et lents, clé d’une stratégie de contenus qualitative
Varier les contenus rapides et lents fait partie de la même stratégie de contenus à la condition de :
- Définir une ligne éditoriale précise et singulière (reflétant l’ADN de l’entreprise)?;
- Concevoir une stratégie marketing de contenu (mix slow et fast content, éléments de langage…)?;
- Mettre en place les outils de production de contenus et de diffusion omnicanaux?;
- Développer une histoire concise, cohérente et une carte des messages?;
- Créer des expériences de contenus riches et remarquables?;
- Adapter les contenus au parcours de l’acheteur et à son segment?;
- Mettre en place un audit de contenu pour adapter en permanence les différents contenus.
Le « slow content » constitue le corps de l’histoire véhiculant les valeurs, l’expertise de la marque et renforçant l’adhésion. Le « fast content » met en exergue certains aspects pour dynamiser l’intérêt et augmenter ponctuellement l’audience.
Étant personnalisé et très structuré, il nécessite une gestion plus lourde, notamment en termes de conception, de diffusion, de confidentialité, d’exigences réglementaires et de sécurité.
S’il veut répondre aux attentes des utilisateurs saturés par le « junk content », le marketing de contenus doit redevenir un processus lent, structuré et réfléchi adressant leurs vrais besoins au bon moment et au bon format.
Force est de constater que produire moins de contenus, plus ciblés et de meilleure qualité constitue un retour aux fondamentaux du marketing de contenus dénaturé dans une quête de l’immédiateté, de la surcharge émotionnelle et de la superficialité.
Aller plus loin :