Il est parfois difficile de faire la distinction entre les termes Proche-Orient et Moyen-Orient, voire Croissant fertile.
De quelles entités géographiques parle-t-on ?
Même si le Proche-Orient et Moyen-Orient ne constituent pas des espaces géographiques clairement distincts, on considère que:
-le Proche-Orient désigne les régions de l’Est méditerranéen qui vont de l’Égypte à la Turquie;
-et que le Moyen-Orient englobe une entité géographique beaucoup plus vaste recouvrant l’ensemble des pays de l’Asie de l’Ouest et du Sud-Ouest, de la Turquie à la frontière entre l’Iran et le Pakistan et comprenant la Turquie, l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Péninsule arabique (avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes Unis, Oman, le Yémen, le Qatar, Bahreïn et le Koweït), l’Égypte, l’État d’Israël ainsi que les Territoires palestiniens.
La langue anglo-américaine utilise le terme Middle East que l’on traduit en français par Moyen-Orient?, qui recouvre à peu près les mêmes acceptions qu’en français, mais en y ajoutant le Pakistan.
Dans les deux cas, les termes Proche-Orient et Moyen-Orient englobent des pays de l’Asie occidentale.
On emploie le terme Proche-Orient en français alors que l’anglais privilégie le terme Middle East (ou Moyen-Orient).
Les Britanniques ont longtemps utilisé le terme Near-East («?Proche-Orient?» en français) aujourd’hui remplacé par Middle East.
Le Proche-Orient ou le Moyen-Orient, à quelques pays près, s’étend à la fois en Europe (partie européenne de la Turquie), en Asie (plateaux anatolien et iranien et péninsule Arabique), ainsi qu’en Afrique avec l’Égypte.
En revanche, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan font partie de l’Asie centrale, et l’Inde de l’Asie du Sud-Est.
Quels sont les principaux peuples et groupes linguistiques du Proche-Orient??
Les pays du Proche-Orient abritent trois peuples ou trois groupes linguistiques : les peuples de langues iraniennes (ou indo-iraniennes), les peuples langues turques (ou altaïques) et les peuples de langues sémitiques (dont l’arabe dialectal et l’hébreu).
Parmi ces peuples, les Turcs (Turkmènes, Azéris ou Azerbaïdjanais, Ouzbeks, Tadjiks, etc.), les Arabes (Égyptiens, Syriens, etc.) et les Persans (Iraniens, Kurdes, Pachtounes, Baloutches, etc.) forment les groupes ethniques les plus importants de cette région de plus de sept millions de kilomètres carrés.
Les peuples les plus anciens sont les peuples iraniens, dont les Perses, qui se sont implantés progressivement au cours du IIe millénaire avant notre ère, puis les Hébreux (VIe siècle avant notre ère), les Turcs (en l’an 1000 de notre ère) et, plus tard, les Arabes (vers 650).
Parmi les peuples disparus du Proche-Orient, il faut citer les Sumériens, les Phéniciens, les Babyloniens, les Assyriens, les Akkadiens, les Égyptiens…
Qu’est-ce que le « Croissant fertile » ?
La région du Proche-Orient est parfois associée à l’expression «?Croissant fertile?» qui désigne les anciennes régions de la Mésopotamie et du Levant.
Ce terme de «?Croissant fertile?» aurait été donné par l’archéologue James Henry Breasted (1865-1935) de l’Université de Chicago. Cette entité géographique d’environ 400?000 à 500?000 km² devait son nom à la forme qu’elle affiche sur une carte, l’arc formé ressemblant à un croissant. De 40 à 50 millions de personnes y vivaient.
Cette zone géographique comprenait les États actuels du Koweït, de la Syrie, de Chypre, du Liban, de la Palestine et d’Israël, ainsi que des parties de l’Égypte, de la Jordanie, de l’Irak et du sud-est de la Turquie. De fait, le Croissant fertile désignait une zone géographique irriguée par le Jourdain, l’Euphrate, le Tigre et le Nil.
Il s’étendait ainsi au Proche-Orient sur des plaines alluviales riches en terres fertiles?; l’agriculture néolithique y aurait pris naissance.
Citation sur le Proche-Orient :
“On affirme, en Orient, que le meilleur moyen pour traverser un carré est d’en parcourir trois côtés.”
Thomas Edward Lawrence