JEAN-PIERRE MARIELLE : citations d’anthologie

Jean-Pierre Marielle est un acteur français né le à Paris et mort le à Saint-Cloud qui a joué dans plus de cent films.

Servant de sa voix caverneuse et par son jeu subtil des personnages comiques hauts en couleur (Les Galettes de Pont-Aven, … Comme la lune, La Valise, Le Diable par la queue…), il a aussi excellé dans des rôles dramatiques (Les mois d’avril sont meurtriers, Tous les matins du monde, La Controverse de Valladolid, Les Âmes grises…) ou des classiques en demi-teinte (Quelques jours avec moi de Claude Sautet).

Quelques citations marquantes :

Les cons, ça, ça fout les jetons.
Le théâtre est toujours une émotion très présente en moi. Entendre les trois coups, le rideau qui se lève et le murmure de la salle, puis on se lance. Comme les écrivains, le prix Goncourt, on attend toujours le rôle qui va faire de vous quelque chose que vous n’imaginez pas, même dans vos plus chers désirs.
L’esprit du vêtement c’est toujours de l’ordre du détail, mais un détail qui vous rend complet, si j’ose dire.
Midi (Après-) C’est mon moment favori. Il est vrai que je vis peu le matin, que je mets à profit pour dormir, je préfère que les journées commencent sans moi, les attraper en route comme un train au démarrage. Je suis davantage du soir ou de la nuit. J’aime les fins de journée, cet instant de transition entre deux états, quand le soleil envisage de se coucher : la lumière décline, s’adoucit, ses ombres se dessinent, les bruits changent, des animaux se réveillent. De même, j’aime le thé lorsqu’il n’est plus chaud mais pas encore froid – bref, je le bois quand il a un goût d’après-midi.
Ces images-là ne marquèrent pourtant pas la naissance d’une vocation, elles m’encouragèrent à vouloir vivre entre deux mondes, et de préférence plutôt du côté de la rêverie, ce qui est assez contradictoire avec toute velléité de carrière, c’est-à-dire de travail.
Alain Corneau- Lorsque mon téléphone sonne, j’espère l’entendre m’apprenant que nous tournons ensemble. Charme, intelligence, gentillesse, écoute : de l’homme idéal, il a toutes les qualités. Tous les matins du monde m’a offert l’un de mes souvenirs les plus chers. Je ne pensais pas être l’homme de la situation, c’est lui qui m’a convaincu que la gravité de Sainte-Colombe me siérait, insistant sur la place centrale de la musique. On se croisait de temps à autre à des concerts de jazz, et je ne peux qu’accorder ma confiance à un cinéaste qui va écouter Ornette Coleman au lieu d’écumer les dînes mondains. Je pense souvent à ce tournage, il était de ceux qui rendent ce métier digne d’être fait.
J’aime autant être seul que rencontrer des gens, ce qui est assez paradoxal à moins d’avoir une schizophrénie en floraison incessante. Je prends beaucoup de plaisir à la conversation et n’aime rien tant qu’on me foute la paix : je suis un misanthrope mondain, un solitaire bavard.
Un air qui n’évoque rien, aucune image, n’apporte aucune vision, ne me sert à rien. En quelques minutes, une mélodie peut vous offrir un film, un tableau, un roman, oblitérer le quotidien, suggérer une autre vie.
Je n’ai pas le sentiment d’avoir fait une carrière,mais des rencontres.
Partenaire (le bon). Le talent ne suffit pas pour qu’il soit agréable. Il faut qu’il y ait une rencontre,quasi amoureuse.
Un air qui n’évoque rien, aucune image, n’apporte aucune vision, ne me sert à rien. En quelques minutes, une mélodie peut vous offrir un film, un tableau, un roman, oblitérer le quotidien, suggérer une autre vie.
J’ai eu la chance de visiter l’Afrique australe,où l’homme est au mieux ignoré par les animaux. Ainsi,les zoos me dépriment:fait-on visiter des prisons aux ours et aux girafes?
C’est moins le luxe qui me séduit que la capacité d’un lieu à convoquer des visions, nourrir mes rêves.
La pérennité de notre affection nous met hors du temps, elle abolit ces décennies qui nous séparent pourtant de notre rencontre. Nous ne pleurnichons pas sur nos souvenirs, nous parlons de notre présent, de cinéma, des amis, mais jamais boutique.
Voix. Le public s’imagine que chaque matin je me gargarise au bourbon, fume un ou deux cigares épais comme une cuisse de catcheur, et grignote des grains de poivre toute la journée, sans oublier le paquet de Gitanes brunes réglementaires avant le coucher. Il sera déçu : c’est une affaire de fosses nasales, de résonance.
C’est l’inventaire d’une vie, entre nécessités et passions, vifs contentements et déceptions.
Je ne me souviens pas que notre amitié ait eu un début précis, elle est née le plus naturellement du monde.
Certains trouvent que j’ai une tête d’acteur. Moi pas.J’ai une tête de rien. Au fond,c’est peut-être le mieux pour être comédien, avoir une tête de rien pour tout jouer.
Désespoir. C’est le contraire de l’imagination. Quand elle a disparu, renoncé, ou été étouffée. C’est être confronté au réel sans rien pour le colorier.
Trois lettres font un barrage contre le monde et ses sollicitations: merveille de la langue.
Ma nostalgie est sereine, elle charrie plus de diamants que de barbelés rouillés.

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