MARILYN MONROE : pensées d’une intelligence et sensibilité à fleur de peau

Dans « Fragments », recueil de lettres, textes intimes et poèmes écrits par Marilyn Monroe depuis ses 17 ans, celle-ci se révèle d’une sensibilité, intelligence et lucidité bouleversante.

Curieuse, passionnée de littérature, ne cessant de se cultiver, elle suit le soir des cours de littérature à l’université de Los Angeles. Outre l’actrice solaire, la pétillante blonde, une jeune femme lunaire, perfectionniste à l’extrême, en quête d’absolu, se dévoile, déçue par la vie, ses relations avec les hommes, les trahisons, les humiliations. »Seule. Je suis toujours seule, quoi qu’il arrive », écrit-elle, prise de solitude, de peur panique avant chaque tournage, redoutant de décevoir. 

Quelques unes de ses pensées sur la vie, le cinéma et les hommes :



J’ai toujours admiré les hommes qui avaient plein de femmes. Cela doit être ainsi quand on est l’enfant d’une femme insatisfaite. La monogamie est une idée creuse.
Je pense que j’ai toujours été profondément effrayée à l’idée d’être la femme de quelqu’un ,car j’ai appris de la vie qu’on ne peut aimer l’autre, jamais, vraiment.
A Hollywood, la vertu d’une femme est beaucoup moins importante que sa coiffure. On vous juge sur votre apparence, et pas sur ce que vous êtes.
A Hollywood, on vous paiera un baiser mille dollars, et on donnera cinquante cents pour votre âme. Je le sais, parce que j’ai très souvent refusé la première proposition, et très souvent mendié la seconde.
Avant le mariage, une femme doit faire l’amour à un homme pour le retenir. Après le mariage, elle doit le retenir pour lui faire l’amour.
Avoir ton cœur est la seule chose parfaitement heureuse dont je sois fière.
C’est l’humeur et l’état d’esprit d’une femme qu’un homme doit stimuler pour que le sexe ait un intérêt. L’amant, le vrai, est celui qui vous fait fondre rien qu’en vous touchant la tête, en vous souriant droit dans les yeux.
C’est surtout lorsqu’ils trompent leur femme que les hommes se révèlent de parfaits amants.
C’est toujours délicieux quand ça commence, toujours palpitant. Mais ça finit toujours dans la tristesse.
C’était le dimanche que la solitude me pesait le plus. Le dimanche on ne peut pas chercher du travail ou traîner dans les magasins. Tout ce qu’on peut faire, c’est marcher comme si on allait quelque part.
Ce dont j’ai le plus besoin au monde, c’est d’aimer et d’être aimée.
Comme c’est aussi le cas de toute évidence dans la nature – au mieux peut-être notre entendement pourrait-il découvrir la solitude d’un autre.
Comme les mois passent vite… et les calendriers !
Comment est-ce qu’on sait la souffrance des jeunes années de l’autre sans parler de tout ce qu’il traîne avec lui puisque au mieux une large marge de manœuvre est nécessaire pour l’autre et pourtant combien c’est malsain de le supporter.
Donner à une femme de belles chaussures et elle pourra conquérir le monde.
L’alcool est accepté socialement et même on vous encourage à en boire.
Il vaut mieux être seule et malheureuse que malheureuse avec quelqu’un.
Il y a toujours deux côtés dans une histoire.
J’ai essayé tout l’hiver d’imaginer le printemps – il est là et je me sens toujours aussi désespérée.
J’ai l’impression que tout ce qui m’arrive concerne quelqu’un d’autre, tout près de moi. J’entends, je sens ce qui se passe, mais ce n’est pas vraiment moi.
J’ai toujours pensé que je n’étais personne. Et la seule façon pour moi de devenir quelqu’un… et bien c’est d’être quelqu’un d’autre
J’ai une grosse tête, vous savez. Bien sûr, il n’y a rien dedans mais elle est grosse tout de même …
J’ai vu plein de jeunes marins solitaires qui paraissaient trop jeunes pour être aussi tristes.
J’aime les plaisanteries, mais je ne veux pas en être une.
J’avais l’impression de me précipiter vers le bord d’un toit pour me jeter dans le vide. Chaque fois je m’arrêtais juste avant de sauter, me retournais vers lui, le suppliais de me retenir. C’est terriblement dur de prendre une décision qui vous déchire le cœur, surtout s’il s’agit d’un cœur neuf qui ne survivra pas, pense t-on, à la première blessure.
J’avais lu quelque part que les hommes s’attachent davantage à vous lorsqu’il ne sont plus tellement sûrs que vous leur appartenez sans réserve.
Je fais de mauvaises choses, mais je ne suis pas le diable. Je suis gentille, mais je ne suis pas un ange.
Je me rendis compte que, tout comme j’avais du me battre pour faire du cinéma et devenir une actrice, je devrais maintenant me battre pour obtenir le droit d’être moi-même et d’utiliser mes talents. Si je ne me défendais pas, je deviendrais une marchandise bonne à être vendue dans les vitrines de cinéma.
Je n’ai jamais voulu être méchante avec qui que ce soit, mais vous ne pouvez pas vous permettre d’être trop gentil avec les gens qui travaillent avec vous. Sinon, ils vous piétineraient à mort !
Je n’appartiens qu’au public et au monde. Non pas parce que je suis talentueuse ou jolie, mais parce que je n’ai jamais appartenu à personne.
Je ne comprends pas pourquoi les gens ne sont pas un peu plus généreux entre eux.
Je ne me soucie pas de vivre dans un monde d’hommes si je peux y être une femme.
Je ne peux pas m’habituer au fait qu’il m’aime et je continue à attendre de lui qu’il ne m’aime plus tout en espérant que cela n’arrivera jamais – mais je continue à me dire : qui sait ?
Je ne sais pas qui je suis, mais je suis la blonde.
Je ne serai satisfaite que lorsque les gens voudront m’entendre chanter sans me regarder en même temps.
Je ne veux pas être riche. Je veux être merveilleuse.
Je pense qu’il est préférable d’être malheureux seul que malheureux avec quelqu’un.
Je pense que j’ai toujours été profondément effrayée à l’idée d’être la femme de quelqu’un car j’ai appris de la vie qu’on ne peut aimer l’autre, jamais, vraiment.
Je pense que le mieux est d’aimer bravement et d’accepter – autant qu’on peut le supporter.
Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie !
A l’aide. A l’aide. Je sens la vie qui se rapproche alors que tout ce que je veux c’est mourir.
Je suis égoïste, impatiente et peu sûre de moi. Je fais des erreurs, je suis hors de contrôle et parfois difficile à gérer. Mais si vous ne pouvez pas me supporter pour le pire, nul doute que ne vous me méritez pas pour le meilleur.
L’enfance de chacun se rejoue tout le temps. Pas étonnant que personne ne connaisse l’autre ni ne puisse le comprendre entièrement. Je ne sais pas si j’en arrive avec cette conclusion à tout laisser tomber – ou si pour la première fois peut-être je suis connectée avec la réalité.
L’idée d’être un symbole me déplaît, mais si je dois être le symbole de quelque chose je préfère que ce soit du sexe.
L’imperfection est beauté, la folie est génie et il vaut mieux être totalement ridicule que totalement ennuyeux.
La célébrité passera et je lui dirais adieu. Mais au moins, je l’aurais connue. Si elle disparaît, j’aurais toujours su qu’elle était volage. Ça aura été une expérience, mais ce n’est pas tout ce qui fait ma vie.
La jalousie ? C’est comme le sel sur un steak. Il ne faut pas exagérer mais elle est indispensable.
La vérité, c’est que malgré mon rouge à lèvres, mon mascara et mes rondeurs précoces, j’étais aussi sensuelle qu’un fossile.
Le véritable amant, c’est celui qui d’une légère caresse sur les cheveux, d’un simple sourire ou même d’un regard perdu dans le vague vous fait chavirer de bonheur.
Les chiens ne m’ont jamais mordue. Seuls les hommes l’ont fait.
Les femmes ont à leur disposition deux armes terribles : le fard et les larmes. Heureusement pour les hommes elles ne peuvent pas s’en servir en même temps.
Les garçons se mirent à me faire la cour comme si j’avais été la seule créature de mon sexe dans tout le secteur. (…) J’aurais bien aimé désirer quelque chose autant qu’eux. Moi, je n’avais envie de rien. Ils auraient aussi bien pu faire la cour à une bûche. 
Les hommes qui croient qu’une femme les aimera moins parce que son cœur a déjà beaucoup battu avant eux sont en général des faibles ou des idiots.
Les hommes sont toujours prêts à respecter quelqu’un qui les ennuie. Et si la plupart des femmes mariées, même les jolies, ont l’air tellement sinistre, c’est parce qu’on les respecte trop.
Les hommes sont tous les mêmes. Seuls leurs visages sont différents pour qu’on puisse les distinguer.
Les rapports humains sont souvent désastreux, car la grande majorité de l’espèce humaine ne comprend pas qu’entrer dans le cœur d’une personne n’est pas une conquête mais une opportunité extraordinaire.
Mes sentiments ne trouvent pas à se développer dans les mots.
Nous sommes toutes des étoiles. Il suffit juste d’apprendre à briller
On ne peut pas davantage se forcer à aimer qu’à planer dans les airs.
Oui, il y avait quelque chose de spécial chez moi. J’étais le genre de fille qu’on retrouve morte dans une chambre minable, un flacon de somnifères vide à la main.
Parfois je me demande à quoi sert le temps de la nuit. Il n’existe pratiquement pas pour moi – tout paraît comme un long jour sans fin, horrible.
Plus j’y pense, plus je me rends compte qu’il n’y a pas de réponse : la vie doit être vécue.
Quand il entrait dans ma chambre et me prenait dans ses bras, tous mes ennuis s’envolaient. J’oubliais aussitôt Norma Jean et cessais de voir les choses par ses yeux. J’oubliais même que je n’étais pas photogénique. J’avais l’impression de faire peau neuve, je n’étais plus une actrice à la recherche d’un monde aux couleurs chatoyantes. Toute la gloire, la beauté, tout le génie dont j’avais rêvé étaient réunis en moi. Quand il me disait « je t’aime », je me sentais plus comblée que si un millier de critiques m’avait sacrée grande vedette en chantant mes louanges.
Quelque part, ça me rend heureuse d’être en retard. On m’attend. On est impatient de me voir. Ça me rappelle toutes ces années où on se fichait que je sois là ou non.
Sans crier gare, l’amour fondit sur moi, m’enveloppa, me souleva dans les airs, me remit d’aplomb et je posai sur le monde un regard tout neuf, comme si je venais de naître.
Seuls quelques fragments de nous toucheront un jour des fragments d’autrui. La vérité de quelqu’un n’est en réalité que ça, la vérité de quelqu’un. On peut seulement partager le fragment acceptable pour le savoir de l’autre. Ainsi on est presque toujours seuls.
Un baiser est une gourmandise qui ne fait pas grossir.
Un homme parfois finit par se sentir coupable et se met en colère si on l’aime trop.
Une carrière réussie c’est fantastique, mais on ne peut pas se blottir contre elle la nuit lorsqu’on a froid.
Une femme n’a pas besoin d’une personne qui n’a pas besoin d’elle.
Vouloir être quelqu’un d’autre, c’est gâcher la personne que vous êtes.
 

Vous savez, on me pose des questions… Par exemple : que portez-vous pour dormir ? Un pyjama, un bas de pyjama ? Une chemise de nuit ? Alors, j’ai répondu : « Chanel N°5 ». Parce que c’est la vérité ! Vous comprenez : je ne vais pas dire « nue! »…

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