Le mot corps peut se rapporter à la forme, aux performances physiques de la part matérielle d’un être animé, à son fonctionnement physiologique ou à son état de santé. Il est aussi utilisé pour caractériser un être inanimé. Il comporte aussi un sens figuré souvent mis en opposition avec l’âme ou l’esprit.
De nombreuses expressions françaises y ont recours exploitant ses nombreuses acceptions.
Les expressions françaises avec le mot « corps » | |
À corps et à cris | Déformation de l’expression à cors et à cris (référence à la chasse au cor) : avec insistance, bruit, force |
À corps perdu | Au mépris du danger ; impétueusement, sans précaution. |
À son corps défendant | Contre sa volonté, de mauvais gré, à contre-coeur. |
Avoir du corps | – En parlant d’un vin, donner une sensation de plénitude résultant d’un ensemble de qualités. – En parlant d’un tissu, avoir de l’épaisseur, de la solidité. – Avoir de larges et longues côtes, bien développées. |
Avoir l’âme/ la vie chevillée au corps | Avoir la vie dure, résister à toutes les maladies, à un terrible accident. |
Avoir le corps lâche | Souffrir de problèmes intestinaux. |
Avoir le corps noué | Être contracté sous l’effet de l’émotion, de la fatigue, de la nervosité. |
Avoir le diable au corps | – Manifester une grande énergie, de la vivacité. – Faire le mal consciemment. – Être pris d’une passion amoureuse violente. |
Avoir ne mauvaise affaire sur le corps | Être impliqué dans une affaire compromettante, dangereuse. |
Avoir un corps de fer | Être de constitution robuste, être résistant. |
Bourreau de son corps | Personne qui abuse de ses forces, se dépense sans se ménager. |
Ce papier a du corps | Épaisseur, consistance. |
C’est un corps gracieux | C’est une personne qui ne semble pas soumise à certaines nécessités physiologiques. |
C’est un drôle de corps | C’est un homme singulier. |
C’est un pauvre corps | C’est un homme sans vigueur et dépourvu d’esprit. |
Châtier son corps/ sa chair | S’imposer des souffrances ou des privations par esprit de pénitence. |
Corps et âme | Tout entier, sans réserve. |
Corps à corps | – Au contact immédiat de l’adversaire. – En abordant directement, résolument quelqu’un ou quelque chose. |
Corps certain | Chose bien déterminée, non susceptible d’être remplacée par une autre, contrairement à une chose fongible. |
Corps et bien | Les personnes comme les biens matériels. |
Corps étranger | Substance ou objet se trouvant indûment dans un organe, un orifice ou un conduit du corps humain. |
Corps sans âme | – Corps privé de vie. – Ce qui est dépourvu de l’élément moteur qui lui donne un sens. |
Détacher les bras du corps | Les lever plus ou moins le long et à une certaine distance du corps. |
Donner corps à | Lui donner plus de consistance, donner une réalité à ce qui n’était qu’une idée, une possibilité, confirmer. |
En corps | Tous les membres de la collectivité, du corps, étant unis et solidaires. |
Enlever quelqu’un comme un corps saint | L’enlever de vive force et sans qu’il ait le temps de résister. |
Esprit de corps | Esprit de solidarité existant entre les membres d’un même corps de métier. Par extension, esprit de solidarité, communauté de pensée… |
Être comme l’ombre et le corps | Être inséparables, ne pas se déplacer l’une sans l’autre. |
Être en bon/ en mauvais corps | (Être) en bonne/en mauvaise santé. |
Être séparés de corps | Être autorisés par jugement à ne plus vivre ensemble et à administrer librement et respectivement leurs biens. |
Être un corps sans âme | Être indifférent, nonchalant. |
Faire (un) bouclier de son corps à quelqu’un | Se jeter devant lui pour le préserver des coups. |
Faire bon marché de son corps | Ne pas craindre d’exposer sa vie. |
Faire corps avec | – En parlant de deux ou plusieurs personnes ou choses, être solidaire de, être uni à, ne faire qu’un avec. – Adhérer à, ne former qu’un tout, qu’une masse avec. |
Gagner sa vie, son pain à la sueur de son corps | Gagner sa vie… durement, en travaillant et en se donnant beaucoup de peine. |
Marcher sur le corps de quelqu’un | Ne pas hésiter à nuire à autrui pour s’assurer un avantage. |
N’avoir rien dans le corps | – Être sans courage, sans force. – Être à jeun. |
Pleurer toutes les larmes de son corps | Pleurer. |
Prendre corps | Se matérialiser. |
Prendre l’ombre pour le corps | Confondre de trompeuses apparences avec la réalité. |
Près du corps | Se dit d’un vêtement assez ajusté ; se dit d’un vêtement, d’une ligne de vêtement qui épouse la forme du corps. |
Tenir au corps | Être nourrissant, en parlant d’un repas. |
Se donner corps et âme | Tout entier. |
Se jeter à corps perdu dans le travail | Avec fougue, impétuosité. |
Travailler au corps | – Frapper son adversaire à la poitrine et au buste (à la boxe). – Entreprendre quelqu’un avec persévérance pour l’amener à accepter quelque chose. |
Citation sur le corps :
“Rappelez-vous : corps-esprit, esprit-corps, tout est lié.”
Olivier Lockert