MERCREDI DES CENDRES : ses origines et ses traditions

Pour les catholiques, le lendemain du Mardi gras, le mercredi des Cendres est un jour de pénitence (prière, aumône et jeune) qui marque le début du carême et l’entrée dans le cycle pascal. Il peut tomber n’importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques (46 jours avant Pâques). 

Ses origines

Dans les temps anciens, le rite des cendres n’était pas directement lié au début du carême.

Au IVe siècle, il fut intégré par certaines Églises locales au rite d’excommunication temporaire ou de renvoi de personnes coupables de péchés capitaux ou de scandales «?majeurs?» (apostasie, hérésie, meurtre et adultère).

Un rite public du mercredi des Cendres s’est progressivement développé durant lequel les pécheurs confessaient leurs péchés en privé et étaient présentés à l’évêque puis mis au rang public des pénitents, avant de recevoir l’absolution le Jeudi saint.

Après une imposition des mains et des cendres, ils étaient renvoyés de la communauté chrétienne comme Adam et Ève du paradis. Il leur était ainsi rappelé que la mort est la conséquence du péché : «?Oui, tu es poussière et à cette poussière tu retourneras?».

Les pénitents vivaient en marge de leur famille et de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du carême. Ils étaient mis en «quarantaine». Le « sac » qu’ils avaient revêtu et la cendre dont ils étaient couverts permettaient de les reconnaître lors des assemblées ou aux portes de l’église où ils étaient relégués. Cette pratique pénitentielle impliquait de s’abstenir de viande, d’alcool, de bain, de se faire couper les cheveux, de se raser, d’avoir des relations sexuelles et de gérer ses affaires. Certaines pénitences pouvaient durer plusieurs années voire toute la vie.

Cette coutume de se couvrir la tête de cendres -et à l’origine de se revêtir aussi d’un sac -est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple hébreu (Jonas 3.5-9 : Jérémie 6.26 ; 25 -34 ; Matthieu 1 1,21).

Par la suite, les traditions associées au mercredi des Cendres furent généralisées à tous les adultes de la paroisse. La cérémonie fut instituée par Grégoire Ier aux alentours de l’an 591. L’imposition de cendres au front du pénitent restant une évocation symbolique de la mort.

Pour mémoire, le prénom Cendrine est apparu entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. Il était donné aux filles nées le jour du mercredi des Cendres dans le calendrier chrétien.

La cérémonie contemporaine du Mercredi des Cendres

Dans l’Église catholique romaine, les fidèles assistent à une célébration à l’Église où le prêtre, après la proclamation de l’Évangile et l’homélie, leur trace une croix sur le front avec de la cendre. Il prononce un verset de la Genèse (Gn 3,19): « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. » ou un verset plus positif de l’Évangile selon saint Marc : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » .Les cendres sont obtenues en brûlant les rameaux bénis l’année précédente lors du Dimanche des Rameaux. Les cendres sont elles-mêmes bénies solennellement pendant la célébration.

Les fidèles qui suivent le rite catholique romain sont tenus à l’abstinence et au jeûne le Mercredi des Cendres sauf cas particulier (jeunes enfants, personnes malades, personnes âgées, personnes ayant un métier physiquement difficile).

Le mercredi des Cendres marque ainsi l’entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal marqué par un climat d’austérité, des pratiques pénitentielles (en matière de jeûne et d’abstinence) et des dévotions centrées sur la souffrance de Jésus.

Leave a Reply