Apparu sous sa forme actuelle dans les pays du Bassin méditerranéen vers le Ve siècle, le fer à cheval est devenu un porte-bonheur très populaire. Trouver ou détenir un fer à cheval favoriserait les rentrées d’argent, porterait chance et éloignerait les mauvaises choses. Plusieurs légendes ont contribué à lui conférer ces vertus extraordinaires.
Plusieurs siècles avant notre ère, les chevaux portaient des sortes de sandales ou de semelles qui constituaient un trésor pour celui qui les trouvait sur sa route. La légende raconte qu’elles étaient fabriquées en or ou en argent, les rendant alors très monnayables.
Une légende romaine raconte que Néron, empereur romain, décida de forger à ses chevaux des fers en or pour montrer sa richesse à son peuple. Les techniques de pose des fers n’étant pas au point, il arrivait que l’un de ses chevaux se déferre. Un pauvre paysan passant par là aurait trouvé ce fer en or qu’il aurait revendu à un prix lui permettant de vivre sereinement jusqu’à la fin de ses jours. Trouver ce fer à cheval à la valeur inestimable procurerait un bien-être éternel.
C’est au début du Moyen Âge que les fers à cheval apparurent pour protéger les sabots des chevaux de l’usure. Le maréchal-ferrant devint un des personnages clés du village, récupérant les vieux fers usagés en échange de monnaie, le fer étant un métal de valeur. Trouver un fer à cheval est devenu alors synonyme de rentrée d’argent.
Ce côté rareté fut alors associé à la notion de chance. Plus il avait de clous, plus la chance était grande. Les branches devaient être tournées vers soi lorsqu’on le trouvait et les clous dirigés vers le sol. Le fer devait posséder un nombre impair de trous (sept idéalement). Lorsqu’il prenait la forme de croissant de lune, il était symbole de fécondité…
Selon la légende, la tradition d’accrocher un fer à cheval sur la porte de sa maison pour en éloigner le malheur ou les mauvais esprits vient de Dunstan, archevêque de Cantorbéry (908-988).
Élevé dans une abbaye près de Glastonbury en Angleterre, ce dernier était maréchal ferrant avant de devenir évêque de Worcester. Sur le point de devenir archevêque de Cantorbéry, il reçut la visite d’un homme voulant se faire fixer des fers à cheval aux pieds. Duncan demanda à l’homme de lui présenter ses pieds afin d’en mesurer la taille. L’homme releva le bas de sa robe et fit apparaitre des pieds fourchus comme ceux d’un bouc. Dunstan comprit qu’il avait à faire à Satan en personne. À malin, malin et demi, il lui expliqua que pour lui mettre des fers, il devait l’enchaîner au mur, tout comme on attache le cheval que l’on ferre.
Satan ne se méfia pas. Dunstan procéda à la pose des fers et la rendit si douloureuse que le diable demanda grâce. L’évêque lui rendit sa liberté après avoir obtenu de lui le serment de ne jamais pénétrer dans les maisons dont la porte d’entrée serait surmontée d’un fer à cheval.
Depuis cette date, les chrétiens placèrent sur leurs portes un fer à cheval fixé les branches vers le haut pour éviter que la chance glisse et tombe.
Par ailleurs, lorsque ses branches sont tournées vers la droite, il forme la lettre C, symbole du Christ.
Peu à peu, le fer fixé au milieu de la porte d’entrée des maisons devint un heurtoir, prévenant des visites. Selon les époques et les régions, on pouvait également le placer sur une cheminée, un arbre ou une palissade. Quel que soit le lieu choisi, les clous de fixation ne devaient en aucun cas traverser les trous du fer à cheval.
Outre la réputation de favoriser les rentrées d’argent, de porter chance, le fer à cheval protègerait du mauvais œil. Fabriqué en fer, métal aux vertus protectrices, lorsqu’il pointe vers le haut évoquant des cornes, il éloignerait les démons, les sorciers, les mauvais esprits, les lutins et les fantômes.
Il empêcherait également les cauchemars et favoriserait les rêves prémonitoires. Glissé sous l’oreiller, il calmerait le mal de dents…
Associé à un autre objet tel que le trèfle à quatre feuilles, sa puissance bénéfique en serait démultipliée.
Citation sur le bonheur :
« Le bonheur c’est de continuer à désirer ce qu’on possède. »
Saint Augustin