NOROUZ ou NOUVEL AN PERSE : ses origines et ses traditions

Norouz ou le Nouvel An perse est une fête traditionnelle qui célèbre le premier jour du printemps. Elle a lieu entre le 20 et le 22 mars lors de l’équinoxe de printemps. Ancrée depuis 3000 ans dans les rituels et les traditions du zoroastrisme, elle est célébrée dans les pays anciennement territoires ou influencés par l’Empire perse :  du Kazakhstan en passant par l’Afghanistan ou l’Ouzbekistan. Elle a été reconnue en 2000 par l’ONU comme la «?Journée internationale du Norouz?» symbolisant une unité culturelle basée sur des traditions anciennes communes.

Ses origines

Le terme «?norouz?» vient de  l’avestique (ancienne langue perse)  « nava » signifiant «?nouveau »  et  « r?za?h », le «?jour?» ou la «?lumière du jour?». En persan,  « no » veut dire «?nouveau?» et « rouz », «?jour?». Norouz signifie ainsi Nouveau jour .

Cette fête trouve son origine dans les rites et les traditions ancestrales perses en particulier mazdéistes (Ahura Mazda étant considéré comme seul responsable de l’ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre, chaque être humain étant doté d’une âme éternelle et du libre arbitre, leur âme encourant un jugement et allant au ciel ou au purgatoire) et zoroastres (le zoroastrisme étant la religion officielle de l’empire perse sous les Achéménides et les Sassanides jusqu’en 651 après J-C).

Norouz serait le jour où Dieu créa l’univers. Il marque aussi la renaissance et le jour de la création de Gayumarth, premier roi mythique dans le Shâhnâmeh de Ferdowsi (grand poète iranien du Xe siècle, promoteur de la langue et de la culture persane), assimilé plus tard à Adam.

D’après Omar Khayyâm dans son œuvre Norouz-nâmeh (?Lettre du Nouvel An), «?la raison de l’apparition de Norouz vient du fait que le soleil a deux cycles : l’un d’eux est celui de 365 jours, un quart au terme desquels il revient à zéro degré du signe du bélier, le même jour et à la même minute où il l’a quitté.?» C’est la raison pour laquelle chaque année dure 365 jours.

D’après le Shâhnâmeh de Ferdowsi,  Norouz correspond au jour du couronnement du mythique roi perse Djamshid : «?Il fit un trône digne d’un roi, et y incrusta toute sorte de pierreries?; et à son ordre les Divs le soulevèrent et le portèrent de la terre vers la voûte du ciel. Le puissant roi y était assis comme le soleil brillant au milieu des cieux. Les hommes s’assemblèrent autour de son trône, étonnés de sa haute fortune?; ils versèrent sur lui des joyaux, et donnèrent à ce jour le nom de jour nouveau ou Noeurouz : c’était le jour de la nouvelle année, le premier du mois Ferverdïn. En ce jour, le corps se reposait de son travail, le cœur oubliait ses haines. Les grands, dans leur joie, préparèrent une fête… et cette glorieuse fête s’est conservée, de ce temps jusqu’à nous, en souvenir du roi.?»

Le Shâhnâmeh relate que le guerrier Djamshid s’était toujours battu contre le mal. C’est à l’issue victorieuse d’une grande bataille qu’il fut couronné roi, apportant la liberté et la paix à son peuple. La date du couronnement du roi devint une fête, Norouz, célébrée chaque année au palais de l’Apadana à Persépolis.

A Persépolis,  les témoins de la renaissance et du renouvellement de la Nature sont deux animaux : un lion et une vache. Le premier symboliserait la chaleur du soleil et l’autre le le froid, la lune et la nuit. Les gravures sur les murailles des escaliers du palais de l’Apadana  figurent cette bataille entre un lion et une vache, dans laquelle le lion semble sortir vainqueur. La victoire du lion serait l’emblème du Norouz, de l’arrivée du nouvel an. Sur le reste des gravures, les troupes armées rassemblées autour du roi achéménide fêtent la fin du froid et de l’hiver.

De fait, apparu pour la première fois dans les écrits de l’Empire perse au IIe siècle avant Jésus-Christ, sa célébration remonte à la dynastie achéménide (entre 648 et 330 av. J.-C.). Lors des règnes des rois Sassanide (224 – 650 ap. J.-C.), Norouz était le jour le plus important de l’année, les traditions royales (audiences royales en public, cadeaux et pardon des prisonniers) remontent à cette époque. 

Norouz, de même que Sadeh (célébré au milieu de l’hiver), a survécu à l’introduction de l’islam en 650 apr. J-C., certains grands califes présidant les célébrations de Norouz. Après la chute du califat, les Bouyides ont fait revivre les anciennes traditions de l’époque sassanide. 

Depuis, Norouz est célébré fastueusement en Iran, de grands Haftsin ont d’ailleurs fait leur apparition récemment sur les grandes places de la ville de Téhéran.

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