Pâques est la fête la plus importante du christianisme. Le dimanche de Pâques, les chrétiens commémorent la résurrection de Jésus, le surlendemain de la Passion dit «?le troisième jour?». Différentes célébrations ont lieu le jour de Pâques rejoignant des traditions anciennes liées au renouveau de la vie au printemps.
Son étymologie
Le terme « Pâques » est issu de l’hébreu biblique « pasa? » (« passer au-dessus »). D’après la Bible, les juifs avaient dû sacrifier un agneau sans tare pour badigeonner leurs portes de son sang afin que les puissances venues tuer les premiers nés égyptiens (dixième plaie d’Egypte) passent au-dessus de leur maison sans s’arrêter. La Passion du Christ ayant eu lieu durant cette célébration, le christianisme a repris cette fête; le Christ étant assimilé symboliquement à l’agneau sacrifié pour sauver l’humanité de ses péchés. Jean-Baptiste dit ainsi au sujet de son cousin Jésus : «?Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde?».
Sa date
La date de Pâques correspond au premier dimanche après la première pleine lune dite ecclésiastique suivant le 21 mars. Il existe un décalage entre les Églises occidentales qui s’appuient sur le calendrier grégorien et les Églises orthodoxes sur le calendrier julien, qui peut aller jusqu’à 5 semaines.
Son histoire
Lors de l’équinoxe de printemps, les cultes gréco-romains se mélangeaient aux croyances celtiques fêtant la renaissance de la nature après l’hiver.
Les chrétiens se sont appuyés sur ces traditions pour diffuser leurs rites puis imposer leur calendrier rompant avec les croyances païennes.
Pâques est la première fête chrétienne qui a été célébrée, et ce dès le IIe siècle. Elle commémore tout à la fois la dernière Cène, la Passion et la résurrection du Christ, événements ayant eu lieu lors des festivités de la Pâque juive à Jérusalem.
Ses célébrations dans les différentes Églises
Pâques est la solennité la plus importante de l’Église catholique. Pour un catholique, il était traditionnellement obligatoire de ne pas travailler, d’assister à la messe et d’y communier après s’être confessé («?faire ses Pâques?»).
La liturgie de Pâques commence avec la vigile pascale, l’occasion pour les croyants de recevoir le sacrement du baptême ou de la confirmation. Pâques est le jour de l’année que choisissent les fidèles qui ne vont à la messe qu’une fois par an pour communier («?faire ses Pâques?»), ce qui nécessite de se confesser au préalable. La nuit du matin du dimanche de Pâques, le feu nouveau du cierge pascal est allumé les fonts baptismaux bénis, les prophéties lues et les litanies des saints chantées.La veillée pascale et son cierge symbolisent la résurrection du Christ, le renouvellement solennel de l’engagement de leur baptême.
Le dimanche a lieu la messe de la Résurrection. « Le Christ, le Rédempteur, a vaincu pour les mortels le péché, le démon et la mort. Jésus-Christ s’est fait l’agneau de Dieu, l’Agnus Dei, sacrifié lors de la crucifixion, enlevant les péchés du monde par sa mort et sa résurrection ».
La messe de Pâques est l’apex de l’année liturgique, car elle rappelle aux chrétiens leurs devoirs associés à ce renouveau spirituel. Pâques est l’occasion pour le Pape de prononcer la bénédiction urbi et orbi (rémission partielle ou totale des pénitences). Le dimanche clôt le triduum pascal (du Jeudi Saint au Dimanche de Pâques) et commence alors le temps pascal (période des calendriers liturgiques qui s’étend du jour de Pâques au dimanche de la Pentecôte durant cinquante jours).
La fête de Pâques est célébrée avec beaucoup de solennité par les Églises orthodoxes et orientales.
Le premier office est celui des matines du dimanche, débutant dans l’obscurité la plus totale, avant que le célébrant ne sorte par les portes saintes avec un cierge allumé. De retour dans le sanctuaire, il entonne avec le clergé l’hymne de la Résurrection. Puis le clergé sort en procession, suivi de tous les fidèles chantant l’hymne en tournant trois fois autour de l’église. Revenu devant les portes, le célébrant chante et lit l’évangile de la Résurrection selon saint Marc . Suit l’échange utilisé toute la période de Pâques : «?Christ est ressuscité?» à quoi il est répondu «?En vérité, il est ressuscité?».
Après les matines ont lieu les heures de Pâques chantées, puis la liturgie de saint Jean Chrysostome. Le lundi, on célèbre les vêpres de Pâques (l’évangile est récité dans toutes les langues selon la tradition grecque), le dimanche de Pâques étant le seul jour «?sans soir?» de l’année liturgique. La semaine qui suit dite Semaine Lumineuse, on chante le tropaire de Pâques jusqu’au mercredi qui précède l’Ascension.
La fête de Pâques est la célébration la plus importante dans l’Église évangélique rappelant la grâce de Dieu et la puissance du salut en Jésus.
Les traditions lors de Pâques
Les traditions antiques accueillant le retour du printemps ont peu à peu été rattachées à la fête de Pâques.
L’œuf symbolise la germination se produisant au début du printemps. Il est la promesse de la vie. Par ailleurs, sa forme en fait un symbole de perfection.
Dans les pays chrétiens, l’œuf de Pâques est le cadeau le plus populaire le jour de Pâques. L’œuf de Pâques est un œuf décoré que l’on offre le matin du dimanche de Pâques. Au IVe siècle, l’Église ayant instauré l’interdiction de manger des œufs pendant le carême, les poules continuant à pondre, les œufs pondus étaient alors décorés et offerts.
Depuis le Jeudi saint, les cloches des églises catholiques étant restées silencieuses en signe de deuil, la tradition populaire dit qu’elles sont parties pour Rome pour être bénies par le Pape. Le matin de Pâques, elles reviennent en carillonnant pour annoncer la résurrection du Christ. À Rome, elles se chargent d’œufs de Pâques qu’elles répandent à leur retour dans les jardins, permettant aux enfants de les chercher.
Le lièvre est un symbole antique qui représente la fécondité. Les œufs de Pâques sont apportés par le lapin de Pâques (Osterhase, « lièvre de Pâques »).
Comme pour Noël, les Alsaciens, les Allemands et les Suisses décorent leur maison à l’approche de Pâques. Dans les jardins, les arbres de Pâques se parent d’œufs et de lapins.
En France et au Québec, certains mythes populaires évoquent la cueillette de l’Eau de Pâques.
En Allemagne et en France, le repas de Pâques est l’occasion de partager un gigot d’agneau, rôti accompagné de flageolets ; le fin du fin étant l’agneau de pré-salé à la saveur inimitable. En Alsace et dans certaines régions d’Allemagne, on confectionne un biscuit en forme d’agneau appelé Osterlammele ou Lamala.
Dans la ville de Crest dans la Drôme, on prépare la couve crestoise. Ce sablé datant du début du XVIIIe siècle est d’origine provençale.
En Italie, on déguste le Campanare della Nonna, un biscuit classique, en forme de cloche, de panier ou de poisson, surmonté d’un œuf de poule?; ainsi que la Colombe, une brioche à pâte levée recouverte d’un glaçage blanc décoré d’amandes.
En Russie, le koulitch, une brioche beurrée avec des fruits secs ou confits et la paskha, à base de fromage blanc et de fruits confits sont confectionnés.
Les Américains espèrent que l’Easter Bunny leur apportera des lapins en chocolat et des sucreries dans un panier tressé.
Dans les pays chrétiens orthodoxes, on peint et on s’échange des œufs colorés, pendant les fêtes de pâques et la semaine qui suit.
Le premier œuf peint gardien de la maison est donc conservé. Une fois les œufs peints, on peut choisir un œuf porte-bonheur que l’on peut toquer avec l’œuf de votre adversaire (le vainqueur conservant son œuf). En Grèce, en Russie et en Roumanie, il est d’usage de ramener la «?lumière sainte?», chez soi le samedi saint, après l’annonce de la résurrection, et de faire un signe de croix au-dessus de sa porte avec la flamme. La conserver quarante jours, sans qu’elle ne s’éteigne, porterait bonheur.
Pâques est la première des cinq fêtes cardinales (Pâques, Noël, Pentecôte, l’Épiphanie et l’Ascension) de l’année liturgique catholique et la plus importante fête des différentes Églises, jour de la résurrection et du renouveau de la vie.