ART et MANAGEMENT : une convergence prometteuse

De prime abord, l’art, activité individuelle hors cadre, semble éloigné des notions d’organisation, de profit , de rentabilité et des méthodes de gestion rationnelle d’une entreprise. De fait, l’art suscite souvent le scepticisme des directions et la méfiance des managers attachés aux normes, aux processus et aux techniques établis.

Pourtant, art et management peuvent se nourrir mutuellement.

L’entreprise a beaucoup à apprendre de la démarche artistique, qui est centrée sur :

  • la quête de sens : la démarche artistique véhicule des valeurs et poursuit une mission particulière?;
  • la gestion de projet : chaque œuvre requiert une véritable conduite de projet?;
  • la maîtrise des techniques de réalisation : sans maîtrise des techniques de base devenant avec la recherche et l’expérimentation des techniques personnelles originales, l’art n’existe pas. L’artiste est un technicien hors pair doublé d’un innovateur technique?;
  • un processus itératif : l’artiste interagit en permanence avec ses travaux en cours, procédant à des corrections et des aménagements permanents pour obtenir le résultat souhaité?;
  • une démarche originale et créative : ce qui distingue l’artiste de l’artisan, c’est sa capacité créative, sa quête de la nouveauté. On parle de «?performance?» ou d’originalité artistiques?;
  • une démarche humaniste : à la fois vision singulière et regard réaliste sans concessions, l’art dit le monde qui nous entoure?;
  • une prise de risque totale : il n’y a aucune certitude que l’œuvre fonctionne ou est bien accueillie par le marché?;
  • un marché de l’art des plus concurrentiels : l’art n’a pas de frontières, la concurrence est globale. L’artiste est confronté à l’hyperconcurrence et à la nécessité matérielle de créer son marché et de constituer sa propre base de clients?;
  • Une œuvre d’art provoque une «?expérience sensible utilisateur?» (émotion, émerveillement, énergie). L’artiste doit maximiser cette expérience et faciliter l’accessibilité de son art s’il veut en vivre?;
  • une création individuelle s’insère et interagit avec son environnement et la société?;
  • une démarche d’expression et de réalisation personnelle.

S’il souhaite favoriser la collaboration et la créativitéle manager a tout intérêt à développer son potentiel créatif et à s’imprégner des processus artistiques favorisant la créativité de groupe et l’intelligence collective

La créativité, qu’elle soit individuelle ou collective, est une attitude d’esprit qu’il est possible de stimuler au contact des artistes (interventions artistiques dans l’entreprise, visites d’ateliers, conférences…).

S’il veut vivre de son activité, l’artiste doit se comporter en véritable artiste-entrepreneur et gérer son activité artistique comme une entreprise. 

Dans un marché de l’art contemporain ultra-concurrentiel, l’artiste doit :

  • se construire une identité et une marque authentiques, 
  • inventer des procédés de communication et de vente inédits, 
  • développer une gamme de produits dérivés de la production originale adaptés au marché. 

Cette démarche entrepreneuriale critiquée par les puristes ne signifie pas la fin de l’originalité ou de la créativité. 

L’artiste entrepreneur va produire «?ce qui se vend?» avec sa patte, tout en développant les concepts artistiques de demain. De fait, disposer de moyens financiers issus de la vente de ses créations est un formidable moteur de liberté et d’innovation.

Dans un monde nécessitant toujours plus d’ouverture, d’originalité, de flexibilité, art et management ont tout à gagner à multiplier les passerelles pour favoriser un management créatif et une création artistique organisée.

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