KARL LAGERFELD : formules au scalpel d’un génie de la mode

Karl Otto Lagerfeld, né le à Hambourg et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un grand couturier et styliste allemand, photographe, dessinateur, designer, réalisateur et éditeur.

Très jeune, il se découvre une grande affinité avec la mode. En 1954, il remporte le prix du Secrétariat international de la laine ex-æquo avec Yves Saint Laurent. Il fait ses classes chez Balmain et Patou puis opère en indépendant. Il devient directeur artistique de la maison italienne Fendi à Rome en 1965, de la maison de haute couture Chanel en 1983, et de sa propre ligne peu après. En parallèle, dans les années 1970, il travaille pour Chloé. Il est à l’origine de l’engouement des collections capsules, ligne de vêtements de quelques pièces diffusée pendant un temps assez court, issues de la collaboration d’un grand couturier ou d’un styliste avec une enseigne grand public.

Créateur prolifique et travailleur acharné, il supervise une vingtaine de collections par an, toutes marques confondues. Post-moderniste, il mélange éléments du passé et  histoire des maisons qu’il dirige à des références modernes.

C’est à vous de rendre chaque jour le plus parfait possible. C’est une question de volonté et de discipline.

Les lunettes noires. C’est ma burqa. Une burqa pour les hommes. Je suis un peu myope, et les myopes, quand ils retirent leurs lunettes, ils ont un air de petit chiot mignon qui veut se faire adopter. 
C’est quoi un style ? Au départ, une rupture avec les convenances, une fracture du réel admis.

Ce que j’aime dans les photographies, c’est qu’elles capturent un moment disparu pour toujours, impossible à reproduire.

D’où je tiens mon énergie ? EDF (Envie, Désir et Force).

Enfant, lorsque j’ai demandé à ma mère ce qu’était l’homosexualité, elle m’a répondu : C’est comme une couleur de cheveux. Ce n’est rien, ça ne pose pas de problème. 

Habillez-vous pour vous et pour l’homme que vous aimez (s’il y en a un). Les femmes s’habillent pour impressionner les autres femmes – oubliez ça. C’est une très mauvaise façon de penser.

Il n’y a plus de mode, rien que des vêtements.

J’aime l’idée de folie avec discipline.

J’aime lire des biographies, l’Histoire, des choses philosophiques. Mais c’est pour mon usage personnel, et pas pour que les gens disent, Oh, que cet homme stupide est intelligent. Je ne tiens pas de conversations intellectuelles. Je suis très superficiel. Je suis juste un créateur de mode. Les créateurs de mode regardent des magazines de mode, non ? 

J’aime savoir, tout savoir. Être informé. Je suis une espèce de concierge universel, pas un intellectuel.

J’aurais trouvé ça difficile d’avoir une fille laide.
J’ai perdu deux de mes meilleurs ennemis : Pierre Bergé et Azzedine Alaia. Ils m’exécraient, allez savoir pourquoi. Et lors des funérailles de Pierre, ma fleuriste m’a demandé : “Vous voulez qu’on envoie un cactus ? 

Je déteste le passé – surtout mon propre passé.

Je déteste les riches qui vivent en dessous de leurs moyens.

Je dis toujours ce que je pense, et même parfois ce que je ne pense pas.

Je hais les montres, c’est la raison pour laquelle je suis toujours en retard.

Je lis de la littérature et beaucoup d’essais, de machins comme ça, mais je ne veux pas avoir l’air trop prétentieux. Les couturiers doivent lire Proust et draper du taffetas. 
Je me souviens d’une créatrice qui disait que ses robes n’étaient portées que par des femmes intelligentes. Évidemment, elle a fait faillite.

Je n’ai jamais été féministe parce que je n’ai jamais été assez laid pour cela.

Je n’ai ni remord ni regrets. Je suis amnésique du passé.

Je n’ai pas besoin de faire des courses puisque je ne mange jamais.

Je n’aime pas la beauté standard – il n’y a pas de beauté sans étrangeté.

Je ne sors jamais sans mes fameuses lunettes noires. J’aime voir, pas être observé.

Je ne suis pas une victime de la mode. La mode est ma victime.

Je ne veux pas être une réalité dans la vie des autres, je veux être comme une apparition. 

Je pense que c’est un crime de dire qu’on s’ennuie quand le temps est précieux et qu’il y a tant de choses à faire dans la vie: lire, apprendre, regarder.

Je pense que les tatouages sont horribles, c’est comme porter une robe Pucci à vie.

Je pense que tout le monde devrait aller se coucher comme s’il avait un rendez-vous à la porte.

Je porte des mitaines depuis au moins quinze ans avant tout pour éviter d’avoir des taches sur les mains. Et aussi pour ne pas avoir à serrer des mains moites, comme des éponges. C’est hélas trop courant et dégueulasse. 
Je publierai mes mémoires après ma mort, avant je ne peux pas, j’ai trop de comptes à régler. Il faudra qu’elles restent en anglais, j’écris mieux en anglais et n’accepterai pas de traduction. Si vous ne pouvez pas me lire en anglais, c’est que ces mémoires ne sont pas faites pour vous. 

Je sais seulement comment jouer un rôle: le mien.

Je suis de l’avis général d’une seule personne.
Je suis la modestie même.

Je suis né avec un crayon à la main. J’ai fait beaucoup de croquis.

Suite de l’article, page 2

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