Les fêtes de la Saint-Jean à travers le monde
Quand les Français s’établirent dans la «?Nouvelle-France?» en 1606, ils amenèrent avec eux la Saint-Jean qui sera célébrée jusqu’aux soulèvement patriotiques de 1837 et 1838.
Outre le bûcher, la Saint-Jean-Baptiste en Nouvelle-France était caractérisée par la cueillette des herbes de la Saint-Jean et la coutume des bains de la Saint-Jean, en lien direct avec l’histoire biblique du saint. A l’époque de la Nouvelle-France, il était considéré néfaste de se baigner dans un cours d’eau, particulièrement le fleuve Saint-Laurent, avant le 24 juin. À cette date, les eaux prenaient alors une valeur curative et surtout protectrice des maladies.
La coutume du pain bénit (pain confectionné le jour de la Saint-Jean-Baptiste) par le curé et distribué aux membres de la communauté, était censée posséder des vertus médicinales, notamment l’épilepsie, aussi appelée « mal de Saint-Jean ». Distribué par le seigneur, le pain bénit fut ensuite intégré à la messe de la Saint-Jean-Baptiste. Cette coutume fut découragée par le cardinal Taschereau autour de 1870, donnant lieu à de véritables concours de gâteaux ornementés, pour réapparaître à la fin des années 1970 lors de la messe de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal.
En 1908, Saint-Jean-Baptiste devint le patron des Canadiens français après décision du pape Pie X. C’est en 1925 que le 24 juin fut institué jour férié. En 1977, la Saint-Jean-Baptiste devint officiellement la Fête nationale du Québec.Les feux de joie y sont présents, tout comme les concerts en plein air et le défilé traditionnel.
Cette fête païenne christianisée est aussi célébrée en Belgique, en Italie, en Espagne et au Portugal.
En Belgique, à Mons, jusqu’en 1823, la Saint-Jean se fêtait par l’allumage d’un feu dans chaque quartier accompagné d’un coq en cage. Le premier prix en était un coq vivant. À la suite d’un incendie survenu dans une autre ville de Belgique, la fête fut interdite et reprit en 1990 consistant en des cortèges accompagnés de tambours annonçant la mise à feu d’un bûcher sur la place centrale.
En Espagne, cette fête symbolise le combat entre les forces du Bien et du Mal, avec le triomphe du premier. En Galice, les jours précédant la fête, les jeunes apportent du bois pour faire un feu de joie et l’allument la nuit. Le feu consommé, les gens sautent par-dessus pour expulser les impuretés et éloigner les maléfices.
Fêtées dans toute la France jusqu’au début du XXè siècle, les fêtes de la Saint-Jean, reliées au culte du soleil et aux moissons, ne subsistent plus que dans quelques régions où elles sont défendues par quelques personnes et associations attachées aux traditions ou à des fins d’animation touristique. La plupart des feux ont d’ailleurs été interdits dans les années 1990 pour des raisons de sécurité et dans des zones soumises à des restrictions d’eau ou de protection de l’environnement.
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