GENERATION PERDUE (1883-1900) : une génération sacrifiée en quête de sens

Selon les théoriciens des générations W. Strauss et N. Howe, la génération perdue (ou « lost generation ») correspond à la cohorte de personnes nées entre 1883 et 1900. Ayant atteint leur majorité durant la Première Guerre mondiale, ils connaitront les années folles des années 1920. En Europe, cette génération porte le nom de « génération de 1914 »; en France, de … Lire la suite

BABY-BOOMERS (1946-64) : la génération des Trente Glorieuses est sous pression

Après la Seconde Guerre Mondiale, les taux de natalité dans le monde ont fortement augmenté. L’explosion de nouveau-nés est connue sous le nom de baby-boom. Les baby-boomers constituent aujourd’hui plus de 20 % de la population mondiale. La génération baby-boomers correspond à la cohorte de personnes nées entre 1946 et 1964. Il s’agit d’une génération privilégiée … Lire la suite

CUISINE HYBRIDE : deux recettes en une, deux fois plus de goût ?

Née à New York dans les années 1990, la cuisine fusion, qui marie deux traditions culinaires, connait depuis un grand succès. Elle réussit le pari de procurer de nouvelles sensations gustatives en combinant deux univers culinaires différents. Elle est  précurseur de la cuisine hybride. De quoi s’agit-il ? En 2013, le boulanger pâtissier new-yorkais Dominique Ansel propose une pâtisserie … Lire la suite

TRANSHUMANISME : l’homme Dieu ?

Vaincre la maladie, bloquer le processus de vieillissement et faire reculer la mort jusqu’à un âge « mathusalesque » de 1000 ans, font partie des plus grands rêves de l’homme…

Face au refus par l’homme de sa propre vulnérabilité, s’est développé  un courant transhumaniste qui cherche à repousser ses limites physiologiques.

De quoi s’agit-il ?

Le transhumanisme est un mouvement de pensée qui prône l’usage des sciences et des techniques pour repousser les limites biologiques humaines.

Forme de post-humanisme qui recherche le bien de l’homme en le rendant son propre dieu, cette « techno-religion » s’appuie sur les dernières avancées de la science et des technologies : développement de l’intelligence artificielle, séquençage du génome et thérapie génétique, utilisation de cellules souches, nouvelles prothèses…

Certaines multinationales des nouvelles technologies telles que Google ou Facebook investissent des sommes considérables dans ces recherches.Cette quête de l »amortalité », où seule la mort par accident serait possible, pose de nombreux problèmes d’ordre philosophique, social et moral.

Les techno-prophètes, nouveaux gourous de la transhumanité, en faisant de l’homme de demain un sujet technologique à la longévité quasi éternelle, présupposent une supériorité des technologies développées par l’homme à l’ordonnancement naturel.

S’affranchir de la Nature qui nous a fait mortel, devenir le maître de sa propre horloge biologique et de son devenir, telle est la nouvelle frontière des transhumanistes.

BON PAIN : les artisans boulangers font de la résistance

Aliment de base depuis des temps immémoriaux, le pain est un symbole fort de la gastronomie française. Depuis le début du XXe siècle, sa consommation n’a cessé de baisser : 600 g par personne par jour en 1900, 120 g aujourd’hui.
Depuis une dizaine d’années, ce repli s’amplifie : 10% de baisse pour les adultes et 28% pour les jeunes. Les artisans boulangers, qui pratiquent encore ce métier de façon artisanale, multiplient les initiatives pour enrayer ce déclin.
Quelles sont les raisons  de cette désaffection croissante ?
  • l’évolution des modes de vie et des comportements alimentaires :  la pratique du petit déjeuner est en recul, le déjeuner se fait à l’extérieur pour 3 actifs sur 4 et le diner avec moins de pain ;
  • le développement des régimes sans gluten et des cuisines sans pain ;
  • une dégradation de la qualité : le pain blanc industriel est souvent trop sucré, trop salé, trop riche en gluten et faible en vitamines et fibres ;
  • la hausse du prix du pain : +25 % depuis dix ans pour la baguette.
De fait, la consommation de pain devient de moins en moins fonctionnelle et quantitative et de plus en plus hédoniste ou qualitative.
Il y a une demande croissante, bien que minoritaire, pour des produits sains, naturels, biologiques, respectueux de l’environnement, aux saveurs authentiques (goût, nutriment, fibres, pauvre en gluten).
Concernant le pain quotidien, les terminaux de cuisson, les chaines, les rayons pains des hypermarchés n’ont jamais été aussi puissants. Ils représentent plus de la moitié du pain vendu.
Les artisans boulangers réinventent le bon pain
Ayant abandonné le combat dans la viennoiserie et la pâtisserie, les  boulangers font de la résistance dans le pain artisanal.
Certains artisans revisitent l’ensemble de la chaine de fabrication, utilisant :
  • de l’eau de source ;
  • des farines biologiques issues de semences paysannes et moulues artisanalement sur des meules de pierre ou dans des moulins artisanaux ;
  • des levains « maison » ;
  • un pétrissage, une fermentation et une cuisson à l’ancienne.
D’autres, véritables « boulangers-chefs », se lancent dans:
  • la création de recettes originales (« pain signature » au levain naturel, au foin, au thé vert, au charbon noir, à l’abricot…);
  • l’utilisation de farines nouvelles (maïs grillé, quinoa, kamut) ou anciennes (sarrasin, épeautre…).
L’objectif est de proposer de nouveaux accords, des textures différentes et des arômes originaux.
Les boulangeries deviennent des lieux d’expérience consommateur

Capitalisant sur leurs atouts (image d’artisan, emplacement, clientèle fidèle…), les boulangers essaient d’améliorer l’expérience consommateur. Ils transforment leur point de vente en véritable lieu de vie adapté aux moments de consommation de la journée :
  • le petit déjeuner (viennoiseries à emporter) ;
  • l’en cas du matin (coin café avec viennoiseries) ;
  • le déjeuner debout, au comptoir ou avec des places assises ;
  • le gouter (espace détente) ;
  • le diner (plats à emporter, traiteur).
Y sont proposés :
  • des formules et des menus complets,
  • des produits traiteurs qui peuvent être chauffés,
  • des vitrines évolutives,
  • des opérations spéciales fêtes, 
  • des services de livraison,
  • du « click and collect ».
Ces évolutions sont nécessaires pour enrayer la chute de la consommation du pain.
Avec l’industrialisation croissante du pain, le risque est important que la boulangerie devienne à deux vitesses. L’une de haute qualité, artisanale, naturelle, hédoniste et ludique serait réservée à une minorité et l’autre, industrielle et de piètre qualité, au reste de la population.
À moins qu’une voie moyenne ne se dessine, les nouvelles générations étant soucieuses  de consommer des produits bons pour la santé et l’environnement.

VEGAN : un mode de vie respectueux des animaux et de l’environnement

De l’ordre de 5 % de la population française serait végétarienne ou végétalienne. 30 % alternerait régime végétarien et carnivore (régime flexitarien). 50% ont l’intention d’augmenter leur consommation de produits végétaux. 45% souhaiteraient que les restaurants classiques proposent un ou deux plats vegans à leur carte. Les références au vegan ou « veganomics » se multiplient, que ce soit dans l’alimentation, l’habillement ou pour … Lire la suite

GENERATION GRANDIOSE (1911-24) : la plus grande des générations ?

Parents des Baby-boomers et enfants de la génération perdue, cohorte des personnes nées entre 1911 et 1924 forment la génération grandiose (« the greatest generation »), selon le terme donné par le journaliste américain Tom Brokaw. Ces cohortes occidentales ont : grandi durant la Grande Dépression, combattu et contribué dans les usines à l’effort de guerre durant la … Lire la suite

PAINS, CROISSANTS et GÂTEAUX : comment distinguer l’artisanal de l’industriel

Dans la boulangerie-pâtisserie, la fabrication industrielle gagne chaque jour un peu plus de terrain (la moitié des pains, les deux tiers des pâtisseries et 85% des viennoiseries). Comment distinguer l’artisanal de l’industriel ? Quelle est la réglementation en vigueur ? L’appellation « boulanger », l’enseigne commerciale de « boulangerie » et la dénomination « pain maison » sont réservées aux professionnels qui assurent eux-mêmes, … Lire la suite

KENDRICK LAMAR : quand le rap est un art

Kendrick Lamar
Né en 1987, Kendrick Lamar a été élevé à Compton, banlieue de Los Angeles, une des villes les plus criminogènes des Etats Unis, berceau du « gangsta rap ».
Ce rap sulfureux est apparu au début des années 1990 porté par le groupe N.W.A. (formé par Dr. Dre et Ice Cube), Snoop Doggy Dog, Coolio, The Game ou Tupac Shakur. Contreculture les armes à la main, les voitures rutilantes et le verbe d’acier, il raconte la vie des gangsters afro-américains des banlieues de Los Angeles faite de violence, drogue, haine de la police, machisme, intolérance et argent.
Élevé dans une grande misère par un père ancien membre d’un gang de Chicago et une mère au foyer, Kendrick Lamar est confronté dès son plus jeune âge à la violence conjugale et à l’engrenage dangereux qui guette tout jeune de Compton: trafic de drogues et guerre des gangs.
Sa participation à l’âge de huit ans au clip de ses idoles Tupac Shakur et Dr. Dre s’avère déterminante pour lui. Il n’aura de cesse de développer des projets musicaux de plus en plus aboutis pour se sortir de sa condition.
Kendrick Lamar ne correspond pas au profil type du rappeur.
Il ne boit pas, ne se drogue pas, vit avec la même personne depuis le lycée et n’a pas un physique imposant.
Kendrick Lamar est un artiste au sommet pratiquant un rap, tout autant culture, art que façon de vivre.
Ses créations dénotent:
Une grande qualité d’écriture : les textes très imagés forment de véritables histoires avec un début, un cœur et une fin, un peu comme des courts métrages. Ses paroles sont très engagées contre les discriminations, honnêtes, authentiques et introspectives. Il relate ses doutes et ses faiblesses, ses peurs et ses conflits intérieurs. Il adresse aussi un message aux jeunes des quartiers, aux «générations qui reçoivent des coups », victimes de discrimination. Il avoue être « nourri par un conflit intérieur entre l’aspiration à une vie meilleure et le souvenir d’une période sans espoir ». Sa pire peur est de retourner à la case départ.
Les mots et leur agencement sont méticuleusement choisis pour favoriser les rimes, le second degré, les doubles sens, les jeux de mots.
Lucides, poétiques, humoristiques, ils sont sensibles et très empathiques.
Des phrasés hors norme : il utilise sa voix comme un instrument de musique variant le débit, les intonations, les types de voix, pour mieux coller aux paroles et au rythme.
La manière de prononcer les mots détermine le rapport avec l’auditeur.
Un freestyleur hors pair : comme certaines de ses modèles (Eminem, Nas, Jay Z ), il s’avère un improvisateur exceptionnel.
Une musique très travaillée : innovateur dans l’âme, entouré des meilleurs « beatmakers », de producteurs de luxe (dont le fameux Dr Dre qui a révolutionné le son hip-hop à plusieurs reprises avec NWA, Snoop Doggy Dog, Eminem ou 50 cent…), il développe à chaque album un son très maitrisé et cohérent qui fait appel au hip hop, au jazz modal, au nusoul, au chant choral, au groove afro soul.
Il se promène avec aisance dans toutes les composantes de la musique afro-Américaine, du jazz au funk.
Chacun de ses concepts albums est un événement :
Section.80 (2011) : dans ce premier album, il développe les thèmes du racisme ou de l’accoutumance.
Good Kid, m.A.A.d City (2012) : il y décrit sa vie et celle de ses proches à une époque charnière aux alentours de 2004.
L’adolescent influençable au mauvais chemin tout tracé va résister à la pression funeste pour devenir témoin de la réalité violente et misérable qui règne à Compton.
On y croise de nombreux personnages aux avis et aux mentalités différentes.
Véritable film noir navigant avec brio dans l’esprit de ses protagonistes perdus ou ignorants. Cet album « parle de l’influence que les autres n’ont pas eue sur lui » ; ses meilleurs amis sont des bandits ou font du gangsta rap, mais il n’a pas avancé comme eux, la musique l’ayant sauvé, mais suscitant nombre de questionnements ».
To Pimp a Butterfly (2014) et Untitled Unmastered (2015)
Cet album est un questionnement sur son statut de leader au sein de la communauté noire, sur sa capacité à endosser un tel rôle, ses défauts, ses démons intérieurs, la façon de les « pimper », d’essayer de faire mieux malgré ses nombreuses failles.
Intégrant avec brio le jazz modal, le nusoul ou au chant choral, il ouvre de multiples pistes musicales nouvelles plaçant le hip-hop à l’avant-garde musicale.
Élu meilleur album de l’année par de nombreuses revues spécialisées, il révolutionne le genre rap sur un plan sonore et conceptuel.
Untitled Unmastered est un album reprenant certaines maquettes de To Pimp a Butterfly.
Damn (2017)
Très musical, plus sobre, à la poésie décapante, il parle de sa famille, de ses peurs avec son flow si particulier et son talent de storyteller.
Chaque morceau aux refrains percutants, d’une durée plus courte, aborde une thématique différente, navigant d’un univers musical à l’autre.
Très politisé, avec la volonté d’éveiller à la conscience des communautés discriminées, il aborde les thèmes du racisme, les violences policières, le problème des armes.
Cet album décrit l’urgence de se rassembler pour lutter contre toutes les  formes de violence délivrant un message éminemment pacifique.
Musicien engagé, virtuose des mots, des sonorités et du phrasé, en quête permanente de concepts musicaux nouveaux, Kendrick Lamar déploie un véritable art rap faisant de chacun de ses albums des classiques ouvrant de nouveaux champs et de nouvelles sensations musicales.
 
Commentaire adressé par Kendrick Lamar le 10.08.2017:
 
 
Merci !!
L’équipe de Culture Crunch